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ZNT

« ZNT … Non, non et trois fois NON »

« Ce n’est pas une pilule à avaler, c’est un missile adressé aux agriculteurs et viticulteurs », le président de la FDSEA de l’Yonne refuse la notion de zone de non traitement et nous dit pourquoi.
Par Propos Recueillis par Philippe LOUSSOT, Directeur de la FDSEA 89
- Damien Brayotel : « Cet arrêté est avant tout dogmatique. Il est pris pour des considérations électoralistes à quelques semaines des municipales.
Le texte n’est pas concret, loin des réalités, il va créer des conditions qui une fois de plus vont atteindre le revenu des exploitants en ajoutant des difficultés dans les itinéraires techniques, en modifiant la relation avec les propriétaires des terrains agricoles et en stigmatisant toujours plus les agriculteurs face à leurs voisins ».

- À Paris le 27 novembre le ministre avait fait une déclaration rassurante.
DB : « Si le jour de notre manifestation, le ministre nous a déclaré que l’arrêté s’appuierai sur « la science, rien que la science et toute la science », je constate, une fois encore, la façon de faire de la politique de ce gouvernement. Face aux pressions, celui-ci ne tient pas ses promesses. Bien sûr, nous étions confrontés à des demandes pour que les zones de non traitement soient de 150 mètres. Sans notre détermination ce 27 novembre, je n’ose pas imaginer l’allure du texte aujourd’hui ».

- Vous n’avez pourtant pas l’air de penser que 20, 10 et 5 mètres soient un moindre mal ?
DB : « Je ne serai satisfait que lorsque nous aurons obtenu le zéro mètre. Les agriculteurs sont des professionnels. Nous sommes conscients des peurs véhiculées dans les médias et les réseaux sociaux et plus que tous, nous ne souhaitons pas exposer les riverains, nos familles ou nous-même à des produits qui pourraient être toxiques. Nous savons faire, ce n’est pas une question de distance ! C’est une question de respect des procédures, d’application des règles d’épandages, avec les technologies modernes qui sont les nôtres aujourd’hui. Elles nous permettent de travailler sans exposer les riverains. Nous appliquons les produits à la limite de nos parcelles sans impacter la parcelle voisine. Quant aux produits dangereux, ils sont déjà interdits. Pour les autres, ils ont des conditions d’application que chacun d’entre nous doit appliquer, nous sommes d’ailleurs formés pour cela avec le Certiphyto»

- L’arrêté ouvre des possibilités de réduction de distances.
DB : « 3, 5, 10 et 20 selon les conditions et les produits… Ce n’est pas zéro mètre. Je persiste à affirmer que nous savons faire le zéro mètre. La diminution sous conditions des chartes de bons voisinages n’est pas un pis-aller pour moi… C’est hors de question. Une haie, un mur, des buses anti dérive, des systèmes de récupération sont autant de conditions naturelles ou matérielles qui nous permettent de ne pas exposer les riverains. Zéro mètres est notre objectif ».