Elvea 21-89

Christophe Lechenault, l'heureux élu

Rappelez-vous, ce n'est pas si loin : dans notre édition du 4 octobre, nous mettions en avant les 20 années de présidence de François Deroye, qui décidait de « passer la main » lors de l'assemblée générale d'Elvea 21-89. L'identité de son successeur n'était pas encore connue. Elle l'est désormais, après une récente réunion du conseil d'administration. Christophe Lechenault, trésorier de l'association depuis une vingtaine d'années, a accepté de relever le défi, lui qui faisait partie du petit noyau d'éleveurs à l'origine du collectif : « J'étais avec François Deroye et Claude Ferroux, pour ne citer qu'eux. Nous nous sommes énormément battus pour en arriver là et faire reconnaître Elvea, alors oui, s'il faut prendre le poste, je le prends ! Mais une chose est sûre : je ne resterai pas aussi longtemps que François… ». L'arrivée de Christophe Lechenault « ne changera absolument rien » comme l'assure l'intéressé : « nous allons tout faire pour rester sur la même dynamique insufflée par François. Notre effectif se maintient aux environs de 200 éleveurs malgré les départs en retraite, c'est bien. Notre association est plus que jamais à leur service, nos deux techniciennes sont au top, elles font le job ! ».

Une association multiservices

Christophe Lechenault, en Gaec avec ses deux frères Thierry et Vincent à Saint-Thibault, préside également le pôle élevage de la Chambre d'agriculture. Sa dernière sortie, le 22 novembre lors d'une réunion des membres de la session, a été l'occasion de dresser un état des lieux de l'élevage dans le département, avec plusieurs données chiffrées particulièrement inquiétantes : « En 2015, il y avait 74 000 vaches allaitantes et 15 000 vaches laitières en Côte-d'Or. L'an passé, il n'y avait plus que 66 700 allaitantes et 12 800 laitières. Nous ne récupérerons jamais ce qui est perdu. Dans le même temps, les éleveurs ont tout fait pour être davantage compétitifs : les troupeaux moyens ont augmenté de sept vaches chez les allaitants et de 15 vaches chez les laitiers sur la même période. Quand je me suis installé, il y avait sept ou huit éleveurs dans chaque commune, il y en a désormais plus qu'un ou deux… Le risque, dans notre métier et dans un tel contexte, est de s'isoler : ne plus sortir de sa ferme et ne plus prendre le temps de se poser, ni prendre du recul sur son activité pour de savoir si ce que l'on fait convient ou non. Notre association est également très utile sur ce point : elle permet de parler à d'autres éleveurs, d'aborder bien des thématiques et problématiques… Nous proposons aussi des formations en partenariat avec la Chambre d'agriculture, c'est très intéressant ».