Reproducteurs charolais
Un petit détour par Semur

AG
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Le concours de Semur-en-Auxois se tient les 16 et 17 novembre sous le hall de l'agriculture. Trois participants d'une même famille abordent l'évènement.

Un petit détour par Semur
Colette Bailly, Luc et Clément Dupaquier avec Oracle, leur taureau ayant participé au dernier National charolais.

Si, si, c’est déjà la semaine prochaine ! Le grand concours charolais de Semur est imminent. Les éleveurs exposants peaufinent « les derniers détails » pour présenter leurs plus beaux reproducteurs à ce rendez-vous reconnu par le HBC. Le Gaec des Granges de Vesvres est inscrit comme à ses habitudes : Colette Bailly, Luc et Clément Dupaquier feront le déplacement avec douze de leurs charolais : six veaux d’un an, quatre reproducteurs de 18 mois et deux taureaux adultes.

Excellent souvenir

Ces trois éleveurs préparent Semur avec un bel enthousiasme : « Nous n’avons manqué qu’une seule édition depuis 2006 et tenons une nouvelle fois à être présents, il s’agit là d’un très joli concours, où l’ambiance est toujours très bonne, avec des échanges intéressants entre éleveurs. Ce sont deux journées à ne pas manquer, d’autant que ce sera notre dernière sortie avant le début des vêlages ». Luc Dupaquier garde un excellent souvenir de la précédente édition au cours de laquelle Clément, son fils de 21 ans, participait pour la première fois en tant qu’exposant : « son implication est forcément une motivation supplémentaire. Notre volonté est aussi de contribuer – à notre échelle – au maintien de cet événement, cela passe par des éleveurs qui exposent des reproducteurs. À la base, je ne suis pas forcément pro concours dans l’âme mais en tant que sélectionneur et passionné de génétique, nous nous devons d’emmener des animaux dans ce type de sortie, et montrer à nos clients que nous sommes encore là ! ». Les membres du Gaec des Granges de Vesvres tiennent à saluer l’organisation semuroise : « tout est parfaitement orchestré à chaque fois. L’an passé, cerise sur le gâteau, nous avions reçu de très jolis lots, à l’image d’un chèque de 500 euros de la part des Ateliers d’Armançon. Rien que pour cela, nous nous devons de participer ».

Ambitions mesurées

Le jour J, le Gaec des Granges de Vesvres visera un prix de famille avec l’un de ses taureaux adultes, qui sera accompagné de quatre de ses produits. « Faire un prix d’ensemble serait aussi une bonne chose, mais ce n’est pas une priorité en soi », confie Luc Dupaquier, qui fait remarquer que ses animaux ne sont pas forcément les plus « aptes » à remporter des grands prix dans ces épreuves de haut niveau génétique : « les qualités recherchées dans le charolais sont là, mais il manquera sans aucun doute quelques kilos pour faire la différence. Nous ne soignons pas nos animaux plus qu’il n’en faut, même en amont des concours. Cela est encore plus vrai aujourd’hui avec les prix de l’aliment ». En parallèle du concours, le père de famille n’exclut pas réaliser une ou plusieurs ventes : « ce n’est pas une priorité non plus mais si l’occasion se présente, ce sera très bien. La conjoncture, chez les reproducteurs, est un peu plus favorable qu’un temps : en effet, un éleveur a désormais la possibilité de réinvestir dans un jeune reproducteur avec la vente d’un taureau de réforme. Ce n’est pas rien, surtout dans la nécessité actuelle de limiter les charges, toujours en hausse ». Les membres du Gaec des Granges de Vesvres sont d’autant plus enthousiastes que leur porte ouverte organisée le 28 octobre s’est très bien déroulée avec la visite de 26 élevages. La journée s’est même terminée sur la bagatelle de 9 ventes de reproducteurs : « huit départements étaient représentés. Des personnes des Hautes-Alpes nous ont même rendu visite par le biais de notre publication Facebook. Les réseaux sociaux marchent très bien pour le commerce, aussi bien pour les bovins, que les ovins et les équins ». Colette Bailly, Luc et Clément Dupaquier réalisent désormais un génotypage de leurs bovins : « nous répondons ici à une demande d’une partie de notre clientèle. Nous leur proposons un document avec chaque reproducteur, libre ensuite à chacun d’interpréter les données comme il l’entend… Une autre tendance vient des taureaux sans cornes, de plus en plus recherchés : nous en avions deux, cela a été nos deux premières ventes de l’année ».

 

 

 

« Nous faisons le plein »

Vingt-cinq élevages et 170 bovins sont inscrits à cette 62e édition, comme l’indique Jean-Luc Baudot, président du comité d’agriculture de Semur-en-Auxois : « Un concours très relevé se profile dans les veaux de l’année, les taureaux de 18 mois et les mâles adultes. Nous enregistrons là une bien belle affluence, nous faisons le plein et c’est une très bonne chose. Notre concours compte plus que jamais dans le paysage charolais. Le rendez-vous de Semur est très prisé par les éleveurs participants et même les curieux, qu’ils soient acheteurs ou non. Je salue une fois encore la municipalité pour les importants moyens mis à notre disposition. Nos sponsors et nos bénévoles sont toujours là et c’est aussi un grand plaisir ». Jean-Luc Baudot ajoute un mot sur la conjoncture : « celle-ci est plus favorable que les autres années, il faut s’en réjouir, le moral est bien meilleur même si rien n’est évident avec le niveau des charges auquel nous sommes confrontés. Cette embellie de l’élevage est trop tardive selon moi. Il est bien dommage qu’elle ne soit pas arrivée il y a 15 ans, il y aurait eu moins de souffrances dans notre travail et beaucoup moins de prairies retournées ».