Alysé
Vers une fusion avec la Côte d’Or
Dans un contexte morose, miné par la crise de l’élevage et la fin des quotas laitiers, la coopérative Alysé poursuit son développement, avec en perspective, une fusion avec la Côte d’Or, à l’horizon 2017.
«La situation économique de l’élevage français s’est fortement dégradée en cette fin d’année et spécialement celle des éleveurs de bovins et les conditions de production remettent sérieusement en cause l’avenir même de la production laitière dans nos départements de zones intermédiaires». Un contexte morose, rappelé par le président d’Alysé, Alain Boulard, en introduction à l’assemblée générale du 26 janvier dernier à Migennes, qui conforte la coopérative dans le choix de rationaliser les moyens mis en œuvre au service des éleveurs. C’est dans cette optique qu’est annoncé un rapprochement avec le département voisin de Côte d’Or, en perspective d’une fusion à l’horizon 2017. Des discussions sont également en cours avec la région Ile de France et la Marne, pour envisager une mise en commun de moyens.
Le pôle réglementation, dont l’activité centrale est la mise en œuvre de l’identification, poursuit sa modernisation, avec près des deux tiers de notifications réalisées par voie électronique. L’enjeu est d’importance, dans la perspective de la dématérialisation, souligne Alain Boulard : «si aujourd’hui la dématérialisation se limite à titre d’essai à la Normandie, on peut penser qu’elle s’imposera dès lors qu’elle va se généraliser. Il faut vraiment que les éleveurs soient prêts car il y a toujours un temps d’adaptation aux outils. Se pose aussi un problème d’équipement qu’il nous faut faire remonter, car si nos campagnes ne sont pas accessibles à un débit Internet correct et suffisant, cela va poser un réel souci pour la mise en œuvre du système». Sur le plan financier, si l’exercice se traduit par un résultat d’exploitation négatif à - 84 000 €, le résultat net est pour la première fois depuis la création de la coopérative, pratiquement à l’équilibre, une fois comptabilisés charges exceptionnelles et produits financiers. Ce dont se félicite Alain Boulard : «il parait d’autant plus important pour notre coopérative de repartir sur des bases saines, que ce qui se profile devant nous parait plus compliqué. Notre coopérative doit continuer à s’adapter aux besoins des éleveurs, mais aussi proposer les services les plus innovants possible, pour permettre la réactivité nécessaire à la maîtrise des coûts de production… ». C’est dans cet objectif que sont proposés de nouveaux services, en production laitière notamment, comme l’acétonémie, les tests de gestation ou de santé des mamelles.
«De la gestion publique de tondeuse à gazon»
Si les éleveurs bovins viande arrivent en tête du classement par spécialisation établi à l’issue de l’exercice, avec 987 adhérents, (contre 745 en ovins et 645 en bovins lait), les deux tiers du chiffre d’affaire émanent néanmoins de la filière lait. Un chiffre d’affaires, toutes filières confondues, marqué par une prédominance d’éleveurs avec une facturation annuelle ne dépassant pas 250 €. Les 500 plus grosses structures (facturées plus de 1 500 €) réalisant à elles seules, près de 80 % du CA global. L’activité réglementaire, marquée par l’identification bovine, reste stable, avec un total de près de 200 000 bovins, pour 1 909 exploitations, réparties sur l’Aube, le Loiret et l’Yonne. Autres résultats délivrés par le directeur d’Alysé, Marc Belvallette, dans son rapport d’activités : 77 896 naissances (en progression régulière), pour 28 515 entrées, 107 216 sorties et plus de 73 000 passeports édités. Cette dernière activité étant appelée à disparaître du catalogue d’Alysé, compte tenu de la nouvelle réglementation. L’identification ovine et caprine se caractérise pour sa part, par un cheptel reproducteur détenus à 90 % par 20 % d’éleveurs dits professionnels. Le reste, souligne Marc Belvalette : «c’est de la gestion publique de tondeuse à gazon, déléguée par l’Etat et qu’il nous faut assumer, mais le résultat financier de tout ça est très compliqué !»
Un pôle d’expertise nationale LactoCorder
En quelques années, la taille moyenne des cheptels en lait aura fortement progressé, avec 10 vaches de plus qu’en 2010, soit : 69,6 vaches présentes par élevage, pour une production annuelle par animal, supérieure à 10 000 kg de lait. Le résultat, selon le directeur d’Alysé, «d’un réflexe économique et d’une anticipation de la fin des quotas, mais désormais, le volume ne va plus pouvoir beaucoup augmenter, du fait de bâtiments à saturation». Autres chiffres concernant la filière : 332 contrôles machine à traire, réalisés au cours de l’exercice, dont 186 par des concessionnaires agréés. Le site de Migennes devenant dans le même temps, pôle d’expertise nationale LactoCorder. Autre chiffre d’importance : plus de 13 000 heures d’appui conseil réalisées en 2015, à destination des éleveurs lait, pour 1 322 prestations vendues. L’activité viande reste en revanche limitée, avec 117 clients référencés en bovins et ovins croissance, pour moins de 7 000 beaux nés et 10 169 agneaux.
