Syndicalisme
Le compte n'y est toujours pas

AG
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Une délégation côte-d'orienne s'est rendue au congrès de la FNSEA du 26 au 28 mars. Tous les départements sont unanimes sur l'état de santé de l'agriculture.

 

Le compte n'y est toujours pas
De gauche à droite : Jacques de Loisy, Arnaud Rousseau, Samuel Bulot, Fabrice Faivre et Sébastien Gautier.

La ville de Dunkerque, à l'extrême nord de l'Hexagone, a accueilli le congrès 2024 de la FNSEA. Comme à ses habitudes, la FDSEA de Côte-d'Or a répondu présent à ce rendez-vous annuel, avec une délégation qui était composée de Jacques de Loisy (président), Samuel Bulot (secrétaire général), Fabrice Faivre (trésorier) et Sébastien Gautier (directeur). Ce congrès se déroulait dans un contexte forcément particulier, celui de l'« après » manifestations de fin janvier. « Les interventions des différents départements et régions ont bien montré que le compte n'y est toujours pas, sur tous les sujets et sur tout les territoires », déplore Jacques de Loisy. Sur place, le président de la FDSEA21 s'est exprimé sur différents sujets, notamment les MAEC et les aides bio : « les gouvernements successifs avaient incité les agriculteurs à souscrire ce genre d'orientations et aujourd'hui, des retards de paiements s'accumulent... Le moment est très mal choisi car les trésoreries connaissent des difficultés. Notre gouvernement n'est clairement pas au rendez-vous ! »

Des promesses....

Jacques de Loisy a également rappelé les demandes de la profession vis-à-vis de l'OFB, dénonçant l'armement et le comportement « plus que discutable » de certains agents. Les applaudissements de la salle ont démontré que ce problème n'était pas spécifique à la Côte-d'Or... L'agriculteur de Hauteville-lès-Dijon a enchainé avec les importations russes et ukrainiennes : « leurs produits déstabilisent les marchés. Le Président de la République avait fait des promesses en février mais à ce jour, rien n'est encore acté pour leur taxation. Je considère que c'est voulu ! Notre ministre de l'économie va pouvoir obtenir ce qu'il voulait, c'est-à-dire une baisse de l'inflation sur les produits alimentaires. Et ce sera bien évidemment sur le dos des producteurs ...». D'autres responsables de notre région sont intervenus lors de congrès, notamment Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, qui a successivement abordé la rémunération des agriculteurs, la prédation, les dégâts de gibier ou encore les moyens de productions.

Ça chauffe

« La bataille syndicale continue chaque jour, notamment avec le Premier Ministre, le ministre de l’Agriculture et sa ministre déléguée. Il ne faut rien lâcher sinon, les réponses du gouvernement ne seront jamais à la hauteur des ambitions portées par notre agriculture », souligne Jacques de Loisy, qui se félicite de la détermination du président et du secrétaire général de la FNSEA pour défendre les producteurs « jusqu'au bout » et « faire face » au cynisme de certains responsables politiques. Le Côte-d'orien sent de l'« agacement » au sein des troupes syndicales : « il faut un peu de temps pour faire avancer certains dossiers, pour écrire des décrets, des amendements... Nous voulons bien l'entendre, mais nous sentons aussi que des freins persistent au sein de l'administration et des sujets ne sont toujours pas tranchés... Dans un tel contexte, un bon nombre d'agriculteurs adhérents attendent aujourd'hui que les actions syndicales reprennent. Je ne vois pas comment on ne bougera pas ».