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Chambre d’agriculture

Voir des signes positifs

Les vœux au personnel de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or ont été présentés lundi par Vincent Lavier.
Par Aurélien Genest
Voir des signes positifs
Tout sera entrepris pour aider les exploitants à passer le cap difficile.
La cérémonie des vœux au personnel de la Chambre d’agriculture s’est déroulée lundi midi dans les locaux de Bretenière. Vincent Lavier est revenu sur la campagne agricole très difficile de 2016 avant d’aborder le positionnement de la Chambre dans un tel contexte. Les aléas météorologiques, les prix de marché beaucoup trop bas de l’année écoulée et leurs graves conséquences sur le plan macro-économique ont été évoqués par le président : «D’une manière générale, les revenus sont extrêmement bas, voire négatifs dans les exploitations. D’après CER France BFC, certains ne s’endettent plus pour investir mais seulement pour continuer de travailler... La baisse du chiffre d’affaires de la Ferme Côte d’Or est d’environ 25%, cela représente une perte colossale de 250 millions d’euros. Toute l’économie qui gravite autour de l’agriculture est logiquement impactée». Pour Vincent Lavier, les exploitations agricoles ne sont plus assez résilientes pour faire face à d’importants aléas climatiques, surtout quand ces derniers se répètent au fil des saisons. Le défi de la compétitivité, régulièrement mis en exemple ces dernières années, montre quant à lui ses limites avec des gains qui ne profitent que très peu aux producteurs.

Il y a encore des solutions
Sans omettre ce tableau particulièrement sombre, le président de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or préfère se baser sur plusieurs éléments positifs de ce début d’année : «des solutions existent encore et nous devons tous travailler dans le même sens pour les trouver et les mettre en place. Les moyennes de revenus cachent des écarts de plus en plus importants entre les exploitations : toutes productions confondues, il y aura encore des exploitants qui tireront un revenu positif de leurs systèmes en 2016 malgré toutes les difficultés rencontrées, c’est la preuve que certains exploitants ont trouvé les bonnes solutions. Les producteurs concernés ne sont pas forcément ceux qui ont les meilleures terres et conditions pédo-climatiques. Nous avons, autour de nous, de plus en plus d’agriculteurs qui tentent d’innover et qui se posent les bonnes questions, d’une manière individuelle ou collective. Il faut s’en inspirer».

Les exemples ne manquent pas
Vincent Lavier a cité plusieurs exemples concrets dans la suite de son discours : «ce n’est pas une solution à tout, mais les jeunes qui s’installent dans des petites productions peu consommatrices de capital, notamment autour des circuits courts, ont tendance à bien s’en sortir. C’est une sérieuse voie à explorer. Nous devons convaincre les agriculteurs qu’il est dans leur intérêt de faire bouger certaines lignes sur leur exploitation. J’ai récemment discuté avec des gens de l’Ouest de la France, où une véritable remise en question des systèmes historiques de production est actuellement instaurée, notamment dans le lait. Des producteurs bretons viennent de passer à la monotraite. Cela engendre une perte de la production de 20% mais les besoins alimentaires sont beaucoup moindres avec des vaches restant en pâture dix à onze mois de l’année. Sur le plan économique, cela se passe beaucoup mieux pour eux. J’entends bien que cela n’est pas adaptable chez nous, mais à un moment donné, des solutions existent et il faut les trouver». Vincent Lavier a ensuite évoqué d’autres exemples sur lesquels se pencher, et notamment celui de la mécanisation : «il s’agit d’un des postes qui pèse le plus dans les exploitations. Les tracteurs et leurs mises aux normes coûtent de plus en plus cher, surtout quand on considère leur nombre d’heures d’utilisation. Nous devons réfléchir à toutes les formes d’optimisations possibles pour ce type de matériel».

Pouvoir de décision
Le président de la Chambre d’agriculture a également fait part de sa volonté de remédier à la perte ou l’absence de pouvoir de décision de la part d’un certain nombre d’exploitants : «dans une telle conjoncture, il est très important de reprendre la main sur le fonctionnement de son exploitation. Il n’existe qu’une seule solution pour remédier à ce problème : il s’agit de la formation. à ce titre, la Chambre d’agriculture a un rôle extrêmement important à jouer sur la formation continue, nous l’avons fait monter en puissance ces dernières années et nous allons continuer». Vincent Lavier a invité l’ensemble du personnel de la Chambre à faire, autant que faire se peut, la promotion de ces formations à la moindre occasion.

Vœux de la profession au Zénith

Une fois n’est pas coutume : la cérémonie des vœux de la profession agricole se dérouleront cette année au Zénith, grande salle de spectacle située au Parc de la Toison d’Or à Dijon. Les vœux seront présentés dans le cadre de la première édition des «Trophées de l’agriculture de Côte d’Or» lundi 30 janvier à partir de 18 heures. Cette manifestation sera une vitrine de l’agriculture départementale. Onze trophées seront remis à des exploitants agricoles, à des groupements d’exploitants ou bien des associations à vocation agricole ayant mis en place des actions ou des initiatives «remarquables». Le dynamisme de toute la filière sera valorisé lors de cette soirée, les savoir-faire seront partagés. Cet événement inédit, conçu pour montrer qu’il n’y a pas de fatalité et que des solutions existent, donnera au grand public une image de l’agriculture plus conforme à la réalité de ses pratique. Les trophées qui seront décernés : Agriculture numérique et connectée, Agriculture génératrice d’emploi, Agriculture de proximité, Agriculture solidaire, Agriculture citoyenne, Agriculture performante et autonome, Agriculture intergénérationnelle, Agriculture de terroir, Agriculture source d’énergie, Agriculture d’avenir, Coup de cœur du jury.