Marc Belvalette s’interroge également sur le devenir des contrôles de performance : «Fondamentalement, d’un point de vue économique, le contrôle de performance, est un moteur d’Alysé, même si ce ne sera pas celui de demain et on espère qu’on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain au niveau national, sous prétexte de dynamisme économique insuffisant ! On se demande si vraiment, dans cette nouvelle loi, il y aura encore des contrôles de performance officiels».
Mobilisation face à la crise de l’élevage
Misant sur la communication, la coopérative a envoyé l’an passé plus de 1500 «info-fourrages» aux éleveurs, ainsi que des documents thématiques techniques à l’attention des laitiers, multipliant dans le même temps, les rencontres sur le terrain, à l’image des 6 journées Portes Ouvertes et de la conférence sur la méthanisation à la ferme, qui ont accueilli au total 250 visiteurs (dont 168 éleveurs). Sans oublier les rendez-vous technico-économiques Galacsy de juin dernier, qui auront mobilisé 140 éleveurs. Face à la crise de l’élevage, Alysé s’est mobilisé : communication renforcée sur les fourrages, diagnostics rapides gratuits sur la gestion des stocks, lancement d’un service de plan d’actions économiques, gratuit pendant un an, avec les Chambres d’agriculture, réunions «bout de silo». Ainsi que l’ouverture d’un fonds de trésorerie de 100 K€, en lien avec les Chambres d’agriculture, pour alimenter des prêts sans intérêt à l’attention des éleveurs en difficulté, dans le but de pérenniser les services utilisés. En février prochain seront reconduites les «Journées Bâtiment», ainsi que les rendez-vous Galacsy en juin, de même que les rencontres «bout de silo» à l’automne. Les perspectives d’orientations stratégiques pour 2016 sont multiples : expertises de haut niveau (à l’image de LactoCorder), animation territoriale, management, e-conseil… Et les objectifs bien tracés, explique Marc Belvalette : «aller demain chez des clients qu’on ne connaît pas aujourd’hui, à qui on peut apporter des services qu’on ne connaît pas encore».
Le pôle réglementation, dont l’activité centrale est la mise en œuvre de l’identification, poursuit sa modernisation, avec près des deux tiers de notifications réalisées par voie électronique. L’enjeu est d’importance, dans la perspective de la dématérialisation, souligne Alain Boulard : «si aujourd’hui la dématérialisation se limite à titre d’essai à la Normandie, on peut penser qu’elle s’imposera dès lors qu’elle va se généraliser. Il faut vraiment que les éleveurs soient prêts car il y a toujours un temps d’adaptation aux outils. Se pose aussi un problème d’équipement qu’il nous faut faire remonter, car si nos campagnes ne sont pas accessibles à un débit Internet correct et suffisant, cela va poser un réel souci pour la mise en œuvre du système». Sur le plan financier, si l’exercice se traduit par un résultat d’exploitation négatif à - 84 000 €, le résultat net est pour la première fois depuis la création de la coopérative, pratiquement à l’équilibre, une fois comptabilisés charges exceptionnelles et produits financiers. Ce dont se félicite Alain Boulard : «il parait d’autant plus important pour notre coopérative de repartir sur des bases saines, que ce qui se profile devant nous parait plus compliqué. Notre coopérative doit continuer à s’adapter aux besoins des éleveurs, mais aussi proposer les services les plus innovants possible, pour permettre la réactivité nécessaire à la maîtrise des coûts de production… ». C’est dans cet objectif que sont proposés de nouveaux services, en production laitière notamment, comme l’acétonémie, les tests de gestation ou de santé des mamelles.
«De la gestion publique de tondeuse à gazon»
Si les éleveurs bovins viande arrivent en tête du classement par spécialisation établi à l’issue de l’exercice, avec 987 adhérents, (contre 745 en ovins et 645 en bovins lait), les deux tiers du chiffre d’affaire émanent néanmoins de la filière lait. Un chiffre d’affaires, toutes filières confondues, marqué par une prédominance d’éleveurs avec une facturation annuelle ne dépassant pas 250 €. Les 500 plus grosses structures (facturées plus de 1 500 €) réalisant à elles seules, près de 80 % du CA global. L’activité réglementaire, marquée par l’identification bovine, reste stable, avec un total de près de 200 000 bovins, pour 1 909 exploitations, réparties sur l’Aube, le Loiret et l’Yonne. Autres résultats délivrés par le directeur d’Alysé, Marc Belvallette, dans son rapport d’activités : 77 896 naissances (en progression régulière), pour 28 515 entrées, 107 216 sorties et plus de 73 000 passeports édités. Cette dernière activité étant appelée à disparaître du catalogue d’Alysé, compte tenu de la nouvelle réglementation. L’identification ovine et caprine se caractérise pour sa part, par un cheptel reproducteur détenus à 90 % par 20 % d’éleveurs dits professionnels. Le reste, souligne Marc Belvalette : «c’est de la gestion publique de tondeuse à gazon, déléguée par l’Etat et qu’il nous faut assumer, mais le résultat financier de tout ça est très compliqué !»
