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Assemblée générale

Ynovae fait le point sur son année écoulée

Le 29 novembre a eu lieu l’assemblée générale d’Ynovae, à Auxerrexpo. L’occasion de tirer un bilan de l’année écoulée, de parler des projets à venir pour la coopérative et d’évoquer l’actualité chaude du moment en agriculture.
Par Christopher Levé
Ynovae fait le point sur son année écoulée
Laurent Poncet, président d’Ynovae, a parlé de l’actualité chaude de l’agriculture, lors de son discours.
«Le contexte dans lequel évolue l’agriculture d’aujourd’hui bouge très vite pour de nombreuses raisons, mais je n’en aborderai que trois : les risques sanitaires, la géopolitique et l’évolution des conditions climatiques». C’est par ces mots que Laurent Poncet, président d’Ynovae, a commencé son discours lors de l’assemblée générale de la coopérative, le 29 novembre dernier.
«Une crise sanitaire sur l’élevage français n’a pour ainsi dire aucune conséquence sur le marché mondial de la viande. La peste porcine qui décime les élevages de porcs chinois démontre le poids des grandes puissances sur le marché avec deux conséquences qui nous impactent». L’une positive, par l’augmentation des importations de porcs français par la chine qui bénéficie aux éleveurs par une augmentation des courts. L’une négative avec une baisse des importations d’orges françaises à destination de l’alimentation des élevages de porcs en Chine. «Il peut être bon de rappeler que la qualité et la sécurité alimentaire des produits français sont reconnues à l’international, faute de l’être chez nous», ajoute Laurent Poncet.

L’humidité retarde les semis de blé dans l’hémisphère nord
Sur la raison géopolitique, «l’arrivée au pouvoir de dirigeants quelque peu atypiques comme Donald Trump aux États-Unis ou Boris Johnson au Royaume Uni nous font perdre en lisibilité pour anticiper l’avenir», poursuit Laurent Poncet. «Ainsi, en pleine guerre économique entre la Chine et les États Unis, la simple annonce par Trump d’un accord probable dans les relations commerciales entre les deux pays entraîne la prévision à la hausse des exportations du soja US à destination de la Chine avec pour conséquence une hausse des cours pour les importations européennes».
Quant à l’évolution des conditions climatiques ? «Elle se caractérise par une forte sécheresse dans l’hémisphère sud ce qui entraîne la baisse de volume en blé et orge pour l’Australie et un retard des semis de soja au Brésil, ainsi que des interrogations sur la deuxième récolte de maïs».
Dans l’hémisphère nord, c’est l’humidité qui retarde les semis de blé et perturbe la récolte avec une détérioration des qualités. «En France, malgré une récolte de blé tendre importante de 39,5 Mt, les blés français bénéficient d’une parité euro/dollars au plus bas à 1,09 qui dope notre compétitivité à l’export et nous permet de gagner des marchés sur l’Égypte et le Maroc. Cependant le niveau de prix n’est pas satisfaisant», commente le président d’Ynovae.

Une récolte de qualité
Lors de l’assemblée générale, la coopérative a également fait le bilan de son année écoulée. «La collecte a été en retrait de 6 % et a atteint 345 000 tonnes», annonce Jean-Luc Billard, directeur d’Ynovae. «On a une collecte moyenne en rendement mais plutôt bonne en qualité, toutes espèces confondues».
Aussi, le directeur d’Ynovae précise que la coopérative continue de progresser dans les projets de l’entreprise vers des productions en filière sous cahier des charges, «puisqu’aujourd’hui on a presque 50 % de nos blés qui sont contractualisés en filière. Et plus particulièrement en filière CRC (culture raisonnée contrôlée)».
Ynovae s’inscrit dans des démarches durables où l’environnement, la santé, la qualité du produit et la biodiversité sont mis en avant. Durant l’année 2019, des investissements majeurs ont été faits, comme l’achat d’un bâtiment à Sens, proche du silo RDV (silo Seveso seuil bas). «La coopérative a également fait l’acquisition de groupes froids au silo de Brienon/Armançon pour stocker nos grains sans insectes et sans insecticides de stockage, dans de très bonnes conditions. Et en recherchant à améliorer la qualité de nos blés stockés (orge et colza)», continue Jean-Luc Billard.

Le développement du bio
Autre nouveauté : le lancement d’une nouvelle application mobile courant juin. «Elle permet à l’agriculteur d’avoir un maximum d’informations sur son activité avec la coopérative. Il a aussi la possibilité de vendre des céréales avec des cotations qui sont en ligne (vente en ligne)». Il peut également faire des demandes administratives diverses et variées. Et il a une bibliothèque à sa disposition où il récupère les informations techniques et les flashs d’informations sur la coopérative.
Le bio se développe au sein d’Ynovae. «On a décidé d’accompagner cette production. On met en place une organisation nouvelle pour répondre aux attentes de nos adhérents et on a recruté une animatrice en production biologique au sein d’Ynovae, arrivée courant décembre. Aussi, nos techniciens vont, en partie, avoir une double compétence : technicien conventionnel et technicien production bio. Ils sont en train de suivre des formations», explique Jean-Luc Billard.
Quant aux projets pour 2020 ? «On continue de renforcer nos installations de stockage. On a investi dans un nettoyeur/séparateur pour continuer à nettoyer les grains dès l’entrée des marchandises à la récolte, pour les stocker sans insecticides. On se lance également dans la production de semences biologiques», conclut le directeur d’Ynovae.