Dossiers sanitaires
Du« classique » et des nouveautés

AG
-

L’assemblée du GDS de Côte d'Or a fait le point sur les pathologies qui sévissent dans le département : les « habituelles » avec la tuberculose, la BVD et l’IBR, mais aussi les « nouvelles » avec le BHV 4, Mortellaro et la besnoitiose.

Du« classique » et des nouveautés
Parmi les participants à cette assemblée : « l'équipe des conscrits de 1974» , tous éleveurs dans le secteur de Sombernon : Sébastien Garrot, Christelle Potier, Stéphane Garrot, Jérôme Lanier, Laurent Lamy, Sylvain Lecour et Vincent Fretel.

Le monde de l’élevage était convoqué vendredi à Sombernon pour l’assemblée du GDS. Ce rendez-vous a permis de dresser un état des lieux des différents dossiers sanitaires. En matière de tuberculose bovine, ça va mieux, beaucoup mieux, puisque « seulement » deux foyers positifs sont à déplorer, alors que 91 % de la prophylaxie est réalisée. « Cette maladie reste toutefois d’actualité. Elle continue de mobiliser les éleveurs, le GDS, la DDPP, les vétérinaires, le laboratoire départemental… », souligne Jean-Luc Chevalier, le président du GDS. Un objectif est clairement défini : la zone tuberculose ne doit pas s’étendre. Pour y parvenir, toutes les mesures de prévention doivent être mises en place. « La biosécurité entre notamment dans ce cadre, celle-ci ne se limite pas aux doubles clôtures. Abandonner ou limiter le pâturage en zone à risque lorsque nous le pouvons, c’est aussi de la biosécurité », poursuit Jean-Luc Chevalier. Plusieurs autres mesures sont demandées comme la vaccination des blaireaux (déjà réalisée dans d’autres pays), limiter l’impact fiscal des indemnisations et donner la possibilité aux éleveurs touchés de reconstruire plus facilement leur cheptel. Le président du GDS se félicite de la revalorisation, certes « très tardive », des indemnisations des abattages diagnostiques : « nous avons attendu huit mois pour être entendus, c’est chose faite. Nous remercions le préfet et Benoît Haas pour leur engagement et leur soutien, Pascal Martens pour son action pugnace au niveau national et nos parlementaires. Le combat n’est malheureusement pas terminé : une solution doit être trouvée pour les éleveurs qui ont abattu des animaux suspects avant cette revalorisation ».

BVD et IBR sur la bonne voie

L’éradication de la BVD, elle, est aussi une priorité dans le département. Le sujet a également été abordé lors de cette assemblée. « Les résultats sont très encourageants dans le domaine. Cependant, il ne faut pas oublier que nos élevages peuvent être contaminés rapidement si certains ne dépistent pas », prévient le président. Les membres du GDS tentent de convaincre les derniers « réfractaires ». Dans certains cas, cela ne « suffit pas » et les dossiers sont transmis à la DDPP pour une mise en demeure. Concernant l’IBR, le département suit « sa route » pour être indemne en 2027. « La situation est favorable », observe Florent Lefol, secrétaire général du GDS, « il ne reste plus que 25 cheptels positifs, ce qui représente 794 bovins. Il nous faut assainir les derniers cheptels infectés et maintenir une surveillance attentive des cheptels assainis ».

Interrogations et inquiétudes

D’autres pathologies, de plus en plus présentes dans le département, ont aussi alimenté les discussions. « Des éleveurs et des vétérinaires nous font part de la présence de nouvelles maladies dans des élevages un peu partout en Côte-d’Or. Ils nous font également part de leurs inquiétudes en ce qui concerne leurs conséquences zootechniques et économiques pour nos élevages », informe Florent Lefol. Le BHV 4, pour commencer, est un virus cousin de l’IBR qui pose des problèmes dans les domaines de la reproduction et de l’immunité. « Il s’agit d’une maladie incurable pour lesquelles il n’existe malheureusement aucun vaccin », déplore Florent Lefol. La besnoitiose frappe « également à la porte » : cette maladie parasitaire vectorielle se transmet par certains insectes piqueurs, en particulier les taons ou les mouches piqueuses (stomoxes). « Elle handicape la rentabilité des élevages, il n’existe pas non plus le moindre vaccin et ni traitement curatif », regrette le secrétaire général. La dermatite digitée, également appelée Mortellaro, est pour sa part une maladie du pied qui handicape très fortement les bovins : « les conséquences économiques sont réelles là aussi… Il existe des traitements curatifs, mais ces derniers sont extrêmement lourds et chronophages pour les éleveurs », termine l’intervenant. « Face à ces maladies, la vigilance lors de l’introduction d’un animal dans son élevage doit être au maximum. Des analyses avant départ peuvent être faites. Une quarantaine est aussi encouragée », insiste pour sa part Jean-Luc Chevalier.