Un pôle d’expertise nationale LactoCorder
En quelques années, la taille moyenne des cheptels en lait aura fortement progressé, avec 10 vaches de plus qu’en 2010, soit : 69,6 vaches présentes par élevage, pour une production annuelle par animal, supérieure à 10 000 kg de lait. Le résultat, selon le directeur d’Alysé, «d’un réflexe économique et d’une anticipation de la fin des quotas, mais désormais, le volume ne va plus pouvoir beaucoup augmenter, du fait de bâtiments à saturation». Autres chiffres concernant la filière : 332 contrôles machine à traire, réalisés au cours de l’exercice, dont 186 par des concessionnaires agréés. Le site de Migennes devenant dans le même temps, pôle d’expertise nationale LactoCorder. Autre chiffre d’importance : plus de 13 000 heures d’appui conseil réalisées en 2015, à destination des éleveurs lait, pour 1 322 prestations vendues. L’activité viande reste en revanche limitée, avec 117 clients référencés en bovins et ovins croissance, pour moins de 7 000 beaux nés et 10 169 agneaux.
Marc Belvalette s’interroge également sur le devenir des contrôles de performance : «Fondamentalement, d’un point de vue économique, le contrôle de performance, est un moteur d’Alysé, même si ce ne sera pas celui de demain et on espère qu’on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain au niveau national, sous prétexte de dynamisme économique insuffisant ! On se demande si vraiment, dans cette nouvelle loi, il y aura encore des contrôles de performance officiels».
Mobilisation face à la crise de l’élevage
Misant sur la communication, la coopérative a envoyé l’an passé plus de 1500 «info-fourrages» aux éleveurs, ainsi que des documents thématiques techniques à l’attention des laitiers, multipliant dans le même temps, les rencontres sur le terrain, à l’image des 6 journées Portes Ouvertes et de la conférence sur la méthanisation à la ferme, qui ont accueilli au total 250 visiteurs (dont 168 éleveurs). Sans oublier les rendez-vous technico-économiques Galacsy de juin dernier, qui auront mobilisé 140 éleveurs. Face à la crise de l’élevage, Alysé s’est mobilisé : communication renforcée sur les fourrages, diagnostics rapides gratuits sur la gestion des stocks, lancement d’un service de plan d’actions économiques, gratuit pendant un an, avec les Chambres d’agriculture, réunions «bout de silo». Ainsi que l’ouverture d’un fonds de trésorerie de 100 K€, en lien avec les Chambres d’agriculture, pour alimenter des prêts sans intérêt à l’attention des éleveurs en difficulté, dans le but de pérenniser les services utilisés. En février prochain seront reconduites les «Journées Bâtiment», ainsi que les rendez-vous Galacsy en juin, de même que les rencontres «bout de silo» à l’automne. Les perspectives d’orientations stratégiques pour 2016 sont multiples : expertises de haut niveau (à l’image de LactoCorder), animation territoriale, management, e-conseil… Et les objectifs bien tracés, explique Marc Belvalette : «aller demain chez des clients qu’on ne connaît pas aujourd’hui, à qui on peut apporter des services qu’on ne connaît pas encore».
Alysé en chiffres :
56 salariés
2134 prestations vendues
13 842 heures d’appui conseil
412 adhérents au contrôle de performance pôle lait
199 120 bovins en identification bovine
63 % des mouvements bovins notifiés électroniquement
77 896 naissances
28 515 entrées
107 216 sorties
73 196 passeports édités
712 adhérents service filiation, pour 41 645 naissances
66 174 reproducteurs en identification caprine et ovine
13 846 vaches parées
332 contrôles machine à traire
2134 prestations vendues
13 842 heures d’appui conseil
412 adhérents au contrôle de performance pôle lait
199 120 bovins en identification bovine
63 % des mouvements bovins notifiés électroniquement
77 896 naissances
28 515 entrées
107 216 sorties
73 196 passeports édités
712 adhérents service filiation, pour 41 645 naissances
66 174 reproducteurs en identification caprine et ovine
13 846 vaches parées
332 contrôles machine à traire