Tournesol
Des rendements dans la moyenne basse

Christopher Levé
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Avec la sécheresse, la récolte de tournesols se trouve impactée. Dans le Tonnerrois, les moyennes sont basses avec des estimations de l'ordre de 25 à 28 q/ha pour Nicolas Fleury. Pour cette année, les cours hauts compenseront les résultats décevants. Cependant, avec les prix des matières et matériels agricoles qui explosent, l'année prochaine risque d'être compliqué pour les céréaliers.

Tournesol
La récolte de tournesol s'est faite la semaine dernière pour Nicolas Fleury, agriculteur dans le Tonnerrois.

Agriculteur à Les Forges (commune de Jully), dans le Tonnerrois, Nicolas Fleury a récolté sa cinquantaine d’hectares de tournesols la semaine dernière. Mais avec la sécheresse, les rendements ne sont pas des meilleurs. « Les estimations donnent une fourchette située entre 25 et 28 q/ha pour moi », indique-t-il. « Pour mes collègues, j’entends un peu de tout : dans les champs très mauvais, les rendements sont de 10 q/ha et dans les meilleurs ils sont autour de 30 q/ha. Donc c’est assez variable ». Ils sont toutefois en dessous des années dites normales, où la moyenne est de 30 à 32 q/ha pour Nicolas Fleury.
La raison de cela ? La sécheresse. « Même si le tournesol est l’une des cultures les moins exigeantes en eau, il en faut quand même aux semis pour que ça lève, puis un peu à la fleur et un peu au remplissage », explique-t-il. « L’an dernier, on a eu de l’eau à ces moments et on a fait de très bons résultats avec 35-36 q/ha. C'était une année exceptionnelle pour le tournesol ».

Une culture toutefois intéressante

Néanmoins, le tournesol « reste une culture intéressante », pour Nicolas Fleury. « C’est devenu ma culture principale en tête de rotation avec les problématiques rencontrées sur le colza. Elle est aussi intéressante quand on voit les prix des engrais. Car le tournesol est beaucoup moins consommateur d’azote que le colza ». Et avec les cours de cette année (ils étaient à 700 euros/t en début de semaine, ndlr), le tournesol est rentable.
Cependant, le problème du manque de rendement se répercutera sur l’année prochaine. « Les prix des engrais, de fournitures et de matériels explosent eux aussi. Là on a eu une récolte dans la moyenne basse avec des prix très corrects et on a eu des charges relativement basses », confit-il. « L’année prochaine, cela sera difficile, tant sur les coûts que sur les disponibilités ». Les agriculteurs n’avaient certainement pas besoin de cela.

Une culture ciblée par les gibiers

C’est un problème de plus en plus récurrent. Les tournesols, à l’image des maïs, sont des cibles privilégiées par les gibiers. « On arrive dans des proportions pénibles », constate Nicolas Fleury. « Il y a des dégâts liés aux sangliers mais aussi aux cervidés qui mangent le bouton au tout début de la floraison ». Comme d’autres agriculteurs confrontés à ce problème, Nicolas Fleury s’est inscrit à la formation « permis de chasser » organisée par la FDSEA de l’Yonne, dont des sessions auront lieu en novembre (complètes). Avec pour l’objectif pour tous : de réduire les populations de nuisibles pour que les cultures soient moins impactées.