Concours général de la Nièvre

Fierté partagée

« Nous sommes fiers de voir que ce beau rendez-vous traditionnel perdure depuis 170 éditions » souligne André Bourry, président de la Société d’Agriculture de la Nièvre – coorganisatrice du concours de Nevers avec le Gercela. Pour lui, cet anniversaire est estampillé d’un souffle nouveau avec : « Nous sommes ravis que les jeunes éleveurs continuent de perpétuer cet événement, vitrine exceptionnelle de la génétique Charolaise dans la Nièvre et ce malgré une année qui a été rude. Au total, nous avons 250 inscrits ».

Reconnaissance

Parmi les éleveurs présents, Pierre-Jean Lemaitre, éleveur nivernais (Les Carmes, Decize), justifie sa venue : « J’ai repris le cheptel de François Dessauny il y a maintenant quatre ans, et je participe au concours de Nevers depuis car c’est notre seul concours nivernais reconnu ». Ayant remporté le prix d’honneur femelles de l’année (1re catégorie) et le prix de synthèse Bourgogne femelle de l’année avec Uguette ainsi que le prix d’ensemble femelles de l’année, il stipule : « Avoir une distinction ici, c’est une fierté immense récompensant une année de travail. En quelques minutes sur le ring, on joue un peu notre avenir puisque le Concours général de la Nièvre ouvre les portes du ring de Moulins (Allier). Et, ce dernier offre une visibilité énorme aux éleveurs que ce soit nationalement ou internationalement. Il y a donc un intérêt indéniable à participer ». Il ajoute que : « Si l’ambiance de Moulin est grandiose et permet de voir le meilleur du meilleur parmi les élevages français, au Marault le rendez-vous est très convivial et les échanges sont toujours agréables. C’est un moment que nous attendons et apprécions tous ».

Tous ensemble

Ainsi, malgré la pluie, et un déroulé peu commun sous bâtiment, chacun a pu apprécier la qualité présentée, et éventuellement acquérir un veau durant la vente à prix fixe (3 000 euros) organisée par le Gercela et la Société d’agriculture, parmi la vingtaine présentée pour l’occasion. Jean-Louis Riotte, président du Gercela insiste : « Nous avons reconduit la vente cette année, car il est important pour nous de proposer des veaux au fort potentiel génétique à un prix raisonnable afin qu’une majorité d’éleveur ait accès à ce genre de produit. Cela permet aussi à certains de découvrir les élevages du Gercela et donc d’attirer de nouveaux clients. Pour moi, le prix des reproducteurs compte énormément face à la conjoncture actuelle, car cela reste un des seuls leviers à la disposition des éleveurs pour améliorer les revenus de leurs exploitations ». Afin de ne « pas créer de clivage », le Gercela et la Société d’agriculture avaient opté pour ne pas séparer les veaux de la vente des autres : « cela permet d’offrir une certaine fluidité que ce soit pour les apporteurs ou les acheteurs. Ces derniers peuvent alors apprécier les animaux dédiés à la vente en même temps que les autres en vue de faire leur choix ». Cette petite modification sera, selon Jean-Louis Riotte, maintenue pour l’an prochain puisqu’elle a « rencontré l’approbation de tous ».

Humainement important

Même si tous semblent satisfaits de cette édition, André Bourry, lui, s’inquiète pour la suite : « Nous rencontrons de plus en plus de difficultés dans l’organisation. Les bénévoles se font rares et ils sont indispensables pour la tenue de cet événement. De plus, l’aspect financier n’est pas radieux avec des frais augmentant toujours un peu plus chaque année. Malgré tout cela, nous envisageons quand même de maintenir la manifestation au Marault car de nombreux éleveurs ont leurs racines ici ». Il conclut sur une note plus positive : « 2023 est synonyme de regain d’intérêt pour les foires et concours, cela signifie que ces rendez-vous restent indispensables à la fois pour le commerce mais également pour les liens humains entre éleveurs. En effet, il ne faut pas oublier que derrière tout le travail présenté il y a des gens passionnés qui s’investissent tous les jours ; ce qui humainement n’est pas toujours simple. Leur offrir un espace de rencontre et d’échanges est donc primordial ». La rencontre s’est clôturée sur un spectacle de chevaux de trait (Trait Show) et un tournoi de « Touch rugby ». Retrouvez la vidéo de l’événement sur www.agribourgogne.fr