Conjoncture
Une situation plus que critique
Les Membres de la Session de la Chambre d’agriculture se sont réunis jeudi 1er septembre au lycée de Plombières-lès-Dijon. Un tableau noir de l’agriculture a été dressé.

Rentrée très difficile pour les agriculteurs. «La campagne 2016 restera gravée dans toutes les mémoires» relève Vincent Lavier. Le président de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or est revenu sur les derniers aléas climatiques, responsables de niveaux de récoltes sans précédent : «la perte de chiffres d’affaires en grandes cultures sera de 50 à 60%. Quand on connait la faiblesse des revenus moyens depuis trois ans, il y a beaucoup de soucis à se faire pour l’avenir. J’étais récemment au Conseil d’administration de CER France BFC : une première simulation pour les grandes cultures du plateau donne un déficit moyen annuel de 6 000 euros par UTAF sur les quatre dernières années. Les agriculteurs travaillent donc depuis quatre ans pour perdre de l’argent».
La situation n’est pas plus glorieuse dans les productions animales, que ce soit en viande ou en lait : la «faiblesse» de prix permettra d’obtenir des revenus nuls seulement dans les meilleurs cas. La viticulture n’est pas mieux lotie avec l’impact du gel de fin avril. «Entre la baisse de la production et celle des prix, la perte globale dépassera probablement les 200 millions d’euros sur le département. Au-delà des pertes sur les exploitations, toute l’économie gravitant autour de l’agriculture va en subir les contre-coups» poursuit Vincent Lavier.
L’agriculture, cause nationale ?
Les agriculteurs ne s’endettent plus pour investir mais pour continuer de travailler. «C’est un phénomène nouveau qui a commencé en fin d’année 2015. C’est très grave, d’autant qu’il n’y a aucune visibilité sur l’avenir» déplore le président de la Chambre d’agriculture, pour qui «la recherche de compétitivité pour rester dans la course folle du libéralisme imposé par l’Europe montre clairement ses limites».
Pour Vincent Lavier, «de deux choses l’une : soit l’Europe réinstaure un minimum de mécanismes de régulation pour soutenir la production et assurer un minimum de rentabilité, soit le marché reste tel quel et l’agriculture subira le même sort que le textile et la sidérurgie». Pour le président de la Chambre d’agriculture, «il faut faire de l’agriculture une véritable cause nationale, ce qui implique de réels choix stratégiques, à l’image de ce qui a été fait avec la mise en place de la PAC et des lois d’orientation de 1960 et 1962».
L’accord-cadre remis en cause
Cette session s’est également intéressée aux incidences de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) sur les actions de l’accord-cadre du Conseil départemental. «Celles-ci sont en partie remises en cause avec l’application de cette nouvelle loi» a rappelé Vincent Lavier, entouré de Sophie Fonquernie (Conseil régional) et Marc Frot (Conseil départemental), tous deux en charge des dossiers agricoles dans leur organisme respectif.
Marc Frot a indiqué que le Département ne pouvait plus agir dans le domaine économique que par convention avec la Région et en complément de l’action de celle-ci.
Ainsi, les aides à la génétique, à la diversification, au sanitaire, à la gestion de l’eau et au service de remplacement ne pourront plus être octroyées d’ici un an et l’expiration d’une convention transitoire signée il y a quelques semaines. Jean-Pierre Godot, Ghislaine Verstraete, Pascal Martens, Pascal Chadoeuf et Olivier Gallien ont successivement mis en avant la nécessité de conserver ces soutiens spécifiques au niveau régional.
Sophie Fonquernie s’est montrée globalement optimiste sur l’adaptation de la nouvelle réglementation, mais de nombreux points d’interrogation ont subsisté à l’issue des échanges. «Chacun a bien pris note du travail qu’il devait mener cet automne» a arbitré Vincent Lavier.
Cette session, conclue par Serge Bideau, nouveau secrétaire général de la préfecture, s’est achevée par deux visites terrain : la première à l’aire collective de lavage à Gevrey-Chambertin, la seconde à la retenue collinaire de Fauverney.
La situation n’est pas plus glorieuse dans les productions animales, que ce soit en viande ou en lait : la «faiblesse» de prix permettra d’obtenir des revenus nuls seulement dans les meilleurs cas. La viticulture n’est pas mieux lotie avec l’impact du gel de fin avril. «Entre la baisse de la production et celle des prix, la perte globale dépassera probablement les 200 millions d’euros sur le département. Au-delà des pertes sur les exploitations, toute l’économie gravitant autour de l’agriculture va en subir les contre-coups» poursuit Vincent Lavier.
L’agriculture, cause nationale ?
Les agriculteurs ne s’endettent plus pour investir mais pour continuer de travailler. «C’est un phénomène nouveau qui a commencé en fin d’année 2015. C’est très grave, d’autant qu’il n’y a aucune visibilité sur l’avenir» déplore le président de la Chambre d’agriculture, pour qui «la recherche de compétitivité pour rester dans la course folle du libéralisme imposé par l’Europe montre clairement ses limites».
Pour Vincent Lavier, «de deux choses l’une : soit l’Europe réinstaure un minimum de mécanismes de régulation pour soutenir la production et assurer un minimum de rentabilité, soit le marché reste tel quel et l’agriculture subira le même sort que le textile et la sidérurgie». Pour le président de la Chambre d’agriculture, «il faut faire de l’agriculture une véritable cause nationale, ce qui implique de réels choix stratégiques, à l’image de ce qui a été fait avec la mise en place de la PAC et des lois d’orientation de 1960 et 1962».
L’accord-cadre remis en cause
Cette session s’est également intéressée aux incidences de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) sur les actions de l’accord-cadre du Conseil départemental. «Celles-ci sont en partie remises en cause avec l’application de cette nouvelle loi» a rappelé Vincent Lavier, entouré de Sophie Fonquernie (Conseil régional) et Marc Frot (Conseil départemental), tous deux en charge des dossiers agricoles dans leur organisme respectif.
Marc Frot a indiqué que le Département ne pouvait plus agir dans le domaine économique que par convention avec la Région et en complément de l’action de celle-ci.
Ainsi, les aides à la génétique, à la diversification, au sanitaire, à la gestion de l’eau et au service de remplacement ne pourront plus être octroyées d’ici un an et l’expiration d’une convention transitoire signée il y a quelques semaines. Jean-Pierre Godot, Ghislaine Verstraete, Pascal Martens, Pascal Chadoeuf et Olivier Gallien ont successivement mis en avant la nécessité de conserver ces soutiens spécifiques au niveau régional.
Sophie Fonquernie s’est montrée globalement optimiste sur l’adaptation de la nouvelle réglementation, mais de nombreux points d’interrogation ont subsisté à l’issue des échanges. «Chacun a bien pris note du travail qu’il devait mener cet automne» a arbitré Vincent Lavier.
Cette session, conclue par Serge Bideau, nouveau secrétaire général de la préfecture, s’est achevée par deux visites terrain : la première à l’aire collective de lavage à Gevrey-Chambertin, la seconde à la retenue collinaire de Fauverney.