Le Groupement de défense sanitaire de Côte-d'Or, réuni en assemblée générale le 24 février, invite les éleveurs à multiplier -sans plus attendre- les mesures de biosécurité.

Place à l'action !
Jean-Luc Chevalier, président du GDS, et Françoise Roulleau, animatrice biosécurité, la semaine dernière à Sombernon.

Cette thématique n’est pas nouvelle, mais ses bienfaits sont tellement nombreux qu’elle a de nouveau été mise en avant lors de l’assemblée du GDS. La biosécurité, ensemble des mesures de protection sanitaires permettant de maîtriser les risques de contaminations à l’entrée, à la sortie et au sein même des élevages, devient une grande priorité préventive dans le département. La tuberculose bovine n’est pas la seule maladie à éviter par ces mesures de protection. « Allez-y résolument, engagez-vous », a d’ailleurs répété à plusieurs reprises Benoît Haas, directeur de la DDPP21.

Implication maximale

La biosécurité fait et va faire l’objet de nombreux travaux au sein même du GDS au cours de l’année 2022. Huit formations et trois journées techniques sont ainsi proposées sur la maîtrise du microbisme et l’abreuvement en pâture. Une intervention en lycée agricole est également prévue pour sensibiliser les futures générations. « Nous avons rencontré les techniciens du pôle élevage de la Chambre d’agriculture, et programmons un webinaire le 25 mars pour sensibiliser les intervenants en élevage, un webinaire sera aussi programmé avec des vétérinaires. Nous allons également nous entretenir avec les syndicats de race mais aussi avec la coopération et le négoce. Il y a beaucoup à faire en termes de biosécurité, avec parfois des actions très simples à mettre en place », énonce Florent Lefol, secrétaire général du GDS. Des opérations sont actuellement engagées pour apporter des solutions techniques et financières aux éleveurs : « la thématique de l’abreuvement au pré est étudiée avec la DDT et les syndicats de rivière. Celle de l’aménagement foncier le sera prochainement avec la Safer, l’association des maires et le Département. Nous discutons de MAE avec la Chambre d’agriculture et de biodiversité avec la Fédération des chasseurs », poursuit le secrétaire général. Celui-ci précise que des financements seront notamment disponibles via le « pacte biosécurité bien-être animal » (un appel à projets sera bientôt lancé) et par l’intermédiaire du plan « biosécurité tuberculose » du Conseil départemental.

Le plein de rendez-vous

Le GDS ne s’arrête pas en si bon chemin : trois réunions seront organisées sur les secteurs à risque tuberculose (Montbard, Villy-Villeberny, Ouche) avant la mise à l’herbe, un rendez-vous sera aussi programmé spécifiquement pour les « voisins » de foyer. Dans le même temps, le GDS21 prévoit de passer la vitesse supérieure en termes de communication. Enfin, en juin prochain se tiendra une grande journée qui abordera toutes les facettes de la biosécurité.

Un poste dédié

« Nous devons faire appel à notre esprit d’innovation afin que la biosécurité soit un atout majeur pour nos élevages et non une contrainte supplémentaire », lance pour sa part Jean-Luc Chevalier, président du GDS, « subir les choses édictées n’est pas avancer, c’est simplement être poussé. Avancer demande un esprit moteur, demande de l’énergie. Nous avons trouvé cette énergie en recrutant une animatrice biosécurité en la personne du docteur Françoise Roulleau. Cette énergie doit être maintenant transmise au terrain. Cogéré par le GTV et le GDS, le plan d’action tuberculose sur le département de Côte-d’Or prend forme avec Françoise qui sillonne nos campagnes. Des rencontres ont déjà eu lieu avec plusieurs partenaires ». Jean-Luc Chevalier rappelle que, d’une manière générale, les éleveurs sont favorables aux actions de biosécurité : « ils le sont à la condition que des actions efficaces de surveillance et de lutte contre la tuberculose soient également réalisées sur la faune sauvage. En effet, force est de constater que ces actions ne sont pas réalisées avec la même intensité d’une campagne sur l’autre ». Présents à cette assemblée, Isabelle Bourion (sous-préfète), Vincent Lavier (Chambre d’agriculture), Marc Frot (Conseil départemental) et Benoît Haas, directeur de la DDPP21, ont tous approuvé et encouragé les différentes démarches du GDS.

 

Un bel hommage a été rendu à Bernard Terrand, président d’honneur du GDS, décédé en novembre. Des interventions de Rémi Garrot, Patrick Raphat et Pascal Martens ont retracé son riche parcours au sein de la famille des GDS (GDS départemental, national et européen), ainsi que l’importance de son action et de sa vision en particulier du sanitaire et d’une plus large mesure de l’agriculture.

BVD et IBR

Ce rendez-vous a également abordé d’autres dossiers. Grâce à une mobilisation sans précédent des éleveurs, d’excellents résultats sont obtenus en BVD (0,18 % d’IPI). Le dépistage auriculaire va se poursuivre jusqu’en 2025/2026 (nécessité de ne pas stopper précocement la vaccination des élevages identifiés à risque, en lien avec le GDS et le vétérinaire sanitaire). Concernant l’IBR, le GDS vise l’éradication dans le département avant 2027 (85 % des élevages sont qualifiés, 97 % des élevages sont négatifs). Un accompagnement spécifique est mis en place pour les élevages concernés. Une prophylaxie moins coûteuse sera effective pour les élevages négatifs dès cette campagne.

Quelques chiffres

Plusieurs données ont été présentées lors de cette assemblée. En 2021, 376 blaireaux ont été analysés dans le département, 21 étaient porteurs de la tuberculose. Sur 378 sangliers analysés, des sérologies positives (présence d’anticorps) ont été observées chez 26 d’entre eux. Quatre exploitations agricoles côte-d’oriennes ont été foyers tuberculose (dont un en zone blanche, du côté de Pontailler-sur-Saône). L’actuelle campagne de prophylaxie s’apprête à enregistrer son tout premier cas, une baisse du nombre de foyers est espérée. Fabrice Chevalier, référent national à la DGAL dans le dossier tuberculose, a présenté la nouvelle stratégie nationale contre la maladie lors de cette réunion : l’intervenant a profité de l’occasion pour signaler que la Côte-d’Or est en bonne voie sur ce sujet. Le GDS, par la voix de son président, a tenu à féliciter les éleveurs qui font la promotion de la génétique bovine dans un tel contexte : « Bravo à̀ vous, éleveurs, qui présentez des animaux de qualité dans divers concours et comices ou autres rassemblements. L’élevage côte-d’orien, malgré ce qu’il a subi, a su garder une génétique encore pleinement appréciée. Les résultats des élevages et de la dernière vente de la station charolaise en témoignent ».