Productions végétales
Des airs de Provence

AG
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Plusieurs agriculteurs de Côte-d'Or expérimentent la culture de lavande.

Des airs de Provence
Jérôme Regnault, dans une de ses parcelles à Savoisy.

Pas la peine de partir dans le sud de la France pour voir et sentir de la bonne lavande ! En Côte-d'Or, plusieurs exploitants agricoles en cultivent suite à l'accumulation de sécheresses ces dernières années. Jérôme Regnault, apiculteur à Savoisy dans le Châtillonnais, fait partie d'un petit groupe de producteurs qui expérimentent ensemble cette culture : « pour ma part, tout est parti d'une discussion avec un agriculteur dans la Beauce. Celui-ci me suggérait de venir installer des ruches à proximité de lavandes qu'il a près de chez lui. C'était bien sûr trop loin pour moi, mais l'idée à germé et j'en ai moi-même plantées. Dans la Beauce, l'EBE de la lavande devenait plus élevé que celui du blé avant le début de la guerre en Ukraine : il y avait sans doute quelque chose à tester et à étudier, sachant que nous n'utilisons aucun engrais, aucun pesticide dans cette culture. Il y a juste beaucoup de main d'oeuvre, surtout lors des deux premières années »

Des huiles essentielles

Les premières lavandes de Jérome Regnault ont été plantées il y a trois ans, la première récolte a été réalisée l'été dernier. Entre temps, l'habitant de Savoisy s'est joint à Jacques de Loisy (Hauteville-lès-Dijon), Rémy Verdot (Savoisy), Jean-Philippe Delacre (Channay) et Sébastien Huvig (Arc-en-Barrois, Haute-Marne) qui ont suivi le même chemin de diversification. « Nous mettons en place des essais chacun de notre côté, notamment dans le type de cultures à implanter dans les inter-rangs », indique Jérôme Regnault. Un hectare de lavande donne généralement 17 m3 de biomasse à l'hectare : ce volume permet de fabriquer entre 50 et 100 kg d'huiles essentielles sur la même surface : « c'est justement le choix de produit que nous avons fait. Le rendement varie selon la variété, nous en sommes très loin pour notre première récolte, mais cela était prévu. Pour produire les huiles essentielles, nous sollicitons les services d'une distillerie. Nous assurons nous-mêmes le conditionnement. Le prix de vente s'élève à un peu plus de 30 euros/kg. Nous sommes aussi en relation avec une savonnerie avec qui nous allons travailler »

Ils s'équipent

Concernant la récolte, les Côte-d'oriens utilisent une « vieille machine » des années 60 achetée dans le sud de la France, mais un équipement plus récent et plus performant est déjà « dans les cartons ». Jérome Regnault s'intéresse également aux herbes de Provence : « 90% de ces herbes sont produites à l'étranger, il faut le savoir... Pour ma part, je teste du thym, du romarin, de la sarriette et de l'origan à partir de cette année. Nous venons d'ailleurs de lancer la SAS des Producteurs de lavande et de plantes aromatiques de Bourgogne ».