Betteraves
Vers la fin des quotas sucre
La proposition de la Commission européenne de supprimer les quotas sucre et le prix minimum de la betterave dès la campagne 2015/2016 provoque la colère des professionnels. Un courrier a été adressé en ce sens aux députés et sénateurs de l'Yonne.

Voyant dans la décision de Bruxelles le risque de ne jamais pouvoir revenir durablement sur le marché mondial, les professionnels de la filière ont décidé de réagir. Pour sa part, le Syndicat Betteravier de l'Yonne a adressé à l'ensemble des parlementaires du département un courrier signé de son président, Olivier Leprêtre, leur demandant de les soutenir afin de contrer cette proposition jugée dangereuse pour l'avenir du secteur.
[INTER]Le courrier adressé aux députés et sénateurs icaunais [inter]
[I]«Messieurs les sénateurs,
Messieurs les Députés,
Malgré la recommandation du Parlement Européen de maintenir jusqu'en 2020 le règlement sucre dans sa forme actuelle et les travaux du G20 agricole proposant plus de régulations en matière agricole, la Commission de Bruxelles a annoncé, le 12 octobre dernier, sa volonté de supprimer les quotas et le prix garanti de la betterave après la récolte 2014.
La Confédération Générale des Planteurs de Betteraves, en plein accord avec les fabricants, les Betteraviers Européens, et l'ensemble de la filière,
- refuse la proposition de la Commission,
- n'entend pas subir la déstabilisation de la filière qui a su, au cours des décennies passées, s'adapter aux nouvelles contraintes,
- et demande le maintien de l'OCM Sucre jusqu'en 2020, afin d'atteindre un niveau de compétitivité suffisant par rapport au marché mondial.
Ce choix irresponsable de la Commission Européenne, s'il était appliqué, mettrait à mal tout un pan de l'économie agricole, du planteur aux industriels, avec tous les dommages que cela engendreraient notamment pour l'économie régionale et l'emploi agricole et industriel.
Il se traduirait sans doute par la disparition totale des planteurs du département de l'Yonne.
Devant l'ampleur du danger que représente ces annonces et au nom des planteurs que je représente, je vous demande solennellement, d'intervenir notamment auprès des Pouvoirs publics concernés et d'obtenir de l'Etat Français des prises de positions fermes afin de faire revenir la Commission Européenne sur cette proposition inacceptable et ainsi être conforme à l'avis des élus du Parlement Européen.
Persuadé que vous ne laisserez pas un pan entier de l'agriculture régionale disparaître, nous comptons sur votre fermeté d'élu attaché à la bonne santé économique de sa circonscription.
Je vous prie»,[i] etc...
[INTER]«Pour l'Yonne, ce sera forcément catastrophique !»[inter]
[G]TdB : Quels arguments avance la Commission Européenne pour supprimer quotas et prix garantis à l'horizon 2015 ?
Olivier Leprêtre :[g] [I]«Bonne question ! Il n'y a pas vraiment d'arguments, si ce n'est la mise en avant de la difficulté d'approvisionnement en sucre cette année, qui a emballé les cours sur le marché mondial. Le règlement sucre 2006 avait fixé le volume de production en Europe à 12,5 millions de tonnes, pour 16 millions consommées. La différence devant venir des PMA (Pays Moins Avancés), qui ne nous en ont pas envoyé cette année, ayant trouvé meilleur marché ailleurs, ce qui a provoqué un début de pénurie. Pour la Commission, la décision prise devrait créer une meilleure fluctuation pour un meilleur approvisionnement européen, alors même que nous sommes limités à 12,5 millions de tonnes. Ils ont ouvert les volumes en en requalifiant 500 000 t. mais c'est trop peu et surtout trop tardif. Pour nous, c'est avant tout
une conséquence du libéralisme. Avec le risque que sans quotas, si le sucre ne vaut plus rien demain, ce sera au final la ruine des planteurs»[i].
[G]Avec quelles conséquences pour le département de l'Yonne ?[g]
[I]«Le problème des planteurs de l'Yonne, c'est qu'ils sont éloignés des centres de production. Il y aura forcément des pressions de la part des industriels, qui chercheront à se refaire une santé en essayant d'obtenir une production au plus proche de chez eux. Pour l'Yonne, ce sera forcément catastrophique car pas d'usines proches. Nous ne sommes pas et de loin, la meilleure région de production betteravière. Et puis n'oublions pas que pour être rentable, une usine doit tourner entre 90 et 100 jours, voire 110 jours. Si demain il y a instabilité des volumes et des débouchés, le risque est qu'au niveau européen ne secteur industriel n'y survive pas, avec des usines ne tournant que 60 jours»[i].
