Lycée horticole de Varzy
De nouvelles filières

Chloé Monget
-

Depuis 2021, le lycée horticole de Varzy ouvre de nouvelles filières. Après celle dédiée aux canidés et félidés, c’est au tour des équidés d’avoir leur focus cette année ; le tout en apprentissage.

De nouvelles filières
Les classes de Bac Pro CGESCF et CGEH en cours commun de mathématiques avec Mme Mokus. Pour rappel, Camille Naudet intervient en éducation canine et médiation animale en plus de Mélinda Corne et Lucie Poder.

« C’est une nouvelle page qui s’ouvre » pointe Sylvain Boulay, directeur du lycée horticole de Varzy. Suite à la réforme de l’apprentissage en 2018, la direction du lycée a opté pour la diversification de ses filières. Ainsi, en plus de celles orientées vers l’aménagement paysager, le service aux personnes ou encore la vente d’animaux de compagnie, en formations scolaires, la section chiens/chats en apprentissage s’est, elle, ouverte en 2021, suivi cette année par celle des chevaux, le tout en Bac Pro (CGESCF : conduite et gestion d’une entreprise du secteur canin et félin et CGEH : conduite et gestion d’une entreprise hippique). Elina, 17 ans, en Bac Pro CGEH, vient du Loiret pour suivre ses études à Varzy : « Le cheval est une passion et je veux devenir animatrice équestre. Seul le lycée de Varzy proposait cette formation ».

Répondre à la demande

« Nous avons constaté qu’il y a de véritables débouchés dans ces secteurs. Mais, avant de nous lancer, nous nous sommes assurés que d’autres établissements limitrophes ne proposaient pas ce panel afin de ne pas rentrer en concurrence ». Si au lancement du BAC pro CGESCF les postulants n’étaient que trois, leur nombre a doublé en 2022 : « Nous nous laissons un peu de temps pour que cette filière soit connue, mais pour le moment c’est très prometteur ; il en va de même pour le volet équin ouvert cette année ».

Un professionnalisme demandé

Afin d’assurer la formation dans ces deux filières, le lycée fait appel à des professionnelles « pour offrir une approche concrète et réelle de ces métiers aux élèves ». Côté chats/chiens, la coordinatrice est donc Lucie Poder, éleveuse, sous l’affixe Élevage des Ambres Sera, de Berger Allemand Ancien Type (dit également « Altdeutscher Schäferhund ») à Merry-sur-Yonne (89) et pour les chevaux, c’est Mélinda Corne (voir TDB n° 1697) – ferme de Poifond à Varzy – qui a été choisie. Elles réagissent : « Il y a une demande des clients de professionnalisme sur nos métiers, et cela passe par l’obtention d’un niveau de formation correspondant. Aimer les animaux ne suffit plus pour devenir éleveurs, moniteurs ou dresseurs. L’apprentissage est un excellent moyen pour se rendre compte de la réalité de ces professions ».

Connaissances impératives

Ainsi certaines connaissances sont indispensables comme le souligne Lucie Poder : « la réglementation, par exemple, change très régulièrement, car jusque-là il n’y en avait peu ou prou. L’environnement ou encore la place octroyée aux animaux sont des points centraux dans les requêtes des clients qui rentrent directement dans la législation. La filière commence à se professionnaliser, car il y a une attente ». De son côté, pour les chevaux, Mélinda Corne pointe : « Depuis la crise sanitaire, le cheval a repris une grande importance dans la vie du public. Mais, le cheval est plus qu’un simple outil passion, car il offre des possibilités énormes notamment avec la médiation animale – ce qui est de plus en plus recherché – mais cela requiert un aplat de connaissances qui ne s’invente pas ».

Vision biaisée ?

Si Lucie Poder et Mélinda Corne s’accordent sur le fait que leurs métiers respectifs ont un avenir, elles se rejoignent aussi sur le fait que leurs professions ne sont pas assez reconnues par le monde agricole. Mélinda Corne pointe : « nous sommes rattachés à la Chambre d’Agriculture, nous avons les mêmes contraintes (horaires, sanitaires, etc.) que les éleveurs et pourtant nous n’avons aucune aide en cas de coup dur ». Lucie Poder explique, pour sa part : « Il est grand temps que l’agriculture ait conscience d’elle-même et que tout le monde connaisse ce qu’elle regroupe, sans laisser personne de côté. Il y a une méconnaissance de nos métiers, et il est temps de les redorer, que ce soit pour les cultures et l’élevage – éleveurs de canidés, félidés et équidés compris ». Pour ouvrir les consciences, Sylvain Boulay n’exclut pas d’organiser une porte ouverte dédiée aux professionnels pour faire découvrir ces filières. D’ailleurs, le lycée lance un appel pour trouver des maîtres d’apprentissages, contacter Nathalie Provost, responsable de l’UFA du Haut-Nivernais, pour toute candidature : 07 49 47 87 40. Pour conclure, Sylvain Boulay stipule : « nous voudrions consolider ce qui est mis en place et faciliter les passerelles entre la 3e et nos filières, qui sont, pour le moment, accessibles en 1re uniquement ».

Renseignements généraux : 03 86 29 45 95. Portes ouvertes les 28 janvier, 11 mars et 13 mai de 13 heures à 18 heures.

Le mot des élèves
En cours de morphologie féline avec le chat « Ravioli ». Crédit Photo : Lucie Poder 

Le mot des élèves

Pour les élèves, ces filières (CGESCF et CGEH) leur ouvrent des possibles. Camille, en CGEH, explique : « Cavalière depuis toute petite, il m’était impensable de faire un autre bac. J’ai tout fait pour convaincre mes parents. Et le lycée horticole avait la meilleure réputation ». Amélie, également en CGEH, rebondit : « Ayant fait un bac gestion des milieux naturels et de la faune. J’ai toujours été cavalière et m’a passion m’a rattrapée. Je suis arrivée au lycée horticole car c’était celui qui me correspondait le mieux ». De son côté, Lilie souligne : « J’ai 16 ans et je viens du Loiret, je fais partie de la filière CGESCF. J’ai pris connaissance de cette filière grâce à internet, l’année dernière j’étais en 2nde TCVA dans le même établissement. Je suis dans cette filière car depuis petite j’adore les chiens et je souhaite travailler en leur compagnie et donc je voudrais avoir ce bac pour devenir éleveuse canine ». Pour Maylee, la filière CGESCF est synonyme de plaisir : « Depuis toute petite je suis passionnée par les animaux plus particulièrement les chiens, c’est donc pour cela que j’ai choisi cette filière. Je suis là dans le but d’avoir mon bac afin d’ouvrir une pension Canine et féline. Le fait d’avoir des petits animaux qui nous accompagnent sur certaines cours c’est incroyable. Donc je remercie le lycée de nous faire ce plaisir ». Le contact avec les animaux est donc indispensable pour ces élèves, comme le confirme Jolène : « J’ai choisi cette formation (CGESCF) pour avoir des connaissances dans le monde du chien et du chat avant du faire une formation d’assistante vétérinaire. J’aime cette formation pour le contact avec les chiens » ou encore Lucas : « J’ai 17 ans et je viens du Cher. J’ai opté pour la CGESCF afin de travailler comme salarié dans une pension. Je suis actuellement apprenti dans un refuge ; ça me plaît bien ».