Année olympique
Florian Massut, dans les starting-blocks

Berty Robert
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À l’approche des Jeux Olympiques, nous entamons une série de portraits de personnes que ce grand rendez-vous mobilise ou passionne. Ils sont agriculteurs ou travaillent pour le milieu agricole mais toutes et tous sont sportifs, ou passionnés par le sport. Aujourd’hui rencontre avec Florian Massut, Côte-d’Orien qui attend impatiemment ce grand rendez-vous mondialisé, mais aussi le Tour de France, l’Euro de football…

Florian Massut, dans les starting-blocks
Des médailles qui jalonnent le parcours de ce sportif dans l'âme, toujours prêt à se fixer de nouveaux défis.

Et si on disait qu’en 2024, c’est Noël toute l’année ? Ce sera un peu le cas pour Florian Massut puisque ce Côte-d’Orien, pour qui le sport fait partie intégrante du quotidien, va vivre une année où, pêle-mêle, vont se bousculer l’Euro de football, le Tour de France et, bien sûr, les Jeux Olympiques. Avec deux dimensions supplémentaires : les Jeux Olympiques qui ont notre pays pour cadre, et le Tour de France, qui passera sous les fenêtres de sa maison, à Vaux-Saules, près de Saint-Seine-l’Abbaye ! Florian était donc la personne idéale pour ouvrir notre série de portraits en amont des JO 2024. Âgé de 31 ans et salarié dans le machinisme agricole depuis 13 ans, il occupe la fonction de responsable du magasin de la concession Manière à Verrey-sous-Salmaise. Il est aussi en charge de la commercialisation de matériel de cour de ferme. Dans un avenir proche, il devrait évoluer vers un poste de commercial itinérant, parcourant sa zone de long en large pour aller auprès de ses clients, et en trouver d’autres. Une perspective qu’il attend avec impatience, parce qu’elle rime avec performance et que ce mot résonne d’une manière tout à fait particulière dans sa bouche.

Crampons, pédaliers et petites foulées…

Le sport, pour Florian Massut, c’est quasiment dans les gènes : il a commencé par le football à l’âge de 6 ans. « J’ai joué pendant 13 ans au club de Saint-Seine-l’Abbaye, rappelle-t-il. On était une bonne bande de copains mais chacun a suivi ses études et on s’est donc un peu éparpillés. J’ai décidé, à ce moment-là, de m’orienter sur un sport individuel, en l’occurrence, le cyclisme ». Il court alors au SCO Dijon puis au Vélo Sport de Trouhans. En 2011, dans le cadre de ses études, il entame une alternance au sein de l’entreprise pour laquelle il travaille toujours aujourd’hui. Une évolution qui ne lui laisse plus le temps nécessaire pour s’entraîner sérieusement au cyclisme, activité sportive très chronophage si on veut la pratiquer avec sérieux. « J’ai donc décidé de me diriger vers la course à pied, qui est assez similaire au vélo dans le type d’effort que cela réclame ». S’il fait encore un peu de cyclisme en loisir aujourd’hui, c’est sur la course à pied qu’il s’est focalisé depuis plusieurs années. Ce sport, il le pratique au rythme de trois à quatre séances chaque semaine pour un total d’environ 40 km et selon une discipline quasi-militaire : fractionné court, fractionné long, courses de récupération, sortie longue le week-end. Le programme auquel il s’astreint est parfaitement structuré et adapté aux objectifs qu’il se fixe, que ce soit en trail, en semi-marathon ou en marathon. Pour bien comprendre, une sortie de récupération, pour lui, signifie courir à 60 % de ses capacités en VMA (Vitesse maximale aérobie, qui est en fait l’allure de course par laquelle vous atteignez votre consommation maximale d’oxygène). Le fractionné court consiste à exécuter des courses de dix fois 100 ou dix fois 200 mètres, à fort régime, entrecoupées de phases de récupération, et pour le fractionné long, on est sur du quatre fois 1 000 mètres, avec des phases de récupération de 300 mètres.

