Vite fait, bien fait
L’ensilage de maïs, très précoce cette année, se déroule dans de bonnes conditions mais livre des résultats très variables en Côte-d’Or. Zoom sur un chantier entre Arnay-le-Duc et Nolay.

Tambour battant : l’ensileuse John Deere 7480-i de l’ETA Antoine Leguy n’a pas mis longtemps pour avaler les 7 ha de maïs de Christian Labussière, exploitant à Thomirey et Santosse. La récolte devrait approcher les 35 t/ha, avec un nombre intéressant de belles panouilles. « C’est plutôt une bonne surprise », confie le gérant de l’exploitation, qui poursuit : « je n’en attendais pas tant avec le sec que nous avons eu ces derniers mois. Heureusement, la culture s’est bien tenue. Sa localisation est peut-être une explication : la parcelle était située entre deux étangs, les terres étaient sans doute plus fraîches qu’ailleurs ». Ailleurs, justement, il manque souvent du tonnage et des grains : « c’est donc une chance pour nos vaches et une bonne chose pour la trésorerie, avec certainement moins d’aliments à acheter », ajoute Christian Labussière, qui était aidé sur son chantier d’ensilage par plusieurs amis, notamment agriculteurs. L’éleveur de 110 vaches charolaises se dit globalement satisfait de ses récoltes de l’année : « nous nous en contenterons volontiers avec 55 q/ha en blé, 45 q/ha en orge d’hiver et 29 q/ha en colza avec le minimum de frais. La seule déception vient du triticale, avec seulement 35 q/ha. Il avait pourtant de jolis épis, mais ces derniers n’étaient pas très remplis ».
Très aléatoire
Didier Blandin, saisonnier à l’ETA Antoine Leguy, était au volant de l’ensileuse. Cet agriculteur de Saint-Prix-lès-Arnay souligne la précocité de la récolte et la forte variation de résultats : « Nous avons commencé d’ensiler le 6 août : c’est du jamais vu pour moi depuis que je travaille au sein de l’entreprise. À quelques jours près, nous finirons au moment où nous avons l’habitude de commencer, il y a environ un mois d’écart. Il ne restera bientôt que les maïs en dérobées, semés plus tard dans la saison derrière des ray-grass et des méteils. Les résultats sont très aléatoires : nous avons récolté de beaux maïs mais aussi de beaucoup moins beaux… Certains étaient très développés mais sans panouilles, d’autres étaient tout petits mais avec une bonne valeur alimentaire. En rendements, nous allons de 15 à 45 tonnes brutes à l’hectare, le taux de matière sèche est souvent élevé, cela fera moins de poids à l’hectare. Les parcelles les plus impactées sont très souvent les plus séchantes. Le coup de chaud au moment de la fécondation a fait du mal, le vent que nous avons eu cet été n’a rien arrangé ».