Aléa climatique
Liernais, un an après

AG
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Le 21 juin 2022, un terrible orage de grêle s'abattait dans le secteur de Liernais. Quelle est la situation à l'approche de ce triste anniversaire ? Les dégâts sont-ils aujourd'hui réparés ? Entrevue avec un agriculteur sinistré.

Liernais, un an après
Claude Tournier et son fils Pierrick ont eu onze toitures perforées lors du sinistre.

« Tant que c’est matériel, ça va » : cette citation plus ou moins réconfortante n’est plus à vérifier. Mais tout de même… L’orage du 21 juin 2022 autour de Liernais a fait beaucoup de mal et a laissé beaucoup de traces, y compris dans les exploitations agricoles. La ferme de Claude Tournier et Laurent Brochot, dans le hameau de Cenfosse, s’était retrouvée en plein milieu du couloir de grêle. Résultat : onze toitures avaient été perforées. « Tous les bâtiments relativement récents en fibrociment y sont passés, même chose pour nos deux installations photovoltaïques ainsi que les toits de vieilles bâtisses, en tuile ou en ardoise », retrace Claude Tournier. Le cogérant du Gaec de la Croix évoque la situation, presque un an après le sinistre : « les premières réparations se sont intéressées aux panneaux photovoltaïques de 100 et 35 kWc que nous avons. En un mois et demi, la production était repartie… La disponibilité des produits et cette rapidité d’exécution nous avaient étonnés. Notre priorité restait bien entendu les bâtiments destinés aux bovins : là, il a fallu attendre début décembre pour les interventions. L’arrière-saison s’est heureusement prolongée, nous avons gagné du temps. Début décembre, il devenait toutefois urgent d’agir car les vêlages commençaient dans les prés… En ce qui concerne nos bâtiments plus anciens, nous n’avons toujours pas trouvé de solution à ce jour : remettre une toiture nous reviendrait trop cher. Nous sommes en train de nous dire qu’il faudrait peut-être tout raser et reconstruire, car certaines charpentes sont dans un mauvais état ».

Achats d’aliments

Le Gaec de la Croix n’avait perdu, fort heureusement, que peu de fourrages lors du sinistre : « quelque part, c’est une chance que nous avons eue… Le foin et la paille étaient pratiquement intacts. L’ensilage avait été touché mais nous avions réussi à le sauvegarder tant bien que mal en le découvrant et en bâchant de nouveau comme à la récolte. Nous avons également réenrubanné 330 bottes. Merci encore à toutes les personnes qui sont venues nous aider ». Les grandes cultures de l’exploitation ont en revanche « trinqué » avec des pertes de rendements de 95 à 100 % dans les champs de blé, d’avoine et de triticale. L’assurance a permis de financer cinq camions de 27 tonnes d’aliments, principalement des sous-produits d’amidonnerie, pour nourrir le troupeau charolais durant la saison hivernale. Des pertes de 75 % en paille ont contraint les éleveurs à acheter près de 350 bottes de 400 kg : un approvisionnement qui aurait été bien plus important si les stocks de paille avaient été impactés lors de l’orage. « Ce sinistre a engendré beaucoup de stress à toutes les personnes concernées, et même aux animaux. Il est certain que nous n’avions pas besoin de ça », confie Claude Tournier, « il a fallu courir dans tous les sens pendant des jours et des semaines pour sauver ce qui pouvait l’être. Les bâches par exemple, il était devenu presque impossible d’en trouver, alors que nous avons pris 150 mm après l’orage… Les démarches administratives ont été très longues et fastidieuses, c''est une épreuve difficile là aussi. Aujourd’hui, toutes les réparations ne sont pas terminées dans le secteur, loin de là… Il se dit qu’il faudra encore plus d’un an pour tout réparer… ».