Pouilly-en-Auxois
Une aventure internationale

AG
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Vingt jeunes de la MFR Auxois sud-Morvan partent à l'étranger à la fin du mois. Les destinations : des exploitations agricoles en Italie, Belgique et Estonie.

Une aventure internationale
Les classes de première bac pro agro-équipement et CGEA préparent un projet de mobilité qui s'annonce très enrichissant.

De plus en plus de Maisons familiales rurales sollicitent Erasmus +, un programme européen pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. La MFR Auxois sud Morvan, basée à Pouilly-en-Auxois, s’intéresse à ce type de projet depuis plusieurs années, mais covid oblige, l’aventure n’a réellement commencé qu’au printemps 2021. Les classes de Bac pro agroéquipement et CGEA préparent aujourd’hui leurs valises pour vivre une belle expérience de mobilité, du 27 mars au 15 avril. « Douze de nous jeunes partent trois semaines en Italie, quatre vont en Belgique et quatre autres s’envolent pour l’Estonie. L’an passé, toujours grâce à Erasmus, huit apprentis s’étaient rendus dans une ferme italienne », indique Delphine Montoya, formatrice à la MFR.

Ouverture d’esprit

Nadine Jeannin, directrice de l’établissement, est à l’initiative de cette mobilité : « Toute l’équipe de la MFR m’a suivie dans la démarche. Sans eux, cela n’aurait pas été possible car la charge administrative et organisationnelle de ces projets est très importante. Je suis moi-même passée par ces expériences à l’étranger, j’en connais les plus-values. Découvrir et se confronter à d’autres pratiques et modèles agricoles ne peut être qu’enrichissant pour nos apprenants. La mobilité procure également une ouverture d’esprit très utile pour nos jeunes qui, à l’âge de 16 ou 17 ans, n’ont jamais franchi nos frontières. En tant qu’établissement d’enseignement agricole, nous préparons nos jeunes à leur future vie professionnelle mais aussi à leur future vie citoyenne. À ce titre, apprendre à se déplacer, communiquer dans une langue étrangère et évoluer dans un monde différent leur permet de gagner en autonomie ainsi qu’en maturité ».

Ce n’est qu’un début

La MFR ASM ne compte pas s’arrêter là et développe ses relations à l’étranger depuis un petit moment déjà, comme l’explique la directrice : « nous accueillons depuis plusieurs mois une jeune Espagnole qui nous aide à tisser des liens dans son pays, en vue de nouveaux partenariats. Ces prochaines semaines, nous recevrons une Italienne et une référente estonienne dans cette même volonté. Nos échanges concernent également nos autres classes, nos BTS peuvent désormais prétendre à des bourses pour vivre une expérience à l’étranger. Il est bon de rappeler que les financements sont pris en charge à 100 % par Erasmus et les actions de financement organisées avec les jeunes, c’est donc très intéressant, il n’y a rien à débourser. Notre équipe pédagogique est également concernée, chaque groupe d’apprentis sera accompagné par deux personnes vers chaque destination ». Dès l’an prochain, la maison familiale prévoit d’élargir son dispositif en proposant des mobilités aux maîtres d’apprentissage, à différents professionnels travaillant avec l’établissement ainsi qu’aux partenaires de la MFR.

« Une grande première »
Aymeric Tournier.
Témoignages

« Une grande première »

Aymeric Tournier, 16 ans, s’envolera pour l’Estonie avec trois de ses camarades de classe : « Pour ma part, je serai en binôme avec Corentin Clément, de Marmagne. Nous allons travailler dans une exploitation laitière qui compte 160 vaches en race Red Holstein. Nous sommes très contents de partir, ce sera une grande première pour nous, à tous les niveaux. Le travail va se faire dans un environnement totalement différent au nôtre, je pense qu’il y a beaucoup de choses à découvrir. Parler en anglais avec nos interlocuteurs sera aussi une grande aventure ! Nous serons hébergés dans un lycée agricole à une dizaine de kilomètres de l’exploitation, d’autres étudiants en agriculture seront présents. Nous allons partir avec notre matériel, cotte de travail et bottes. Cette mobilité comptera pour le bac, avec une épreuve facultative dans laquelle seront intégrées une note et une appréciation de notre maître de stage que nous rencontrons là-bas ».

« Il faut en profiter »
Baptiste Colson.

« Il faut en profiter »

Baptiste Colson, président des Jeunes agriculteurs de Côte-d’Or, est le maître d’apprentissage d’Aymeric Tournier. L’agriculteur de Moloy voit d’un très bon œil la mobilité de son apprenti : « Je ne peux que l’encourager à vivre cette aventure ! Offrir la possibilité à des jeunes d’aller voir autre chose, de s’ouvrir à d’autres modèles agricoles est génial. Humainement parlant, cette mobilité sera certainement très riche. Dans mon cas, j’étais parti un mois aux Pays-Bas quand j’étais en BTS. J’étais ensuite parti travailler six mois en Australie, avant mon installation. J’avais beaucoup appris, notamment dans l’optimisation des charges de mécanisation. Tout n’est bien sûr pas à prendre : dans le domaine environnemental, je n’avais pas ramené grand-chose, car nous sommes déjà à la pointe en France ! Partir à l’étranger dès 16 ans est très bien : cela peut donner envie de repartir quelque part avant l’installation. Il faut en profiter car une fois dans la ferme, il sera trop tard ».