Châtillonnais
Coup de froid dans les vignes

AG
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Les basses températures de la semaine dernière ne seront pas sans conséquences sur la prochaine récolte.

Coup de froid dans les vignes
Crédit photo Christophe Suchaut.

La cata ou pas ? On le saura bientôt. Contacté la semaine dernière en pleine « gelée », Christophe Suchaut, conseiller viticole à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, se donnait encore quelques jours pour dresser un bilan assez précis de ce nouvel aléa climatique. Le technicien était dans l’expectative pour son secteur, le Châtillonnais. « Environ 20 % des parcelles sont touchées et certaines le sont à plus de 80 %, notamment à l’est, de la Seine à la vallée de l’Ource. À l’ouest de la Seine, les conséquences de ces gelées semblent plus aléatoires. Dans tous les cas, l’importance des pertes sera étroitement liée à l’hygrométrie des parcelles, à la nébulosité ou à une couverture par le brouillard, elle se sera « jouée » à quelques dixièmes de degrés en plus ou en moins ». Les « pires » conditions étaient réunies, assure Christophe Suchaut : « des pluies ont précédé les gelées et la végétation était en avance de trois semaines… Cela fait 28 ans que je suis en poste ici : des gelées, nous en avons vu pas mal, mais toutes sont différentes. Pour celle-ci, c’est bien la première fois que du froid sévit sur une végétation aussi avancée ». Le technicien attendait la formation de nouvelles feuilles et le débourrement de contre-bourgeons pour connaître l’état des ceps et se prononcer sur la suite des événements. « Avec l’arrivée du front froid et le conflit de masses d’air nous avons tout eu, orage, grésil et même de la grêle sur quelques parcelles qui, de plus, ont gelé ». La « relative » bonne nouvelle vient du succès rencontré par les moyens de protection déployés par les viticulteurs : « cette stratégie s’est montrée efficace sur ce type de gelée, d’autant plus fortement qu’un apport d’air chaud a pu être effectué. Tours antigel, bougie et même bottes de paille ont suffi à remonter la température au-dessus du point de rosée, alors même que nous étions en conditions de gelées noires (gel advectif (1)) ».

(1) Le gel peut être advectif ou radiatif. Le gel advectif est provoqué par le passage d’un front froid. C’est le mécanisme des gelées en hiver, plus rare au printemps. Le gel radiatif résulte de l’accumulation d’air froid au sol. Après le coucher du soleil, le sol perd de la chaleur accumulée durant la journée, l’air chaud monte et l’air froid plus dense et plus lourd s’accumule au sol.