[G]Que demandez-vous aux élus ?[g]
[I]«Le Parlement européen avait voté la reconduite des quotas jusqu'en 2020. La Commission de Bruxelles dit autrement ! C'est une histoire de négociations et toute l'année 2012 va être consacrée à ça. La Commission est là pour envoyer des signaux, mais au final, il nous faut faire pression auprès des ministres de l'Agriculture. Ce sont quand même eux qui ont le dernier mot théoriquement ! On réclame le soutien de nos députés et sénateurs, pour appuyer nos revendications»[i].
[INTER]Le courrier adressé aux députés et sénateurs icaunais [inter]
[I]«Messieurs les sénateurs,
Messieurs les Députés,
Malgré la recommandation du Parlement Européen de maintenir jusqu'en 2020 le règlement sucre dans sa forme actuelle et les travaux du G20 agricole proposant plus de régulations en matière agricole, la Commission de Bruxelles a annoncé, le 12 octobre dernier, sa volonté de supprimer les quotas et le prix garanti de la betterave après la récolte 2014.
La Confédération Générale des Planteurs de Betteraves, en plein accord avec les fabricants, les Betteraviers Européens, et l'ensemble de la filière,
- refuse la proposition de la Commission,
- n'entend pas subir la déstabilisation de la filière qui a su, au cours des décennies passées, s'adapter aux nouvelles contraintes,
- et demande le maintien de l'OCM Sucre jusqu'en 2020, afin d'atteindre un niveau de compétitivité suffisant par rapport au marché mondial.
Ce choix irresponsable de la Commission Européenne, s'il était appliqué, mettrait à mal tout un pan de l'économie agricole, du planteur aux industriels, avec tous les dommages que cela engendreraient notamment pour l'économie régionale et l'emploi agricole et industriel.
Il se traduirait sans doute par la disparition totale des planteurs du département de l'Yonne.
Devant l'ampleur du danger que représente ces annonces et au nom des planteurs que je représente, je vous demande solennellement, d'intervenir notamment auprès des Pouvoirs publics concernés et d'obtenir de l'Etat Français des prises de positions fermes afin de faire revenir la Commission Européenne sur cette proposition inacceptable et ainsi être conforme à l'avis des élus du Parlement Européen.
Persuadé que vous ne laisserez pas un pan entier de l'agriculture régionale disparaître, nous comptons sur votre fermeté d'élu attaché à la bonne santé économique de sa circonscription.
Je vous prie»,[i] etc...
[INTER]«Pour l'Yonne, ce sera forcément catastrophique !»[inter]
[G]TdB : Quels arguments avance la Commission Européenne pour supprimer quotas et prix garantis à l'horizon 2015 ?
Olivier Leprêtre :[g] [I]«Bonne question ! Il n'y a pas vraiment d'arguments, si ce n'est la mise en avant de la difficulté d'approvisionnement en sucre cette année, qui a emballé les cours sur le marché mondial. Le règlement sucre 2006 avait fixé le volume de production en Europe à 12,5 millions de tonnes, pour 16 millions consommées. La différence devant venir des PMA (Pays Moins Avancés), qui ne nous en ont pas envoyé cette année, ayant trouvé meilleur marché ailleurs, ce qui a provoqué un début de pénurie. Pour la Commission, la décision prise devrait créer une meilleure fluctuation pour un meilleur approvisionnement européen, alors même que nous sommes limités à 12,5 millions de tonnes. Ils ont ouvert les volumes en en requalifiant 500 000 t. mais c'est trop peu et surtout trop tardif. Pour nous, c'est avant tout
une conséquence du libéralisme. Avec le risque que sans quotas, si le sucre ne vaut plus rien demain, ce sera au final la ruine des planteurs»[i].
[G]Avec quelles conséquences pour le département de l'Yonne ?[g]
[I]«Le problème des planteurs de l'Yonne, c'est qu'ils sont éloignés des centres de production. Il y aura forcément des pressions de la part des industriels, qui chercheront à se refaire une santé en essayant d'obtenir une production au plus proche de chez eux. Pour l'Yonne, ce sera forcément catastrophique car pas d'usines proches. Nous ne sommes pas et de loin, la meilleure région de production betteravière. Et puis n'oublions pas que pour être rentable, une usine doit tourner entre 90 et 100 jours, voire 110 jours. Si demain il y a instabilité des volumes et des débouchés, le risque est qu'au niveau européen ne secteur industriel n'y survive pas, avec des usines ne tournant que 60 jours»[i].
[G]Que demandez-vous aux élus ?[g]
[I]«Le Parlement européen avait voté la reconduite des quotas jusqu'en 2020. La Commission de Bruxelles dit autrement ! C'est une histoire de négociations et toute l'année 2012 va être consacrée à ça. La Commission est là pour envoyer des signaux, mais au final, il nous faut faire pression auprès des ministres de l'Agriculture. Ce sont quand même eux qui ont le dernier mot théoriquement ! On réclame le soutien de nos députés et sénateurs, pour appuyer nos revendications»[i].