Afin d'aider les élèves à choisir leur orientation, certains collèges, comme celui de Paul Barreau à Lormes, font intervenir des professionnels dans les classes.
« Nous organisons ces rencontres avec les professionnels afin que les jeunes puissent découvrir des métiers différents et qu’ils s’ouvrent l’esprit » explique Ombeline Devoir, professeur documentaliste au collège Paul Barreau de Lormes. « De plus, même si les métiers présentés ne leur sont pas inconnus, c’est aussi une façon de mettre en évidence d’autres facettes de celui-ci ; Et puis je crois en la magie de la rencontre, on ne sait jamais ce qu’elle peut produire, parfois il y a un déclic et on peut voir naître des vocations. De plus, pour des élèves peu motivés par l’école, cela permet de donner un sens à l’école, de les remobiliser s’ils se découvrent un intérêt pour un métier ». Cette année, les élèves de 4e, 5e et 3e ont ainsi pu rencontrer notamment une journaliste, les compagnons du devoir, un chargé de mission, et vont rencontrer encore un étudiant en agriculture, un paléontologue, un scénographe, un coach sportif. Les élèves sont, pour la plupart, très intéressés par les interventions. Mais, pour les 3e on leur demande déjà de se positionner pour leur orientation, ce qui peut les rendre moins attentifs, à ce qui existe, ils cherchent plutôt à conforter leur choix ».
Un peu tôt
« Les collégiens ne savent pas forcément ce qu’ils veulent faire plus tard, et ils ne connaissent pas tous les métiers existants. Du coup, je trouve cela compliqué de leur demander, assez jeunes, quelles études ils désirent faire. Je pense que le rôle de l’orientation est crucial pour un enfant et pour l’adulte en devenir qu’il est. À mon sens, les presser dans ces choix n’est pas la meilleure des solutions » pointe Théo Damasio, chargé de mission forêt et filière bois auprès du Parc naturel régional du Morvan, venu expliquer son parcours scolaire ainsi que son métier aux élèves du collège Paul Barreau.
Plus de souplesse
Ombeline Devoir rajoute : « parfois, on est obligé de proposer aux enfants des filières qui ne correspondent pas à leur souhait, en deuxième vœu pour ne pas qu’ils se retrouvent sans aucune affectation après la 3è car on sait que leur choix initial a peu de chances d’obtenir une réponse favorable ; Certaines formations sont très demandées et proposent peu de places. Je pense que pour des élèves en difficulté scolaire, par exemple, le système devrait être plus souple en leur proposant un parcours leur permettant d’essayer différentes choses afin qu’ils puissent faire un choix ensuite. On voit souvent des enfants opter pour des filières par défaut parce qu’ils n’ont pas d’idées, aboutissant parfois à des catastrophes scolaires que je trouve très triste d’autant plus que cela pourrait être évité ».
Le mot de Rémi P. , 14 ans, élève au collège de Paul Barreau
« J’apprécie ces interventions, car elles permettent de découvrir les métiers qui nous entourent. Grâce à cela, on peut trouver des idées pour notre orientation en 3e ; c’est très utile. De plus, les intervenants détaillent le monde professionnel, que l’on ne connaît pas forcément ce qui ouvre un peu nos horizons. Je pense que cela pourrait être intéressant d’allier tout ceci à des propositions de stages, afin que ceux qui ne savent pas vraiment vers quoi s’orienter aient la possibilité de voir comment telle ou telle profession se passe dans la réalité ».
Le mot de Théo Damasio, 26 ans, chargé de mission forêt et filière bois auprès du Parc naturel régional du Morvan
« Intervenir auprès de la jeunesse permet de leur détailler notre parcours scolaire et professionnel. Pour ma part, la filière forêt et bois est intéressante à mettre en lumière car c'est ce qui compose à 50 % le Morvan. Cela fait partie du quotidien des jeunes et plus particulièrement dans un contexte de changement climatique. En effet, la forêt est un outil pour répondre à cette problématique mais elle le subit aussi. Faire prendre conscience aux enfants qu'ils peuvent jouer un rôle dans ces enjeux majeurs via les métiers qu'ils choisissent est important pour moi. J'espère que cela peut susciter des vocations. Dans tous les cas, il faut qu'ils trouvent une voie qui leur corresponde et qu'ils aiment, et ce peu importe qu'il faille 1 ou 10 années d'études ».
