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Rendez-vous

«Vendre sa viande au bon prix grâce à la reconnaissance des coûts de production»

La loi alimentation, dont les dernières ordonnances sont sorties au printemps, a instauré un cadre juridique permettant la prise en compte des coûts de production dans la construction des prix agricoles. Pour ce faire, les éleveurs doivent désormais se saisir des outils fournis par la loi. La section bovine de la FDSEA organisera une soirée d’échange et d’information sur le sujet, mardi 11 juin, au foyer rural de Rouy.
Par Section bovine FDSEA 58
Vue de loin, la loi alimentation issue des Égalim et le tapage gouvernemental qui a accompagné son élaboration, ont pu laisser sceptiques bon nombre d’agriculteurs. C’est d’ailleurs le relais qui en est régulièrement fait dans la nature : «Et ça va changer quoi, le prix de la viande n’a pas bougé d’un centime depuis des mois !» À cette affirmation, la réponse qui s’impose est «rien» car ni la loi, ni le gouvernement ne détermineront le prix des produits agricoles.
En revanche la loi a créé le cadre juridique et législatif permettant aux producteurs de s’organiser collectivement et de négocier, à l’appui de contrats, le prix de vente de leurs produits sur la base d’indicateurs de coûts de production définis de manière indépendante et intégrés aux contrats.

Ce que la loi a aussi institué, c’est une logique de construction des prix agricoles «en marche avant», dans un premier temps déterminé dans un cadre contractuel entre les producteurs regroupés en OP et leurs industriels, puis dans un second temps dans le cadre de la négociation annuelle entre industriels et distributeurs.
Couplées à des mesures ayant fait l’objet d’ordonnance depuis la fin d’année 2018 (relèvement du seuil de revente à perte, encadrement des promotions, contrôle et sanction des prix abusivement bas…) et visant à cadenasser les pratiques déloyales de la grande distribution, ces dispositions laissent aujourd’hui la possibilité à celles et ceux qui font le choix de l’organisation pour la mise en marché de leurs produits, de se donner les moyens de voir leur travail reconnu dans les prix de leurs animaux.

Certes, rien ne viendra tout seul, à grands coups de «la viande m’était payée plus cher il y a 30 ans qu’aujourd’hui». De tout temps, celles et ceux qui ont entrepris se sont offerts des opportunités qu’ont seulement vu passer les chantres du «c’était mieux avant».

Aux éleveurs désormais de se prendre en main pour structurer des OP et négocier à hauteur de ce qu’elle doit être payée la viande issue de nos exploitations. Pour ce faire, la section bovine de la FDSEA vous invite mardi 11 juin 2019, à 19 h 30 au foyer rural de Rouy afin d’envisager les contours d’une organisation collective digne de ce nom.