Syndicalisme
Rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et le Préfet de BFC, Franck Robine

Jacques de Loisy, vice-président FDSEA21
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Rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et le Préfet de BFC, Franck Robine
À l'occasion de la visite de Marc Fesneau à Dijon pour l'inauguration de la Foire gastronomique, une délégation de Côte d'Or a obtenu un entretien avec le ministre de l'Agriculture.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau vient en Côte d’Or pour inaugurer la foire gastronomique ? Inenvisageable de ne pas en profiter pour nous ! FDSEA, JA et Chambre d’agriculture de Côte-d’Or ont obtenu un temps d’échange, en présence de M. le Préfet, pour faire le tour des sujets d’actualité sur lesquels nous attendons que le ministre intervienne.

L’inauguration a déjà commencé fort : la nouvelle DJA et les aides à l’investissement sont bloquées depuis le transfert de compétence à la Région, malgré nos relances, menaces et propositions pour aider au traitement des données. C’est inacceptable, et le ministre l’a clairement dit aux représentants de la Région : à eux de trouver des solutions pour débloquer la situation, maintenant. C’est une honte que des problèmes administratifs de traitement des dossiers mettent des exploitations et des jeunes en difficulté, en même temps que les fonds non utilisés repartiront à l’Europe alors qu’ils doivent bénéficier à l’agriculture de notre région.

Le Rendez-vous de l’après-midi a permis de rentrer plus dans les sujets de fond :

Sur le loup, avec la participation de Julien Pane, président du Syndicat d’élevage ovin de Côte-d’Or, nous convenons avec le ministre que l’objectif reste 0 attaque, et que clairement il faut des tirs de défense pour y arriver, et nous les aurons. Nos concurrents syndicaux de la Conf' parlent de cohabitation pacifique : quand ils auront subi des attaques, nous verrons bien si leurs positions changent…

Toujours sur la faune sauvage, le ministre convient tout à fait qu’il n’est pas normal que les dégâts ne baissent pas en Côte-d’Or, alors même que l’État a dû renflouer les fédérations de chasse pour couvrir les indemnisations d’un niveau exceptionnel, et que la faune sauvage en excès véhicule de toutes sortes de problèmes sanitaires pour nos élevages. Les services de l’État sont mobilisés dès à présent pour trouver des solutions pour réduire les dégâts, et s’assurer de leur mise en œuvre effective par les chasseurs.

La FDSEA représente aussi les employeurs agricoles de Côte-d’Or, y compris viticoles : nous cherchons des solutions pour avoir des saisonniers disponibles, notamment grâce à des solutions de logement temporaire dignes. Des modifications légales permettraient d’améliorer la situation : Le ministre et le Préfet s’engagent à mettre à profit l’hiver pour travailler avant la prochaine période de travaux estivaux.

Nous avons défendu d’autres sujets moins locaux. Nous regrettons que la position du « en même temps », voire du « ni-ni » reste celle du gouvernement, qui ne semble pas avoir de vrai projet cohérent pour notre agriculture et notre souveraineté alimentaire. Hésiter sur la ré-homologation du glyphosate, alors même que les conditions d’usage ont déjà été réduites au strict minimum, se battre trop mollement au niveau de l’Union Européenne sur la dérogation jachère, augmenter les taxes dans le prochain PLF en ne compensant pas tout intégralement… Nous faisons des propositions constructives régulièrement, dans un cadre d’évolution positive, progressive, sécurisée financièrement pour les agriculteurs et en conservant une production nationale, tout en allégeant les contraintes strictement administratives : plus d’amélioration, plus de revenus, plus de protection de l’environnement et moins de paperasses : idéal sur le papier, maintenant au gouvernement de bouger les lignes !

Enfin, sur la réintégration des communes des Hautes-Côtes dans le zonage ICHN, nous sommes déçus du retour : suite à notre victoire partielle au Tribunal administratif, il semble qu’il n’est pas envisagé du tout de réintégrer les quelques communes déclassées restantes au titre de la continuité spatiale. Et pour celles réintégrées, l’arrêté de classement n’est toujours pas modifié pour des raisons obscures : nous remercions globalement M. le ministre de ses positions courageuses sur de nombreux sujets, mais il nous faut aussi des actes concrets. Certains sont tout simples mais changent quand même la vie des exploitations concernées : trouver quelqu’un avec un vulgaire stylo pour rajouter nos communes dans cet arrêté de classement en est une qu’il faut réaliser sans attendre !