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Assemblée générale de la FDSEA 89

«Venez nombreux le 2 juin, à l’Isle-sur-Serein...!»

La FDSEA de l’Yonne tient son assemblée générale à l’Isle-sur-Serein, vendredi 2 juin, avec notamment la participation de Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et président d’Agridemain.
Par Dominique Bernerd
«Venez nombreux le 2 juin, à l’Isle-sur-Serein...!»
La FDSEA de l’Yonne a choisi pour thème de son Assemblée générale cette année, la communication. Invitant pour l’occasion Luc Smessaert, Vice-Président de la FNSEA, également président d’Agridemain, le premier mouvement rassemblant sur internet et les réseaux sociaux, les principales organisations professionnelles du secteur agricole, autour d’une vision commune de l’agriculture.
Avec pour ambition, de raconter l’histoire de cette agriculture sans artifice, empreinte de réalisme, avec ses atouts et ses défis. Dans une interview, le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, explique les raisons de ce choix.

• Pourquoi avoir choisi la communication comme thème de vos travaux ?
Francis Letellier : «Il y a longtemps que l’on travaille à la FNSEA sur le sujet de la communication, avec un accent de plus en plus marqué sur les agriculteurs, leurs efforts, positivant ainsi sur l’agriculture en général. On ne peut pas continuer à ne parler que de la crise. Certes, elle est là, il y en aura d’autres, que l’on espère évidemment les moins pénalisantes possible, mais il est temps que l’on reparle des atouts de l’agriculture. A force de laisser à d’autres le soin de communiquer à notre place sur notre métier, notre savoir-faire, nos évolutions, je pense qu’il est grand temps de reprendre la main et mettre un coup de booster en matière de communication. Un sujet d’ailleurs évoqué dans les attentes de nos adhérents l’an passé, lors de la précédente assemblée générale».

• En quoi cette communication à destination du grand public est-elle importante pour l’avenir?
«Parce qu’il nous faut faire comprendre à la société, que l’agriculture a toute sa place et qu’on finira par ne plus rien produire en France si on continue de subir les coups de boutoir des anti-viande, anti-phytos, anti-tout. Expliquer que dans le cas contraire, l’agriculture restera plus que jamais une portion congrue de cette société française dans laquelle nous vivons. Notre métier nouveau, il est bon de le rappeler, c’est avant tout de produire. Produire différemment d’avant certes, mais en réponse aux fortes attentes sociétales de demain».

• Y a-t-il eu dans le passé, des « loupés » en matière de communication, de la part du monde agricole ?
«Pas réellement des «loupés», mais plutôt le fait que les agriculteurs ont peur de communiquer sur leur savoir-faire et leur métier. Tout le monde dit «je sais pas faire», alors que chacun est parfaitement capable dans un coin de la stabule, ou au bord de son champ, avec des amis ou voisins, d’expliquer ce qu’il fait, simplement et pourquoi il le fait. Et aujourd’hui, il faut que l’on parvienne à passer le cap et dire que la communication appartient avant tout à chacune et chacun d’entre nous».

• Peut-on parler de « chainon manquant » au sujet de la communication entre le grand public et le monde agricole ?
«Oui je pense, d’où la nécessité peut-être, d’avoir dans le département, un « ambassadeur agricole », comme en compte déjà le site Agridemain. Bon sang ! Nous avons en Bourgogne Franche-Comté, tout un tas de produits d’excellence, sur lesquels il serait facile de communiquer… Les moyens, ce n’est pas un problème, je suis persuadé que nous les avons, il suffit de bien les utiliser et surtout, manifester une envie globale et collective de communiquer… On ne peut plus en la matière le faire chacun de son côté. Quand on veut, on peut! Ne serait-ce qu’à travers les cotisations payées chaque année à nos interpros. Il me semble qu’aujourd’hui, avec les crises à répétition subies, parler du métier d’une façon positive, relève aussi de notre responsabilité syndicale».

• Les sujets sur lesquels il est nécessaire de communiquer en priorité ?
«Et bien le savoir faire justement! Toute cette progression dans le changement des pratiques des agriculteurs d’aujourd’hui. Elle est énorme : passer d’un labour profond à un sans labour, où l’on couvre les sols pour ne pas les laisser nus, tout ce changement dans l’alimentation de nos animaux aussi, pour toujours moins de rejet, l’utilsation de techniques nouvelles, drones, GPS, robots etc.. le grand public, d’une manière générale, ne sait rien de tout cela !»

• Quelle est votre vision de l’agriculture icaunaise dans 5 ou 10 ans… ?
«Malheureusement avec sans doute encore moins d’agriculteurs, mais également plus de spécialisation par exploitation. Est-ce un bien ou un mal ? Je ne porte pas de jugement, mais je dis simplement que lorsqu’on veut être performant, on ne peut l’être sur tout. Il est vrai que l’agriculture a de multiples facettes et que certains ont envie d’aller au contact, via la transformation de leur viande, la découpe, la vente directe… Mais attention ! On n’arrive pas à rembourser sa ferme avec 50 chèvres, il faut être réaliste !»

• Pourquoi est-il important pour un adhérent, de participer à l’assemblée générale ?
«Il y aura notamment une partie «politique», où l’on mettra en avant le contact que nous aurons dans les prochains jours avec l’ensemble des candidats aux élections législatives sur le département. Avec en toile de fond bien sûr, l’évocation des années difficiles que nous traversons, au travers notamment des 13 propositions de solutions constituant la trame du prochain rapport d’orientation pour les 200 premiers jours de la nouvelle mandature. Il est important aussi, que les agriculteurs participant à l’AG repartent en constatant que nous sommes toujours dans l’action, quel que soit le gouvernement en place. Alors venez nombreux ! C’est le moment aussi d’échanger avec les responsables et d’apporter votre contribution pour faire avancer l’agriculture icaunaise».