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Ovins

Une station d’évaluation «de circonstance»

Soixante-six agneaux de race Romane ont été évalués cet hiver chez Hubert Mony, à Francheville.
Par Jean-Marc Bidoire
Une station d’évaluation «de circonstance»
Le groupe du certificat de spécialisation ovin du lycée de Charolles, lors du pointage, sous l’œil de l’éleveur Hubert Mony.
Suite à l’épisode de confinement engendré par le virus BTV4 de la FCO, l’organisme de sélection Romane a été contraint de modifier son réseau habituel pour le regroupement des futurs béliers de la race à évaluer.

Les animaux concernés ne pouvaient pas rejoindre la station de contrôle individuel située dans une «zone blanche» du département de l’Aude. C’est finalement dans un élevage de Francheville, au Gaec l’Abrepin chez Hubert Mony, qu’un groupe de 68 agneaux a évolué pendant trois mois à partir du 1er décembre 2017. Ces animaux provenaient de six élevages de l’Yonne, de la Saône-et-Loire et de la Côte-d’Or.

Zoom sur le protocole
Comme l’exige le protocole, tous les animaux entrant en station d’évaluation sont issus de parents dont le niveau de qualification est supérieur à 70% de la moyenne du troupeau («Mères à béliers» et «Pères améliorateurs ou recommandés»). Les agneaux ont été élevés, depuis leur naissance, dans la base de sélection et notamment parmi ceux issus d’accouplements raisonnés. L’âge moyen des agneaux à la rentrée en station était de 70 à 90 jours afin de limiter les effets d’élevage d’origine et garantir une estimation correcte des effets génétiques en fin de contrôle. Un nombre minimum de 50 animaux est à chaque fois nécessaire afin d’assurer une bonne évaluation génétique.

Conduite d’élevage et pointage
Après une phase d’adaptation de 14 jours durant laquelle les animaux s’habituent graduellement au nouveau régime alimentaire, la phase de contrôle proprement dite dure huit semaines. Plusieurs pesées et deux mesures d’épaisseur de gras par échographie sont réalisées. La distribution d’aliments à volonté permet de mesurer les performances de croissance maximales et de mesurer les différences d’état d’engraissement chez les animaux. Sur le plan sanitaire, les animaux peuvent recevoir des traitements antiparasitaires et des vaccins suivant l’époque (races d’herbage) et le protocole établi par l’organisme de sélection. Une évaluation phénotypique permet de réaliser le pointage, à l’œil humain et à l’aide d’une grille comprenant l’attribution de notes de 1 à 9 concernant le dos-reins, l’épaule, le gigot et les aplombs.

Sélection et qualification
L’organisme de sélection attribue des qualifications contribuant à orienter l’utilisation des reproducteurs selon les priorités : mise en testage par insémination artificielle, béliers diffusés dans la base de sélection, béliers diffusés hors base. La cession des animaux respecte l’ordre précédemment cité. Les animaux non conformes aux critères retenus par l’OS peuvent être destinés à la boucherie ou achetés par des éleveurs utilisateurs.

Les résultats : sur les 68 agneaux du lot, 44 ont été vendus à des éleveurs sur commande à l’OS, six ont rejoint le centre de testage Criopyc à Toulouse, treize ont été destinés à la boucherie par manque de valeur génétique requise et cinq sont malheureusement morts durant leur séjour.