Moissons 2015
Vers une bonne année, malgré beaucoup d’hétérogénéité
Cette semaine a été celle du blé. Si toutes les cultures sont en avance, cette année dans la Nièvre, c’est bien le blé qui ferme le bal des moissons. Les plus avancés ont même déjà fini depuis le week-end dernier.

Près d’Alligny-Cosne, ce lundi 13 juillet, Loïc Chamaillard finit sa première moisson. Jeune repreneur de l’exploitation céréalière, il affiche la mine réjouie qui trahit sa satisfaction d’une bonne campagne. Un an plus tôt, il n’aurait pas pu en dire autant. Ce qui l’enthousiasme, c’est que malgré la précocité, qui lui a fait commencer l’orge d’hiver dès le 23 juin (très bonne moyenne de 82 q/ha), puis ses 10 ha de pois dans la foulée (une très bonne moyenne de 44 q/ha), avant les colzas autour du 4 juillet (autour de 27-28 q/ha, un peu décevants), c’est qu’il obtient à la fois du rendement et de la qualité.
Sur ses terres argilo-calcaires superficielles, il arrive à une bonne moyenne de 75 à 80 q/ha de blé, selon les parcelles. «Avec un même itinéraire technique, il y a des parcelles à 60 et d’autres à 80 et je pense que c’est un effet de sol» confie-t-il. Pour le jour de la Fête nationale, «j’aurai terminé», expliquait-il lundi, confirmant la tendance dévoilée par ses collègues d’une grande précocité des cultures. Il parle «d’une semaine à 10 jours d’avance». A tel point, d’ailleurs, que pour commencer les blés, il a laissé de côté une partie de ses colzas «qui n’étaient pas tous mûrs, au pied de la plante». Avant d’y revenir cette fin de semaine : «pourquoi s’acharner à récolter au lieu de patienter si on peut espérer plus de rendement» s’interroge-t-il, un œil sur les prévisions météorologiques favorables des jours suivants... Beaucoup d’agriculteurs se sont posé les mêmes questions et certains ont même changé l’ordre des récoltes.
A Bitry, aux confins de la Puisaye, Éric Lauseur, le président du GDA Bourgogne Nivernaise, moissonne lui aussi, ce lundi. Et, là aussi, ce sont les blés qui l’occupent au volant de sa moissonneuse-batteuse.
Blé : entre 70 et 80 q/ha de moyenne
S’il est conscient du moindre potentiel des terres de son secteur géographique, il se satisfait tout de même d’une «moyenne entre 70 et 80 q/ha, mais très hétérogène avec des parcelles à 58 q/ha». Son exploitation est située sur des sables humides et les plantes «ont souffert des 100 mm de pluie tombés entre fin avril et début mai en l’espace de 2 ou 3 jours, avant une grosse période de sec» estime-t-il. Là où les terres ont moins souffert des excès, éric Lauseur et ses voisins arrivent parfois à des rendements moyens très corrects de 80 q/ha, et qui plus est avec une très bonne qualité. «J’obtiens plus de 80 de poids spécifique et malgré les 8 jours d’avance sur le calendrier, le blé, comme le colza, est à maturité». «Je pense que les prix seront bons : pas de baisse de 30 à 40 euros/ha dûe au temps de chute de Hagberg, comme l’an dernier» espère-t-il. Seule ombre au tableau, un manque de protéïnes, qui atteingnent difficilement 11,5 chez certains de ses collègues, mais «c’est sans doute lié à la bonne performance en volumes»... Le président du GDA constate aussi la même précocité que ses voisins. «Quand d’habitude, on commence les colzas au 14 juillet, là nous finissons les blés» souligne-t-il, même si certains agriculteurs ont encore à battre du colza en cette fin de semaine. «Comme mes collègues, je suis un peu déçu par les colzas. Je fais 27 q/ha de moyenne mais le PMG (poids de mille grains) est trop petit alors qu’il semblait intéressant à battre assez tôt !» Selon les parcelles, les siliques du bas étaient plus ou moins mûres et cela a été «le grand dilemme : certains ont commencé le blé avant le colza» confirme-t-il. Enfin, concernant les orges, qui avaient 15 jours d’avance, même en Puisaye habituellement plus tardive, «c’est plutôt bien. Je fais une moyenne de 66 q/ha, ce qui est très correct pour mes sols argilo-calcaires, mais certains collègues atteignent les 80 q/ha dans des parcelles plus profondes (75 en variétés plus fourragères)». Et la qualité et le calibrage sont là-aussi au rendez-vous : «entre 65 et 69 de PS et autour de 90 en calibrage des orges brassicoles»... Et comme les prix s’annoncent visiblement plus intéressants cette année, l’état d’esprit des agriculteurs est plutôt au beau fixe.
