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à‰leveurs et acheteurs associés

Une sérénité retrouvée, pourvu que ça dure

L'€™assemblée générale d'€™Elvea 21-89 dresse un constat positif de l'€™année 2011. Les cours des animaux maigres et gras redonnent le sourire.
Par Aurélien Genest
Une sérénité retrouvée, pourvu que ça dure
Les cours de la viande se portent bien et l'assemblée Elvea 21-89 s'est voulue résolument optimiste.
Consultons les archives de Terres de Bourgogne. En 2008, François Deroye dressait le constat suivant : [I]«L'€™élevage est dans la tourmente»[i]. Quatre ans plus tard, ça va beaucoup mieux. Le discours du président d'€™Elvea 21-89 est désormais positif : [I]«cela fait 25 ans que je suis agriculteur et en ce qui concerne mes ventes et celles de la plupart de mes collègues, jamais les cours n'€™avaient atteint ce niveau»[i]. Comme le rappelle François Deroye, ceci est un moindre mal : [I]«les crises ont été nombreuses ces dernières années et les éleveurs ont constamment dû s'€™adapter. Cela fait trop longtemps que nous sommes la variable d'€™ajustement de la production de viande bovine. Nous pouvons même espérer que le cours deviennent encore meilleurs»[i]. Pour le président d'€™Elvea 21-89, l'€™élevage est un métier [I]«dur et exigeant notamment en temps de travail», «il est donc normal qu'€™il soit rémunéré à sa juste valeur et il est bien temps que l'€™aval en prenne conscience»[i].
[INTER]Pas d'€™euphorie non plus[inter]
Pour assister à une telle hausse des cours, François Deroye
rappelle la meilleure transparence sur la fixation des prix du gras en France, l'€™ouverture de marchés à l'€™export, la conjoncture mondiale et l'€™appui du ministre de
l'€™Agriculture.
Lors de l'€™assemblée générale d'€™Elvea 21-89, Denis Tarteret, le président du collège acheteurs, a également retracé les caractéristiques de l'€™année 2011 avec cette hausse constatée des cours de la viande.
Concernant l'€™année 2012, la baisse de la production et la demande des pays tiers donnent [I]«un horizon optimiste»[i]: [I]«C'€™est la première fois que la demande est plus forte que l'€™offre mais attention, ne nous emballons pas, une catastrophe sanitaire est vite arrivée»[i] tempère Denis Tarteret, pour qui la vigilance est de mise. [I]«L'€™association est là pour renseigner et coordonner toutes les informations et obligations. à‰leveurs et commerçants doivent travailler ensemble pour gagner cette bataille de la valorisation du travail, c'€™est dans l'€™union qu'€™est la force»[i] souligne le président du collège acheteurs.
Pour François Deroye, il est clair que des solutions à la tuberculose bovine apporteraient un bon bol d'€™air : «ce dossier est aujourd'€™hui enlisé et on n'€™en voit pas l'€™issue. Les éleveurs du département paient un lourd tribut à cette prophylaxie et les animaux marqués «21» sont difficiles à commercialiser. Ce serait un grand soulagement que des solutions apparaissent enfin».
[INTER]Un exposé plein de promesses[inter]
Vincent Chatellier, économiste à l'€™Inra de Nantes, est venu exposer les perspectives du marché mondial, les promesses de la Pac et ses adaptations possibles. Ingénieur formé à Dijon, Vincent Chatellier est décidément très apprécié dans le département. Le Crédit Agricole l'€™avait déjà convié à Dijon en septembre 2011, de même que la SAS Bresson en début d'€™année. [I]«Son intervention résumée dans Terres de Bourgogne m'€™a donné envie de l'€™inviter et je ne regrette pas du tout. C'€™est quelqu'€™un de très intéressant et tous les éleveurs présents ont été captivés»[i] dira François Deroye. A l'€™image de Gilles Morel, éleveur à Thoisy-le-Désert dans le canton de Pouilly-en-Auxois : [I]«Nous avions quelqu'€™un d'€™optimiste, pour une fois! Sa présentation était très intéressante. Il y a normalement des jours meilleurs devant nous. La raison? Nous produisons moins que l'€™on consomme, les cours devraient donc se tenir. Concernant la Pac, Vincent Chatellier a insisté sur le fait que la PMTVA devait rester couplée, c'€™est très important. Dans nos régions, il n'€™y a pas de raison d'€™avoir peur du verdissement de la Pac, il n'€™y aura pas beaucoup d'€™impacts. Sur la mondialisation, Vincent Chatellier a précisé qu'€™il ne fallait plus craindre l'€™exportation des pays des Amérique du sud qui marquent le pas. Un des points négatifs de l'€™exposé concerne les coûts de productions qui vont augmenter avec la hausse du prix du pétrole et des aliments. Il faut donc que les cours de la viande suivent. J'€™espère juste que les problèmes sanitaires ne freineront pas l'€™embellie actuelle»[i].

Des prix moyens en hausse

Taurillons maigres : 1070€ soit 36€ de plus qu'€™en 2010, notamment grâce aux prix pratiqués entre septembre et décembre : le prix moyen au premier semestre était de 1046€ alors qu'€™il était de 1130€ au deuxième. Le poids vif moyen pour les charolais était de 617 kg. Vaches maigres : 1075€ soit 87€ de plus que le prix de vente moyen observé pour l'€™année 2010. Taurillons gras : 3€55 (23F30) alors qu'€™il était de 3€18 (20F86) en 2010. La moyenne de vente au cours du deuxième semestre (3€67 soit 24F07) a été supérieure à celle du premier trimestre (3€38 soit 22F17). Le poids moyen de sortie a été de 447kg donc sensiblement identique à 2010 (452kg). Vaches grasses : 3€17 (20F80) alors qu'€™il était de 3€ (19F70) en 2010. Au premier semestre, il était de 3€11 (20F40) puis 3€27 (21F45) au deuxième semestre. Le poids de vente moyen était de 420kg ( il était de 413kg en 2009). Taureaux gras : 2€30 (15F10) avec un poids moyen à 608kg. Le prix moyen en 2010 était de 2€16 (14F17) pour un poids de 586kg. Broutards : 941€, ce qui est globalement identique à 2009 (938€) et 2010 (935€) mais on observe un écart important entre les deux semestres de l'€™année. Le prix de vente moyen au premier semestre était de 912€ alors qu'€™il a été de 974€ au deuxième semestre. Laitonnes : le cours reste assez stable avec un prix moyen légèrement supérieur à 2010 (671€ en moyenne soit 4€ de plus que 2010).