Apprendre sur soi-même

Vous l’aurez compris : quand Florian s’entraîne, ce n’est pas en dilettante, mais c’est indispensable quand, comme lui, on est passé de distances de 10 kilomètres à des trails, puis des semi-marathons et, aujourd’hui, aux 42,195 km du marathon. Ce type de course à pied, il s’y est mis l’an dernier. Pour ses 30 ans, sa compagne, Justine, lui a offert une participation à son premier marathon, à Barcelone, en Espagne. Il l’a couru le 19 mars 2023. « C’était dur, mais on apprend énormément de choses sur soi-même, souligne-t-il. On traverse des états très différents, mais, quand vous courez 3 h 30, seul contre vous, dans votre bulle, avec des passages à vide, les aléas climatiques, vous pensez à une multitude de choses. Moi je pensais aux personnes gravement malades, qui souffrent à l’hôpital, et je me disais que ce que je faisais, en comparaison, ce n’est rien. Ce fut une superbe expérience et, du coup, en novembre dernier, j’en ai fait un deuxième : le marathon des Alpes-Maritimes, entre Nice et Cannes ». Il a accompli celui de Barcelone en 3 h 27 et, dans les Alpes-Maritimes, dans des conditions dantesques, avec de l’eau et du vent, il a mis 3 h 52. « Le principal, pour moi, c’était de me faire plaisir et de découvrir cette distance ». Avant de faire du marathon, Florian Massut s’est adonné au trail. Il a remporté une douzaine de courses en Côte-d’Or dans ce domaine. Il a aussi couru cinq semi-marathons, avec un meilleur temps à 1 h 24, et des 10 kilomètres. Mais, le marathon, c’est définitivement autre chose : l’occasion de découvrir une ville, une ambiance exceptionnelle, des gens qui viennent de partout, une excellente mentalité. Le prochain qu’il a prévu de courir c’est celui de Porto, au Portugal, début novembre. Il a aussi en projet celui de Rome, en Italie, en mars 2025. « Il faut se donner des objectifs, dans la vie, toujours aller de l’avant, c’est ma philosophie ».

Des JO pas si populaires

Les Jeux Olympiques, d’été ou d’hiver, il s’y intéresse en permanence et lorsqu’ils ont lieu, il avoue être « scotché » devant sa télé. Pour l’édition 2024 dans notre pays il aurait bien voulu assister en direct et sur place à des épreuves d’athlétisme ou de natation mais les tarifs pratiqués l’ont fait reculer. « Pour moi, déplore-t-il, il y a quelque chose qui ne va pas sur ce point : on parle de grande fête populaire et on gonfle les tarifs à tous les niveaux. Le sport, pour moi, ce n’est pas ça. Regardez le Tour de France : c’est le troisième événement sportif le plus regardé au monde et on peut le voir gratuitement ». Comme nous le précisions au début de ce portrait, Florian sera cette année particulièrement gâté vis-à-vis de la Grande Boucle : l’étape du 6 juillet, entre Semur-en-Auxois et Colombey-les-Deux-Eglises passera sur la D16 en contrebas de chez lui, avec un sprint intermédiaire prévu à Lamargelle. Il aura une vue imprenable sur le peloton, et sur une compétition qui cultive aussi un lien fort avec le monde agricole. Ce n’est pas anodin pour ce jeune homme qui a toujours baigné dans ce milieu, dont les grands-parents étaient agriculteurs, et qui travaille avec son père dans la concession de Verrey-sous-Salmaise. Il se dit aussi plongé depuis toujours dans la « bassine jaune et bleu », comprenez : les couleurs de la marque de tracteurs New Holland pour laquelle il travaille : « c’est un métier formidable, confie-t-il : tous les clients sont différents, les structures agricoles, les besoins, ne sont jamais les mêmes. On doit faire du sur-mesure à chaque fois, avec des technologies en évolution constante… » Oui, décidément, 2024 ne sera pas une année comme les autres pour Florian Massut, sans oublier qu’il se prépare aussi en ce moment à un autre type de compétition : son mariage, prévu en septembre, et, là aussi, il faudra tenir la distance…

Et en plus, il cause dans le poste !

On l’aura compris, Florian Massut n’est pas du genre à rester les deux pieds dans les mêmes baskets : il est aussi un peu journaliste puisque, depuis cinq ans, il assume la fonction de correspondant local pour France Bleu Bourgogne, à l’échelle de son canton. « La radio m’appelle régulièrement pour évoquer l’actualité locale du canton de Saint-Seine-l’Abbaye, pour faire le point sur les différentes manifestations qui vont se tenir, faire le point sur la météo, ou la circulation… J’adore la radio ! »