Le 28 juillet, une réunion d’information était organisée dans la cour de l’abattoir de Corbigny pour évoquer l’avancement du projet de réouverture.

 

Une centaine de personnes mobilisée
L'AG du 22 septembre aura pour but de voter les statuts et d'organiser  l'élection prochaine du conseil coopératif composé de 12 membres : 4 éleveurs, 4 bouchers-charcutiers, 2 membres fondateurs, un représentant de la profession agricole et une collectivité partenaire.

L'avenir se précise pour l'abattoir de Corbigny. En effet, le 28 juillet dernier une partie des représentants de la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif – voir TDB n° 1669 et 1680) en charge de la reprise, de la profession agricole, les élus locaux et les représentants de la filière viande étaient présents pour évoquer les avancées et les prochaines étapes.

Point de situation 

« À ce jour, nous avons rassemblé 252 parts pour 126 000 euros de capital, répartis entre les collectivités avec 48 % pour un montant de 60 500 euros, 38 % de professionnels de la viande – éleveurs et bouchers - pour un montant de 48 000 euros et enfin 14 % de consommateurs pour 17 500 euros. Au total, nous dénombrons 152 adhérents dont 58 éleveurs, 54 collectivités, 28 particuliers consommateurs, 7 organismes représentants de la profession (syndicats, chambre d'agriculture, etc.), et 5 bouchers » détaille Alexandre Lorré, président du marché au cadran de la ville (Sicagemac), et en charge du tuilage de gestion depuis le départ de Sicarev jusqu'à la constitution officielle de SCIC « Les Viandes du Nivernais ». Il insiste : « nous ne lâcherons pas le projet tant qu'il ne sera pas sur les rails ». Cette création devrait être effective lors de l'assemblée générale constitutive qui aura lieu le 22 septembre prochain. 

Volonté commune 

Alexandre Lorré poursuit : « L'engagement des professionnels de la filière (éleveurs, bouchers, syndicats, Chambre, etc.), des consommateurs et des collectivités montrent un soutien et un grand attachement à un projet territorial qui a du sens ». Maryse Peltier, maire de Corbigny et vice-présidente de la communauté de communes Tannay Brinon Corbigny, rebondit : « il est nécessaire de rouvrir cet outil, même si cela peut prendre plus de temps que prévu au vu de l'ampleur des travaux à effectuer (sol, carrelage, groupe froid, ventilation, etc.). Ainsi préférons-nous décaler l'ouverture à début 2023, afin qu'elle se fasse dans les meilleures conditions possibles » et Fabien Bazin, président du Conseil Départemental, d'ajouter : « L'abattoir de Corbigny est un symbole  qui allie outil de travail, performance et esprit coopératif. Il s'inscrit parfaitement dans les politiques menées pour les Plans Alimentaires Territoriaux (PAT – voir TDB n° 1689) et peut devenir une pierre angulaire pour leur mise en fonction. Mais, ce grand projet autour de l'abattoir ne peut pas se faire sans un travail commun, sans un effort collectif de tous les acteurs vers un but commun : la réouverture ». Christian Paul, président du Pays Nivernais Morvan le rappelle : « cette convergence des diverses parties est le signe qu'il y a une volonté forte et collective de réouvrir cet abattoir ».

Une filière en demande 

Didier Ramet, président de la Chambre d'Agriculture de la Nièvre souligne de son côté : « il faut avoir à l'esprit que depuis la fermeture de l'abattoir, les animaux font des dizaines de kilomètres pour être abattus. Pour le bien-être animal cette situation ne peut plus durer. Ceci dit, il faut aussi mettre en avant que si l'abattoir réouvre, nous avons un défi : soutenir l'engraissement afin d'avoir le plus animaux finis sur notre département pour faire fonctionner cet outil. Dans la Nièvre, nous comptons beaucoup de naisseurs-éleveurs mais peu d'engraisseurs ; il faut que cela évolue ». Pour Jean-Marc Bourgeot, éleveur à Lormes et représentant du Groupement des Agriculteurs Biologique de la Nièvre : « faire abattre nos animaux dans un abattoir local, cela à du sens dans notre démarche et est en accord avec nos principes. Certains éleveurs Bio ont fait le choix d'opter pour la finition des femelles, et il faut avouer qu'il y a une demande à ce niveau-là. Je pense que si nous faisons notre travail correctement et en sollicitant l'abattoir, ça marchera. Néanmoins, je reste prudent car il faut qu'il y ait des débouchés et que la filière locale s'organise. L'avenir nous dira si nous avons fait le bon pari ». Christophe Harand, boucher et membre du syndicat des bouchers de la Nièvre ajoute : « Avoir un outil au plus près de nos commerces nous permet d'avoir une facilité d'approvisionnement, une fraîcheur que l'on ne peut pas retrouver dans une autre configuration. Nous avons hâte de pouvoir retravailler avec les éleveurs de proximité et de retrouver ce contact humain qui s'effiloche depuis le départ de Sicarev en décembre dernier ». Nicolas Galant, ancien salarié de l'abattoir (pareur-désosseur et préparateur de commandes) conclu : « Sicarev nous a abandonnés en laissant cet abattoir se dégrader et finalement fermer. J'ai trois espoirs : qu'il réouvre, qu'il fonctionne bien et qu'il perdure ». Les personnes souhaitant prendre des parts dans le projet peuvent le faire jusqu'au 31 août. Renseignements : anne.algret@nivernaismorvan.net ou au 06 75 39 02 64.