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Résultats courants des exploitations

Une «uniformité dans la médiocrité»

CerFrance BFC a présenté les premières tendances économiques 2013 aux membres du bureau de la Chambre d’agriculture.
Par Aurélien Genest
Une «uniformité dans la médiocrité»
Les résultats économiques sont mauvais alors que les rendements et les prix ne le sont pas spécialement. Pour Vincent Lavier, l’importance des aides compensatoires est clairement démontrée.
Céréales plaine : baisse de 90% du résultat courant par ha (559€/ha en 2012), céréales plateau : baisse de 68% (310€/ha en 2012), polyculture lait plateau : baisse de 40% (220€/ha en 2012), polyculture viande plateau : baisse de 41% (197€/ha en 2012) , bovins viande ouest : baisse de 15% (155€/ha en 2012), Ces tendances prévisionnelles 2013 ont été dévoilées lundi 4 novembre lors de la réunion des membres du bureau de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or. «Il y a une uniformité dans la médiocrité» déplore Vincent Lavier. Pour le président de la Chambre, ces chiffres démontrent la fragilité des systèmes de production du département : «nous obtenons ces résultats alors que les rendements sont loin d’être mauvais. Idem pour les prix qui restent à un niveau acceptable. Cela fait réfléchir... Nous ne pouvons plus nous permettre de descendre plus bas en termes de prix, nous subissons une hausse continue des charges. En plaine, celles-ci dépassent 1400€/ha ! C’est énorme».

[INTER]Dépendants de la Pac[inter]
Vincent Lavier évoque la Politique agricole commune : «si l’on met ces résultats en relation avec la prochaine Pac et ce qui nous est annoncé, il est clair que nous nous faisons beaucoup de soucis. Nous avons des systèmes qui sont fortement dépendants de Politique agricole commune et de ses aides compensatoires. Nous avons déjà subi plusieurs coups de rabots successifs lors des précédentes réformes. Aujourd’hui, on peut pas se permettre de subir une baisse supplémentaire». L’objectif formulé lors de cette réunion est bien de sauver les aides compensatoires. «Il faut qu’une partie des aides consacrées au second pilier aille sur les zones intermédiaires, au profit des agriculteurs concernés. Il faut monter au créneau à la région et au national» lance le président de la Chambre d’agriculture, pour qui il n’est «jamais trop tard pour agir» : «quand on voit ce qu’il se passe dans d’autres régions, où des gens qui se sont fédérés ont réussi à faire reculer le gouvernement sur des choses qui paraissaient acquises, il faut y croire et mettre en place une action très forte pour arriver à nos fins».

[INTER]Quelles solutions d’adaptations ?[inter]
Vincent Lavier évoque un certain nombre de solutions à mettre en place si, malgré tout, la prochaine Pac était appliquée comme elle est actuellement annoncée : «nous n’en sommes pas encore là, mais il faudrait sans doute insister sur la mise en commun de moyens, notamment au niveau de l’optimisation de la mécanisation. L’idée serait de pouvoir continuer à accéder à des outils modernes, sans que cela n’ampute l’économie des exploitations. Il faudrait aussi partager des moyens de production à plusieurs, rationaliser au mieux son parcellaire avec des systèmes d’échanges, sans forcement rentrer dans des procédures de remembrement souvent longues et coûteuses». Le président de la Chambre d’agriculture cite également l’optimisation des moyens humains : «je pense notamment aux activités agricoles annexes, voir s’il est possible d’en développer sur son exploitation. Leurs chiffres d’affaires ne sont généralement pas très importants, mais elles auraient au moins le mérite d’apporter un petit bénéfice».

Une grande variabilité

Derrière ces résultats prévisionnels -qui ne sont que des moyennes- se cachent de «gros écarts» entre exploitations. CER France BFC a insisté sur ce point lors de la réunion. Tous les systèmes de production sont concernés. «La Chambre d’agriculture et les organismes de développement vont travailler sur ces aspects pour trouver des pistes d’adaptations pour ceux qui sont le plus en difficulté» signale Vincent Lavier.