Session de Chambre
Mise au point et avancées

Chloé Monget
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Le 23 septembre, l’Agropôle du Marault (Magny-Cours) accueillait la session de la Chambre d'agriculture. Lors de cette dernière, étaient programmés la révision du budget 2022 et des votes de motions.

Mise au point et avancées
D'autres sujets ont été évoqués comme le transfert de la gestion du FEADER à la Région. Dans sa motion la CA 58, souhaite que des agents de la région soient en permanence dans la Nièvre « pour la gestion des aides à l'installation des jeunes agriculteurs et des aides à l'investissement ».

La session de la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58) du 23 septembre, au Marault, a débuté par la présentation de deux nouveaux salariés, pour l’un dédié au dossier « Eau et territoire » et, pour l’autre, au conseil d’entreprise et d’installation. Suite à cela, Didier Ramet, président de la CA 58, a introduit le budget rectificatif pour 2022 : « il était nécessaire de le revoir, au vu de l’augmentation des points d’indice de rémunération des salariés, ou encore la hausse des charges de l’énergie ».

Salariés

La valeur du point est donc revue à la hausse (de 2,75 %) afin de compenser les effets de l’inflation, soit une augmentation des charges salariales de 78 000 euros pour 2022. Jocelyn Kerleaux, directeur de la CA 58 précise tout de même : « il faudra donc compter double pour 2023 puisque pour cette année cela n’est effectif que depuis le 1er juillet ».

Factures d’énergie

Bien que les résultats soient à l’équilibre pour 2022, Jocelyn Kerleaux a rappelé que la question de l’énergie restait au centre des interrogations avec une hausse des charges annoncée entre 15 000 à 45 000 euros pour le gaz… Didier Ramet a souligné que « face à cela, nous sommes en pleine réflexion de diversification des sources d’énergie afin de trouver des solutions ».

Gufa et projets

Durant la session, il a été acté l’octroie de 50 000 euros supplémentaires au Gufa (voir TdB n° 1650, 1657, 1671). Il a été aussi mentionné de faire appel à un cabinet d’avocat afin de construire un modèle de contrat type. « La demande auprès de l’avocat est de créer un contrat avec les investisseurs, la Chambre et les agriculteurs concernés par les projets agrivoltaïques pour faire respecter et mettre en œuvre la délibération de février 2021. L’abondement au Gufa n’est qu’un des éléments concernés par les contrats proposés » stipule Didier Ramet. Pour l’avenir, Jocelyn Kerleaux insiste : « nous allons mettre en place de nouvelles actions, notamment sur l’expérimentation autour de la luzerne et des méteils, d’un nouveau groupe Gaia pour l’étude des sols ou encore sur la gestion de l’eau. Des travaux sont également menés sur la viande de gibier… ». Un autre investissement a été mis en lumière : celui de l’acquisition d’une part sociale (de 500 euros) pour entrer au capital social de la SCIC Viandes du Nivernais. Didier Ramet réagit : « cet investissement dédié à la reprise de l’activité de l’abattoir de Corbigny nous paraît essentiel pour maintenir un outil local bénéfique pour toute la filière ».

Loup y es-tu ?

Outre l’intégration de financements divers, notamment pour le parc de véhicules, 500 euros ont été attribués à l’association des Lieutenants de Louveteries de la Nièvre. Didier Ramet spécifie : « au vu de la population de loups qui semble grandissante dans les départements voisins et des attaques, dans notre propre département, où « la responsabilité du loup n’a pas été écartée » - comme le mentionnent l’OFB et la DDT -, il est nécessaire de mettre des fonds à disposition pour pérenniser les moyens dont nous disposons pour protéger les éleveurs et leur production. Il est clair que ce financement aux lieutenants de louveteries sera nettement plus important pour 2023 ».

Stigmatisation

Une autre motion a été présentée (et adoptée), cette fois par la FDSEA, demandant « l’abandon de tout projet de texte visant à restreindre ou interdire l’utilisation des produits phytosanitaires dans les zones Natura 2000 ou toutes autres zones ». Didier Ramet a martelé que « les exploitants dans les zones Natura 2000 sont des cobayes depuis des années ! Il en est assez de se faire punir et de mettre des boulets aux pieds des agriculteurs dans ces espaces ! ». Et de conclure : « l’année 2023 est pleine d’incertitudes pour l’agriculture mais aussi pour les finances publiques, à cause de l’inflation notamment. Certes, la situation financière de la Chambre d’agriculture s’est améliorée, mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers et nous devons garder notre attention alerte face aux enjeux qui nous attendent ! ».

En parallèle

Durant la session, Christian Decerle, président de la Chambre régionale d'agriculture Bourgogne-Franche-Comté (CRABFC) et Anne Bronner, directrice de la CRABFC, ont présenté une étude des résultats économiques de 12 systèmes de production agricole via l'Observatoire Prospectif de l'Agriculture en Bourgogne-Franche-Comté. Celle-ci permet de tracer des pistes de travail pour les années à venir ainsi que les adaptations nécessaires à effectuer sur notamment deux enjeux majeurs : le climat et l'installation de nouveaux agriculteurs. Enfin, le président du Conseil départemental de la Nièvre fut invité à la tribune pour présenter l'initiative « Imagine la Nièvre » menée ces derniers mois. Pour rappel, ce projet, via des réunions citoyennes, a permis de mettre en évidence un certain nombre de demandes des Nivernais pour l'avenir de leur territoire comme l'accès aux soins ou à l'emploi.