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Méligèthes du colza

Visibles mais pas toujours nuisibles

Même si elle est facilement repérée sur le colza, la présence des méligèthes n’est pas pour autant synonyme de dégâts pour la plante. Le Cetiom vous aide à déterminer le seuil de nuisibilité.
Par Cetiom
Visibles mais pas toujours nuisibles
( Photo : Cetiom - L. Jung ) Méligèthes sur boutons floraux.
La présence, souvent très visible, des méligèthes n’est pas systématiquement synonyme de pertes de rendement. Les éventuels dégâts sous forme de boutons avortés peuvent parfaitement être compensés par l’émission d’autres boutons floraux. Les principes de la lutte raisonnée doivent s’appliquer tout en veillant, en cas d’intervention nécessaire, à l’alternance des familles chimiques.

Un insecte très visible qu’il faut savoir observer
Les méligèthes sont facilement repérés et identifiés sur le haut des plantes et cette présence conduit souvent à surestimer leur nombre et à les considérer comme un ravageur important du colza. La lutte raisonnée consiste à intervenir lorsque le seuil de nuisibilité est atteint au cours de la période de sensibilité de la culture (du stade boutons à début floraison).

Les seuils de nuisibilité sont  à moduler selon l’état du colza
Si des pertes de boutons sont observées  tous les ans, elles peuvent être dues aux méligèthes mais aussi  au gel par exemple. Les pertes de rendement sont loin d’être systématiques.

En effet, le colza est capable d’importantes capacités de compensation sur les ramifications secondaires. Lorsque la culture est vigoureuse et se situe dans un milieu (sol et climat de printemps) favorable, elle peut faire face à des attaques de méligèthes même fortes. La stratégie de lutte vis-à-vis des méligèthes vise à  maintenir  la population de méligèthes à un niveau tolérable (et non à l’éradiquer) pour que la floraison puisse s’engager.

Les dégâts sont très progressifs, il faut donc attendre de faire le plein d’insectes avant d’intervenir et donc de ne jamais anticiper par rapport au seuil considéré tolérable. Dans le cas d’une attaque précoce, le colza a le temps de compenser en multipliant le nombre d’inflorescences au niveau des hampes secondaires.

Si besoin, choisir le bon insecticide et alterner les modes d’action
Certains insecticides ont une action choc entrainant une mort rapide des insectes. D’autres vont jouer sur leur comportement en les empêchant de se nourrir ce qui limite les dégâts. Les populations de méligèthes sont considérées résistantes à la plupart des pyréthrinoïdes actuelles, hormis celles à base de taufluvalinate ou d’etofenprox.

Les matières actives efficaces sur méligèthes sont :
les pyréthrinoïdes particuliers : etofenprox (Trebon 30EC), tau-fluvalinate  (ex Mavrik Flo)
l’indoxacarbe : Steward, Explicit EC
la pymetrozine : Plenum 50WG
les organophosphorés seuls ou en association*. Nurelle D550*, Daskor 440*, Geotion XL* ; Pyrinex ME, Reldan2M, Boravi WG
Les néonicotinoides (seuls) ou en association* : Proteus*, Horeme V200

*Les associations  sont réservées aux situations particulières avec présence simultanée de méligèthes et charançons de la tige.

Afin de maintenir la durabilité des solutions chimiques Il est important d’alterner les modes d’actions et ne pas utiliser 2 fois de suite le même mode d’action (même si on traite 2 insectes différents)  pour réduire le risque d’apparition de résistance.

Dans le cas le plus souvent rencontré d’une attaque par le méligèthe, privilégier les produits hors associations (pyréthrinoïdes particuliers, indoxacarbe, pymétrozine, organophophoré).
En cas d’intervention tardive (stade E avec apparition des premières fleurs), utiliser impérativement les solutions bénéficiant de la dérogation abeille.
Généralement les méligèthes envahissent les cultures après l’arrivée des charançons de la tige. L’utilisation d’un produit associant un pyréthrinoïde et une autre matière active est à réserver en cas d’attaque précoce du méligèthe, alors que des charançons de la tige n’ont pas encore été ciblés par une précédente intervention avec un pyréthrinoïde seul.

La règlementation évoluant en permanence, lire attentivement les étiquettes et la documentation disponible. Respecter les recommandations d’emploi en particulier vis-à-vis des abeilles.