Vacances terminées, il faut bosser
Ils viennent de tout le département et leurs parents sont agriculteurs: quatorze élèves de première, terminale et BTS évoquent la rentrée scolaire et leurs projets.
La rentrée s’est effectuée en toute sérénité la semaine dernière au lycée de Quetigny. La plupart des élèves rencontrés avaient à cœur de retrouver leurs camarades de classe. «Ici, tout le monde se connaît ou presque. Il y a une super ambiance et un bon encadrement» relève Julien Picard, 15 ans, originaire de Noidan dans le canton de Précy-sous-Thil. «Le lycée n’est pas très grand, c’est un peu comme une grande famille» ajoute son camarade Maxime Apert, 16 ans, de Saint-Maurice-sur-Vingeanne près de Fontaine-Française. Baptiste Gabory, lui, serait «bien resté en vacances» mais le jeune homme de 15 ans de Jeux-lès-Bard se réconforte en pensant aux prochains cours sur le terrain : «C’est ce qu’il y a de bien ici. Trop de matières générales en salle, ce n’est pas trop mon truc !». Cette année sera celle du bac de français pour ces élèves de Première. «Le Français, c’est justement la matière que je redoute le plus» confie un quatrième Côte d’orien, Maël Fort, 15 ans, du village d’Esbarres dans le canton de Saint-Jean-de-Losne. Ces quatre fils d’agriculteurs ont déjà une idée assez précise sur leur avenir. Plutôt que reprendre la ferme familiale, Julien Picard se verrait bien travailler dans la deuxième entreprise de son père consacrée au photovoltaïque. Maël Fort, fils d’un engraisseur de bovins et producteur céréalier, souhaite «absolument» travailler dans le milieu agricole mais ne sait pas encore précisément dans quel domaine. Après la terminale, Maxime Apert envisage de poursuivre dans un BTS Productions végétales et intégrer la ferme familiale dès la fin de son cursus scolaire. Envie similaire pour Baptiste Gabory qui, lui, privilégiera un BTS machinisme avant de travailler dans plusieurs exploitations avant de rejoindre sa ferme de polyculture-élevage près de Semur-en-Auxois.
Cap sur le bac pour les terminales
Cette année sera celle du Baccalauréat, le «vrai», pour les élèves de classe de terminale. «Il faudra un peu plus de sérieux et un peu plus de boulot, c’est sûr» note Pauline Menestrier, de Villy-en-Auxois dans le canton de Vitteaux. La jeune fille de 17 ans, désireuse de reprendre la ferme familiale orientée lait, viande bovine et céréales, voudra enchainer par un BTS productions animales, se forger une expérience dans plusieurs exploitations avant de venir s’installer à Villy. L’objectif d’Océane Sommant, 18 ans, de Lamargelle dans le canton de Saint-Seine-l’Abbaye est sensiblement le même : «Cette année est la dernière ligne droite ! Je souhaiterais aller ensuite en BTS PA, travailler dans un secteur avec des animaux, avant de remplacer mon oncle dans la ferme où travaille ma mère. Il y a notamment un élevage laitier. Mon père a quant à lui des céréales à Moitron, vers Aignay-le-Duc». Thibaut Mathey, 17 ans, de Villotte-Saint-Seine ne sait «pas trop ce que donnera cette année du bac» : «Ça devrait aller, enfin on verra bien ! Après, je souhaiterais aller en BTS Acse puis rentrer directement dans la ferme de polyculture-élevage de mes parents près de Saint-Seine-l’Abbaye». Dans un an, Louis Cadet, 16 ans, de Fontaine-Française, devrait postuler pour un BTS APV (Agronomie productions végétales) avant d’effectuer différentes missions techniques en agriculture puis s’installer dans la ferme de son père se consacrant entre autres à la moutarde IGP. Cyril Bertrand, 17 ans de Poiseul-la-Ville, hésitera entre un BTS productions animales et... l’armée : «Si je reste en agriculture, je rejoindrai mes parents dans le canton de Baigneux-les-Juifs pour développer la vente directe». Jade Estivalet, 16 ans de Saint-Maurice-sur-Vingeanne dans le canton de Fontaine-Française, se dit «un peu stressée» par les futurs épreuves du Bac. La jeune fille de 16 ans devrait poursuivre ses études par un BTS mais ne sait pas encore avec quelle option : «Je ne pense pas reprendre l’exploitation de polyculture élevage de mon père. En revanche, je sais que je veux travailler avec les animaux ! Soigneur animalier me plairait bien...». Louis Bourguignot, 17 ans, de Chevigny-Saint-Sauveur, ne postulera pas, lui non plus, pour la ferme céréalière de son père : «La ville est en train de manger tous les champs, je pense qu’il n’y en aura plus à ma sortie d’école ! Je me vois bien travailler dans une coopérative ou un organisme de ce genre».
Les «grands» sont aussi rentrés
Les BTS effectuaient également leur rentrée scolaire la semaine dernière. Bac en poche avec une moyenne de 12,13, Claire Brigand a choisi le Brevet de technicien supérieur «Agronomie Productions végétales» : «Je souhaite devenir technicienne agricole. Plus tard ? Pourquoi pas travailler à la Chambre d’agriculture ou un organisme du même type» commente la jeune fille de 18 ans, fille d’agriculteur à Jailly-les-Moulins dans le canton de Vitteaux. Son camarade Valentin Girardot est lui aussi Vittelien et a fait le même choix à la sortie du Bac. Passionné par l’agriculture, ce jeune homme de 18 ans résidant à Dampierre-en-Montagne se verrait bien exercer un mi-temps dans la ferme de son père, tout en exerçant une autre activité agricole à côté : «Peut-être technicien... C’est une réflexion à mûrir. J’ai encore le temps car je compte faire une licence après le BTS». Seul «étranger» du groupe d’élèves interrogés dans ce reportage, Amelin Gauthier, 18 ans, vient de l’Yonne et espère rester à Quetigny après le BTS : «Cela voudra dire que j’aurais été accepté en classe préparatoire pour entrer en école d’ingénieur agronome. Dans le cas contraire, je poursuivrai les études par une licence moi aussi».