Portrait
Y'a du soleil et de l'ananas

AG
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Vincent Ferry fait partie du nouveau bureau JA21. Cet agriculteur de Châtillon-sur-Seine a suivi de longues études l'ayant emmené dans plusieurs pays tropicaux. Son mémoire était consacré à l'ananas bio !

Y'a du soleil et de l'ananas
L'actuel président du Geda de Châtillon a déjà travaillé à la Réunion, à l'Ile Maurice, en Mongolie et au Bénin.

Il fêtera ses 30 ans ce samedi alors, avec un peu d’avance, bon anniversaire Vincent ! Ce jeune homme fait partie des nouveaux membres du bureau JA21, après les élections du 22 mars à Is-sur-Tille. Vincent Ferry est installé depuis 2020 à Châtillon-sur-Seine en grandes cultures, en assolement commun avec plusieurs membres de sa famille et deux associés. Jusqu’à présent, cet exploitant était « simple » administrateur, aussi bien aux JA de son canton qu’au sein du réseau départemental : « Participer aux réflexions et aux travaux sur l’avenir de nos métiers me plaît beaucoup, alors j’ai souhaité m’investir davantage au sein des Jeunes agriculteurs. Je fais aussi mes premiers pas à l’échelon régional, à JA BFC, par la même occasion. J’arrive avec beaucoup de curiosité ! ».

Un parcours atypique

L’une des particularités de Vincent Ferry vient de ses études, suivies à l’ISTOM de Cergy Pontoise, pendant cinq années après le Bac. Cette école, selon son site internet, forme des ingénieurs « capables de répondre aux défis alimentaires actuels en innovant et en apportant des solutions en termes d’ingénierie et de recherche, pour un développement agricole socialement et écologiquement responsable ». Vincent Ferry ne garde que de bons souvenirs de son parcours scolaire : « j’ai été amené à beaucoup bouger, je suis notamment rendu en Mongolie, au Bénin, à l’Île Maurice et à la Réunion. C’est très original, je le reconnais : j’ai travaillé plusieurs mois sur la culture et la transformation de l’ananas bio ! Au final, j’ai décidé de rentrer et de ne pas persévérer dans cette branche, contrairement à certains collègues, car je voulais m’intéresser à l’agriculture de notre territoire, mais tout ce que j’ai pu voir et vivre autour de ce projet a été très enrichissant ». Inciter les jeunes à « bouger » avant de s’installer sera l’un des conseils prodigués durant cette mandature : « ces années pré-installation sont l’occasion de voir des fermes et des modèles différents, de voyager. Elles nous donnent l’opportunité de mûrir, de connaître vraiment nos ambitions, de nous mettre en perspective dans le monde qui nous entoure, il ne faut pas s’en priver ! Je n’aime pas forcément le terme ouverture d’esprit, mais c’est un peu ça, quand même… Avenir Formation et Agri-Actes, proposés par JA, entrent dans ce même objectif et sont aussi à encourager ».

C’est enfin semé

Vincent Ferry cultive aujourd’hui du blé, de l’orge de printemps, du tournesol et des petits pois sur son exploitation, avec une partie en agriculture biologique. L’actualité de sa ferme, ces derniers jours, était bien évidemment liée aux semis de printemps : « la situation devenait inquiétante à cause de la météo. Finalement, tout est rentré dans l’ordre : l’orge et les petits pois ont été semés juste à temps. Plus tard, cela aurait été très problématique ». Le responsable syndical aborde ensuite le marché : « l’effet ciseau est à son apogée. Les cours, très bas, semblent tout de même se refaire la cerise, souhaitons que cela continue, car nous sommes loin de couvrir les charges aujourd’hui ».

Tchao Baptiste
photo encadré

Tchao Baptiste

Le principal changement au sein du bureau JA21 concerne la présidence. Comme annoncé dans notre dernière édition, Baptiste Colson n’est plus à la tête du syndicat, l’agriculteur de Moloy a trouvé son successeur en la personne d’Antoine Duthu. Baptiste Colson reste toutefois au bureau avec un poste de vice-président en charge des grandes cultures. Cette fonction sera certainement un peu moins « prenante » que la précédente, surtout après les nombreuses sollicitations des derniers mois : « La fin de mandature a effectivement été très chargée avec toutes nos actions syndicales ! Pour faire les choses bien, il faut se donner à fond mais aussi savoir partir quand il le faut… Dans mon cas, j’avais annoncé depuis longtemps que je ne ferai qu’un seul mandat à la présidence. Un roulement est toujours nécessaire et bénéfique pour tout le monde ». Le grand gaillard d’1,95m l’avait déjà mentionné dans ses vœux de la nouvelle année : son meilleur souvenir de la mandature est incontestablement lié à la fête de l’agriculture 2023 à Châtillon-sur-Seine, « nous nous étions donné beaucoup d’ambitions pour ce rendez-vous et cela a plus que marché… Une fête régionale n’avait jamais réuni autant de monde. Voir tous ces visiteurs déambuler avec le sourire et venir échanger avec nous a été très appréciable, ces moments resteront longtemps gravés dans nos têtes ». À l’inverse, durant ces deux dernières années, Baptiste Colson n’a guère apprécié les relations avec le Conseil régional : « la manière dont cela s’est passé est forcément le plus mauvais souvenir de ma mandature ! Nous nous sommes fait balader. J’espère néanmoins que la situation va vite, très vite se décanter car les agriculteurs ont assez attendu le paiement de leurs dossiers ». Baptiste Colson va désormais avoir un peu plus de temps à lui : « je vais reprendre deux trois choses que j’avais mises de côté sur la ferme. Je pense notamment au photovoltaïque, nous n’en avons pas encore installé et nous allons y réfléchir plus sérieusement ».