Sur ses terres argilo-calcaires superficielles, il arrive à une bonne moyenne de 75 à 80 q/ha de blé, selon les parcelles. «Avec un même itinéraire technique, il y a des parcelles à 60 et d’autres à 80 et je pense que c’est un effet de sol» confie-t-il. Pour le jour de la Fête nationale, «j’aurai terminé», expliquait-il lundi, confirmant la tendance dévoilée par ses collègues d’une grande précocité des cultures. Il parle «d’une semaine à 10 jours d’avance». A tel point, d’ailleurs, que pour commencer les blés, il a laissé de côté une partie de ses colzas «qui n’étaient pas tous mûrs, au pied de la plante». Avant d’y revenir cette fin de semaine : «pourquoi s’acharner à récolter au lieu de patienter si on peut espérer plus de rendement» s’interroge-t-il, un œil sur les prévisions météorologiques favorables des jours suivants... Beaucoup d’agriculteurs se sont posé les mêmes questions et certains ont même changé l’ordre des récoltes.
A Bitry, aux confins de la Puisaye, Éric Lauseur, le président du GDA Bourgogne Nivernaise, moissonne lui aussi, ce lundi. Et, là aussi, ce sont les blés qui l’occupent au volant de sa moissonneuse-batteuse.
Blé : entre 70 et 80 q/ha de moyenne
S’il est conscient du moindre potentiel des terres de son secteur géographique, il se satisfait tout de même d’une «moyenne entre 70 et 80 q/ha, mais très hétérogène avec des parcelles à 58 q/ha». Son exploitation est située sur des sables humides et les plantes «ont souffert des 100 mm de pluie tombés entre fin avril et début mai en l’espace de 2 ou 3 jours, avant une grosse période de sec» estime-t-il. Là où les terres ont moins souffert des excès, éric Lauseur et ses voisins arrivent parfois à des rendements moyens très corrects de 80 q/ha, et qui plus est avec une très bonne qualité. «J’obtiens plus de 80 de poids spécifique et malgré les 8 jours d’avance sur le calendrier, le blé, comme le colza, est à maturité». «Je pense que les prix seront bons : pas de baisse de 30 à 40 euros/ha dûe au temps de chute de Hagberg, comme l’an dernier» espère-t-il. Seule ombre au tableau, un manque de protéïnes, qui atteingnent difficilement 11,5 chez certains de ses collègues, mais «c’est sans doute lié à la bonne performance en volumes»... Le président du GDA constate aussi la même précocité que ses voisins. «Quand d’habitude, on commence les colzas au 14 juillet, là nous finissons les blés» souligne-t-il, même si certains agriculteurs ont encore à battre du colza en cette fin de semaine. «Comme mes collègues, je suis un peu déçu par les colzas. Je fais 27 q/ha de moyenne mais le PMG (poids de mille grains) est trop petit alors qu’il semblait intéressant à battre assez tôt !» Selon les parcelles, les siliques du bas étaient plus ou moins mûres et cela a été «le grand dilemme : certains ont commencé le blé avant le colza» confirme-t-il. Enfin, concernant les orges, qui avaient 15 jours d’avance, même en Puisaye habituellement plus tardive, «c’est plutôt bien. Je fais une moyenne de 66 q/ha, ce qui est très correct pour mes sols argilo-calcaires, mais certains collègues atteignent les 80 q/ha dans des parcelles plus profondes (75 en variétés plus fourragères)». Et la qualité et le calibrage sont là-aussi au rendez-vous : «entre 65 et 69 de PS et autour de 90 en calibrage des orges brassicoles»... Et comme les prix s’annoncent visiblement plus intéressants cette année, l’état d’esprit des agriculteurs est plutôt au beau fixe.
Jean-Michel Bouchié : «année moyenne bonne malgré les écarts»
Outre la précocité, relevée par tous les agriculteurs, c’est l’hétérogénéité que souligne l’ingénieur agronome de la coopérative Axereal dans la Nièvre. «Cela se présente comme une année moyenne bonne, malgré de grands écarts» insiste-t-il. Pour expliquer ces derniers, Jean-Michel Bouchié évoque «un mélange de différentes conduites techniques, et d’une maîtrise du salissement ou des maladies pas toujours les plus adaptées. Et sur l’orge et le colza, il ne faut pas oublier non plus l’impact des ravageurs» indique-t-il. Le responsable technique détaille ensuite les premiers résultats. En blé, «on se dirige vers 7,5 t/ha, c’est-à-dire les mêmes bases qu’en 2014. C’est très légèrement inférieur mais la qualité est autrement bien meilleure !» Selon lui, «c’est une bonne année qui se dessine mais pas une année record, notamment parce que le nombre de grains au m2 atteint difficilement 20 000, le remplissage ayant été écourté par l’échaudage». A propos des orges d’hiver, Jean-Michel Bouchié parle «d’une belle année, alors que les conditions météorologiques du printemps laissaient supposer un résultat nettement moins bon. Il y a du volume et de la qualité, autour de 7,5 t/ha en moyenne, mais avec de gros écarts entre 50 et 90». Enfin, en colza, le responsable évoque un rendement moyen de 32 q/ha. «C’est moins que 2014 qui avait été une très bonne année. Là, le PMG a été un facteur limitant et l’hétérogénéité est tout aussi évidente avec une fourchette allant de 20 à 40 q/ha selon les parcelles. La technique joue beaucoup mais aussi l’élément séchant des sols» explique-t-il.