Conseil départemental de l'alimentation
Conseil départemental de l'alimentation

Berty Robert
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Le 19 septembre, le département de la Côte-d’Or organise un événement pour valoriser son Projet alimentaire territorial mais aussi pour attirer l’attention sur la question de la logistique. Elle doit être en cohérence avec toute politique visant à favoriser la consommation de produits agricoles locaux. Et ce n’est pas simple…

Conseil départemental de l'alimentation
Le caractère direct du producteur au consommateur est une vue de l'esprit. Dans les faits, une organisation logistique est indispensable entre les deux. (Crédit Réussir)

Le 29 août dernier, le sénateur du Nord, Frédéric Marchand, a rendu un rapport sur les Plans alimentaires territoriaux (PAT). De ce document de 50 pages, il ressort notamment une préconisation concernant les collectivités : l’élu propose de doter ces dernières d’une « compétence partagée d’organisation de l’alimentation durable et résiliente ». Il serait bien que, parmi ces compétences, on trouve les questions liées à la logistique qui doit accompagner toute volonté de favoriser une consommation de produits agricoles locaux. La question figurera en tout cas en bonne place, le 19 septembre, lors du Conseil départemental de l’Alimentation qui se tiendra dans les locaux du département de la Côte-d’Or, à Dijon. L’évènement permettra de valoriser le Projet alimentaire territorial départemental (PATd) conduit par la collectivité en présentant les travaux en cours, mais il ambitionne également de caractériser les besoins en matière de logistique alimentaire, par le biais d’une table ronde et d’un débat ciblant ce sujet. Consommer plus local est une notion qui s’est imposée à l’occasion de la crise sanitaire de 2020 et des périodes de confinement qu’elle a généré. Les circuits courts agricoles sont apparus comme des solutions vertueuses par de nombreux aspects. Mais, curieusement, la question de la logistique semble être toujours demeurée sous les radars, alors qu’elle est essentielle. Vous pouvez avoir, d’un côté, des producteurs talentueux et de l’autre, un marché potentiel demandeur, mais si vous ignorez le lien à établir entre les deux, par le biais du transport, de la distribution ou du stockage, la meilleure des intentions est condamnée à l’échec.

Impliquer d’autres acteurs

Qu’on le veuille ou non, la logistique est un métier à part entière, et ce n’est pas celui des agriculteurs. Favoriser les circuits courts implique donc de mettre dans la boucle d’autres acteurs, parmi lesquelles les collectivités. D’où le choix du Conseil départemental de Côte-d’Or d’aborder cette question de front. Après les interventions du président du Conseil départemental de Côte-d’Or, François Sauvadet, et de Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture départementale, l’après-midi du 19 septembre embrayera sur le PATd qui sera abordé sous trois angles :

le rôle de l’État en matière d’alimentation de proximité, avec Florence Laubier, Directrice départementale des territoires de la Côte-d’Or

- une description de la politique volontariste du département, avec Vinciane Marin, chargée de mission sur les filières locales au Départemental

le co-portage du PATd au service des agriculteurs et des territoires, avec Vinciane Marin et Séverine Gautier, conseillère Développement local à la Chambre d’agriculture.

Un exemple en Eure-et-Loir

Les enjeux de la logistique alimentaire seront abordés dans une seconde partie, au cours d’une table ronde réunissant Gwenaëlle Raton, chercheuse à l’université Gustave Eiffel, près de Paris, spécialisée en logistique et approvisionnement alimentaire. Elle posera le contexte global et précisera ce que le terme de logistique implique concrètement. À cette table ronde participera également Frédéric Marcouyoux, agriculteur à Vernot, au nord de Dijon, membre de plusieurs collectifs agricoles organisés pour la vente de produits locaux. Enfin, les participants pourront aussi prendre connaissance d’un exemple de plateforme logistique de proximité mis en place dans un département (en l’occurrence, l’Eure-et-Loir) sous un format original et qui fonctionne. C’est Aurélie Toutain, chargée de mission à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir qui le présentera. De quoi, sans doute se faire une idée plus précise afin de donner corps, peut-être à un projet apte à fonctionner en Côte-d’Or, et à accompagner le développement de la consommation de produits locaux.