Val de Saône
Vers des rendements historiquement bas
Le maïs grain se dirige vers une très mauvaise année, à l’image des autres cultures d’automne.
Agriculteur à quelques kilomètres de Saint-Jean-de-Losne, Philippe Dubief devrait connaître ses résultats définitifs d’ici la fin du mois. Selon toute vraisemblance et d’après ses premiers hectares récoltés, le millésime 2015 en maïs grain pourrait être le plus mauvais depuis son installation en 1992. «Les rendements devraient être en baisse de 20% par rapport à la moyenne quinquennale» déplore le Côte d’orien, indiquant avoir débuté la moisson avec une dizaine de jours d’avance par rapport à un calendrier plus «classique».
Si la «casse» devrait être limitée sur les deux tiers irrigués de ses 90 hectares de cultures, le reste pourrait enregistrer des baisses de 30% à 40% en rendements. «C’est très hétérogène» reconnaît l’exploitant, «mais dans tous les cas, le maïs paye cher l’impact de la sécheresse que nous avons eue. Personnellement j’ai eu la chance d’irriguer. J’ai apporté six tours d’eau à 30 millimètres sur plus de 60 hectares. L’irrigation est plus qu’essentielle pour le maïs : si je n’y avais pas droit, je ne me lancerais surement pas dans une telle culture car ce serai bien trop aléatoire. Je pense à ceux qui n’ont pas pu irriguer cette année, les résultats seront catastrophiques sur l’ensemble de leur exploitation. Je m’étonne qu’ il existe tant de restrictions dans notre secteur, sachant que la ressource en eau est bien plus importante que les prélèvements. Il y a des sérieuses réflexions à mener».
Philippe Dubief est d’autant plus inquiet que les prix payés aux producteurs seront d’un bas niveau eux aussi. «Le spread, différence entre le prix du blé et celui du maïs, a beau être moins élevé cette année, ce sera bel et bien compliqué pour tout le monde cette année. Avec des taux d’humidité voisins de 25%, les coûts de séchages seront moins élevés que d’ordinaire mais cette donne sera une bien maigre consolation : les résultats économiques des maïsiculteurs seront encore bien ancrés dans le rouge cette année, c’est même du jamais vu» poursuit l’adhérent de la coopérative Dijon Céréales.
Si la «casse» devrait être limitée sur les deux tiers irrigués de ses 90 hectares de cultures, le reste pourrait enregistrer des baisses de 30% à 40% en rendements. «C’est très hétérogène» reconnaît l’exploitant, «mais dans tous les cas, le maïs paye cher l’impact de la sécheresse que nous avons eue. Personnellement j’ai eu la chance d’irriguer. J’ai apporté six tours d’eau à 30 millimètres sur plus de 60 hectares. L’irrigation est plus qu’essentielle pour le maïs : si je n’y avais pas droit, je ne me lancerais surement pas dans une telle culture car ce serai bien trop aléatoire. Je pense à ceux qui n’ont pas pu irriguer cette année, les résultats seront catastrophiques sur l’ensemble de leur exploitation. Je m’étonne qu’ il existe tant de restrictions dans notre secteur, sachant que la ressource en eau est bien plus importante que les prélèvements. Il y a des sérieuses réflexions à mener».
Philippe Dubief est d’autant plus inquiet que les prix payés aux producteurs seront d’un bas niveau eux aussi. «Le spread, différence entre le prix du blé et celui du maïs, a beau être moins élevé cette année, ce sera bel et bien compliqué pour tout le monde cette année. Avec des taux d’humidité voisins de 25%, les coûts de séchages seront moins élevés que d’ordinaire mais cette donne sera une bien maigre consolation : les résultats économiques des maïsiculteurs seront encore bien ancrés dans le rouge cette année, c’est même du jamais vu» poursuit l’adhérent de la coopérative Dijon Céréales.
Plus de 4500 micro-parcelles
Comme il en a l’habitude depuis plusieurs années, Philippe Dubief avait mis l’une de ses parcelles à disposition de KWS. Cette entreprise allemande spécialisée dans la sélection végétale s’adonne à de nombreux essais variétaux et travaille en prestation de service pour Arvalis-Institut du végétal et le Geves (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). La récolte des huit hectares concernés, représentant l’intégralité des essais menés par KWS dans le quart Nord-est français, était effectuée la semaine dernière à Losne. Pas moins de 4580 micro-parcelles étaient recensées. Deux «petites» moissonneuses étaient spécialement équipées pour enregistrer «en direct» l’ensemble des critères étudiés (rendements, impacts de la sécheresse, précocité, humidité, stress...).
Mot politique
Face à un constat des plus difficile sur l’ensemble du territoire français, Daniel Peyraube, le président de l’Association générale des producteurs de maïs, déclarait la semaine dernière : «Il est temps que la situation économique des maïsiculteurs français soit entendue par le gouvernement. Le maïs contribue à la richesse de la France par ses multiples usages, mais les producteurs n’en profitent pas. Il y a urgence à prendre les mesures nécessaires pour leur permettre de produire plus et mieux tout en leur garantissant des conditions satisfaisantes de revenu. La première mesure attendue est de permettre aux producteurs de maïs en difficulté d’accéder aux aides conjoncturelles annoncées par le Premier ministre le 3 septembre dernier. Pour l’avenir, il faut instaurer des outils d’assurance adaptés, au rang desquels figurent l’irrigation d’une part et des dispositifs fiscaux et assurantiels adaptés au contexte de la mondialisation et de la volatilité d’autre part».
Mot politique
Face à un constat des plus difficile sur l’ensemble du territoire français, Daniel Peyraube, le président de l’Association générale des producteurs de maïs, déclarait la semaine dernière : «Il est temps que la situation économique des maïsiculteurs français soit entendue par le gouvernement. Le maïs contribue à la richesse de la France par ses multiples usages, mais les producteurs n’en profitent pas. Il y a urgence à prendre les mesures nécessaires pour leur permettre de produire plus et mieux tout en leur garantissant des conditions satisfaisantes de revenu. La première mesure attendue est de permettre aux producteurs de maïs en difficulté d’accéder aux aides conjoncturelles annoncées par le Premier ministre le 3 septembre dernier. Pour l’avenir, il faut instaurer des outils d’assurance adaptés, au rang desquels figurent l’irrigation d’une part et des dispositifs fiscaux et assurantiels adaptés au contexte de la mondialisation et de la volatilité d’autre part».