Augmenter la part de protéines végétales dans l’alimentation humaine, voilà un véritable défi pour les années qui viennent. Pour la première fois, un concours d’idées sur ce thème était organisé simultanément à Dijon et Lille.

Réfléchir collectivement sur la meilleure façon d’augmenter la part des protéines végétales dans l’alimentation humaine : c’est à ce défi que se sont attelé les participants à l’Idéathon « Nourrir la créativité », organisé simultanément à Dijon et Lille par Terres Inovia, Terres Univia, en collaboration avec le Village By CA (Crédit Agricole), les pôles de compétitivité Vitagora et Bioeconomy for change, ainsi que Toaster Lab, le 30 mars. Un Idéathon, c’est un marathon des idées, une manière de s’appuyer sur l’intelligence collective pour faire émerger de nouvelles approches et des projets. Ouverte au plus grand nombre, cette première édition ambitionnait de réfléchir et de créer autour de cette question : Comment accélérer la transition vers la consommation de protéines végétales dans l’alimentation humaine ? L’Idéathon était aussi organisé dans le cadre du programme national Cap Protéines dont le but est de favoriser la souveraineté protéique.

Un plan Protéines global

Quatre projets (voir encadré) étaient présentés au Village by CA de Dijon, dans les murs de la future Cité internationale de la Gastronomie. Sur une journée, les participants (en majorité des participantes) devaient se constituer en groupe puis travailler ensemble avant de se présenter au jury. Pour Laurent Rosso, directeur général de Terres Inovia, « tout cela s’inscrit dans un plan Protéines global qui comporte un volet consacré à l’innovation. Terres Inovia est porteur de ce volet, au même titre que l’Institut de l’élevage (Idele). Dans ce cadre, nous réfléchissons à tout ce qui peut contribuer à dynamiser le marché des protéines végétales, dans une volonté plus large de diversification des sources de protéines ». Une volonté qui passe par les capacités à produire ces protéines, mais aussi à les consommer. Il faut parvenir à accompagner les changements d’habitudes alimentaires et diversifier l’offre alimentaire, notamment sur les légumineuses. « Dans certains pays, poursuit Laurent Rosso, vous avez même des glaces à base de légumineuses, c’est le cas au Canada, par exemple ! Mais vous avez aussi des chips, des farines… Pour avancer sur ces questions, il faut innover sur les produits mais aussi sur les services. Nous pensons que, sur ce point, de simples citoyens ont aussi des choses à dire. Il faut mettre un processus qui va partir d’une idée pour parvenir, peut-être, à une mise en marché de nouveaux produits ou de nouvelles approches. Le plus difficile, c’est de trouver les idées à la source et c’est à cela que sert cet Idéathon ». Il faut ensuite donner à ces idées les moyens de mûrir et peut-être de se concrétiser. Cet Idéathon sur le thème de l’alimentation pourrait être appelé à se renouveler chaque année. Il y a du travail à faire : en France, on consomme en moyenne un peu plus d’un kilo de légumes secs par an et par habitant, contre près de 8 kg au Canada…

Quatre projet mûris à Dijon

Dans le cadre de ce premier Idéathon « Nourrir la créativité », quatre projets ont été soumis au jury de Dijon. À l’issue de la journée, les projets Pousse + et T’es Chiche ont été primés.

-Pousse + : Développement de produits germés originaux et sains en grandes et moyennes surfaces avec la promesse de nombreux +, « en commodité » + rapide, pratique, simple, « en vertu » + frais, protéique, nutritionnel, vivant, durable.

-Pulse : Application permettant d’accéder à des recettes, des conseils et du coaching sur l’utilisation et l’intégration de la protéine végétale dans son quotidien – avec une partie pour identifier et décrypter les apports protéiques des produits et des recettes et une partie experte payante pour être accompagné par des coachs dans sa démarche protéines végétales.

-T’es Chiche : Programme pédagogique de sensibilisation et d’accompagnement de la jeune enfance à la consommation de protéines végétales. Un programme qui permet de vivre des expériences « en cantine scolaire » - ateliers culinaires pour enfants, recettes hebdomadaires…, « en classe » - accompagnement des enseignants par des supports permettant d’infuser la protéine végétale dans leurs matières : maths, français… et dernier volet « à la maison » - par un journal régulier à destination des parents et des enfants. Première exploitation en classes primaires.

-Yumei : Food truck événementiel permettant de sensibiliser et faire découvrir des recettes de grands chefs à base de protéines végétales – un food truck de lancement à Toulouse avec une possibilité de déploiement dans d’autres grandes villes.