Chambre d'agriculture
Attentifs aux avancées

AG
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Les membres de la session de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, réunis vendredi à Bretenière, ont échangé avec le préfet sur « un tas de » dossiers.

Attentifs aux avancées

Les revendications sont nombreuses dans le monde agricole. La session de Chambre du 23 février l'a confirmé en présence de Franck Robine, préfet de Côte-d'Or et de Bourgogne-Franche-Comté. Les dossiers de conjoncture se sont enchaînés après un bel exposé de Jean-Pierre Fleury sur le 100ème anniversaire de la Chambre d'agriculture. Parmi les discussions, il y avait bien évidemment le loup, avec des attaques qui se multiplient à vitesse « grand V » dans le département. Un louvetier présent dans la salle a effectivement fait part d'une situation « tendue et très compliquée ». Le préfet a informé que le nombre de lieutenants de louveterie allait prochainement doubler suite à un récent recrutement (voir notre dernière édition). En parallèle, les équipements de ces agents doivent être « beaucoup plus conséquents » selon Franck Robine : « J'ai passé quatre heures hier soir en compagnie des louvetiers, leur arme et leurs deux jumelles à vision nocturne approchaient les 10 000 euros. Le ministère a annoncé la somme de 500 000 euros au niveau national pour équiper l’ensemble des lieutenants : ce ne sera clairement pas assez, nous allons le faire remonter ». Toujours dans ce même dossier du loup, Baptiste Colson, président de JA21, a pointé du doigt de grandes incohérences dans les indemnisations, notamment celles des bovins sinistrés : « La Côte-d'Or se propose d'être force de proposition dans ce domaine, nous transmettrons très prochainement un dossier qui catégorisera tous les types d'animaux, avec leur vraie valeur ».

Des prairies ravagées

Les dégâts de gibier ont pris la relève, avec l'intervention de Christophe Lechenault, président du pôle élevage de la Chambre. La situation est également très tendue, avec certains éleveurs de l'Auxois qui comptabilisent entre 50 et 80 ha de prairies naturelles retournées par les sangliers. Le préfet a informé que le nombre de prélèvements de sangliers était en hausse de 2000 unités par rapport à l'an passé : « cela ne suffit visiblement pas... Là où il faudra des battues administratives, il y en aura. Nous agirons là où il le faut. Le problème à Painblanc est pris en compte ». Antoine Carré, secrétaire général adjoint de la FDSEA, a parlé, pour sa part, des producteurs céréaliers et de la chute des cours : « Le blé est redescendu à 170 euros/tonne, c'est le prix le plus bas depuis 10 ans.... Cette situation est très inquiétante, surtout que l'euro de 2024 n'est plus le même que celui de 2014. Pour acquérir un tracteur de 150 cv aujourd'hui, il faut deux fois plus d'euros qu'il y a 10 ans. Nos gouvernants ne comprennent pas nos difficultés. Pire, ils continuent de nous mettre des bâtons dans les roues, le flufénacet est aujourd'hui sur la sellette, le Fosburi l'est donc aussi, c'est pourtant l'herbicide le plus utilisé en Europe sur les céréales... ». Fabrice Faivre, toujours au nom de la FDSEA, a fustigé l'attitude d'Emmanuel Macron dans les actuelles négociations : « le chef de l'État n'est pas au rendez-vous. Il frôle l'amateurisme en voulant inviter Les Soulèvements de la Terre dans un débat. Il n'aide pas les agriculteurs, la pression ne risque pas de retomber avec un tel comportement ». Bien d'autres interventions ont animé ce rendez-vous. Dominique Bossong, agriculteur à Urcy, a notamment relancé le sujet des ZDS et la non réintégration de plusieurs communes des Hautes-Côtes qui empêche tout versement des ICHN. Le préfet indique avoir relancé le Ministère sur ce sujet, malheureusement sans succès pour le moment. D'autres dossiers étaient heureusement plus « positifs », avec notamment la prise de parole « tuberculose » de Jean-Luc Chevalier, président du GDS 21 : « Au moment où je vous parle, nous n'avons pas le moindre foyer en Côte-d'Or. Que cette tendance se confirme, nous l'espérons tous... Terminer la campagne sans le moindre foyer serait une belle victoire collective, après 20 ans de combat contre cette maladie. Rien ne sera terminé pour autant : il faudra continuer le travail engagé, et être toujours plus vigilants face aux blaireaux ».

Conclusion

Vincent Lavier, président de la Chambre d'agriculture, a rebondi sur l'ensemble des sujets en fin de session. La notion de souveraineté alimentaire a notamment été évoquée : « Celle-ci est très caractéristique du mal-être actuel. Nous n'avons jamais autant parlé de souveraineté alimentaire mais, dans le même temps, je considère que nous n'avons jamais été aussi proches de la perdre, il n'y a jamais eu autant d'importations... Les agriculteurs ne peuvent pas si retrouver dans une telle situation ». Franck Robine s'est voulu rassurant dans sa conclusion : « le gouvernement affiche une ferme volonté de tenir ses engagements. Les réunions de travail s'enchaînent, nous faisons en sorte d'obtenir rapidement des résultats ».

À noter la présence de Benoit Bordat lors de cette session. Le député a été à l'écoute pour faire remonter et défendre les propositions de la profession.

2e photo au cas où
Les revendications portées par le monde agricole auprès du préfet étaient nombreuses.