Résultats économiques
Une sacrée ardoise pour la Côte d’Or
CERFrance BFC vient de publier les résultats de l’année écoulée. La tendance vire au rouge.
Ce n’est pas un scoop, 2014 a été une année difficile. «Calamiteuse» selon François Massuard, chargé d’études à CER France BFC, qui a présenté, la semaine dernière lors d’une réunion, les principales tendances enregistrées dans le département. Les moyennes, issues d’un panel de 2500 exploitations, laissent apparaître des résultats courants plus que décevants (céréales Plaine dijonnaise : -70€/ha, polyculture lait Plaine dijonnaise : 33€/ha, bovins viande Ouest Côte d’Or: 57€/ha, polyculture viande Ouest Côte d’Or : - 17€/ha, polyculture viande Plaine dijonnaise : - 62€/ha). «Dans certains cas, c’est pire qu’en 2009» commente François Massuard. A l’exception des producteurs laitiers spécialisés, la conjoncture a été difficile dans tous les systèmes. Les producteurs céréaliers connaissent un second record en l’espace de trois ans : après le pic historique de 2012, c’est cette fois-ci le «gouffre» 2014. «Les amplitudes sont énormes et certains n’étaient pas bien préparés en terme de trésorerie» ajoute le chargé d’études. Certaines situations deviennent «préoccupantes», notamment dans le Châtillonnais, secteur à faibles potentiels qui subit d’importants aléas climatiques depuis plusieurs années. Les éleveurs bovins viande, eux, connaissent de nouveaux problèmes de rentabilité après une légère embellie des prix de vente.
Pour une maîtrise technique
François Massuard constate «d’importants écarts» entre agriculteurs, parfois issus d’un même secteur. «Cela se ressent encore plus lors d’une bonne année. Les agriculteurs les plus performants profitent mieux des opportunités. Les écarts d’EBE peuvent monter jusqu’à 500€/ha. Sur une exploitation de 150ha, le montant peut donc atteindre 75 000€, c’est considérable». Le chargé d’études s’est lancé dans une analyse multifactorielle pour expliquer ces disparités non liées aux potentiels : «je pense que la maîtrise technique est à remettre au cœur du système. Le quart supérieur des agriculteurs arrive à s’adapter et fait face aux difficultés. Il faut sans doute prendre exemple sur eux. Ne nous arrêtons pas aux moyennes publiées aujourd’hui, sinon c’est clairement inquiétant». François Massuard met l’accent sur la notion de prix d’équilibre, indicateur qui, selon lui, n’est encore que très peu connu des agriculteurs: «il s’agit du prix de vente à partir duquel la trésorerie trouve son équilibre. A mon humble avis, tout le monde devrait le connaître pour sa production, dans sa propre exploitation».
Conseils pour 2015
Pour la future campagne, François Massuard prône l’utilité de l’assurance récolte : «on lui reproche pas mal de choses mais elle permet de s’assurer un minimum de produit. Elle est presque devenue obligatoire devant la série d’aléas climatiques que l’on connaît ces temps-ci». L’intervenant fait aussi la part belle aux marchés à terme : «le Matif est un outil de sécurisation des prix. Il y a d’ailleurs une fenêtre de tir disponible aujourd’hui : les cours du blé sont remontés depuis décembre et ont dépassé 200 €/tonne sur le Matif en janvier. Il y a eu une possibilité d’engager une partie de la récolte 2015 avec des prix couvrant le prix d’équilibre... Des fenêtres de tir, il y en a toujours eu ces quatre dernières années. Le Matif est certes un outil complexe, mais il y a des organismes stockeurs, entre autres, qui accompagnent les agriculteurs à se former». Pour le système polyculture lait, les travaux entrepris sur les coûts de production «doivent se poursuivre» en 2015, de même que l’identification des économies de charge encore réalisables. Pour les bovins viande, un travail de filière est préconisé, afin d’adapter l’offre à la demande : «le marché du broutard en Italie est en crise, mais il semble y avoir pas mal de demandes du côté des Pays Tiers» relève François Massuard.
Pour une maîtrise technique
François Massuard constate «d’importants écarts» entre agriculteurs, parfois issus d’un même secteur. «Cela se ressent encore plus lors d’une bonne année. Les agriculteurs les plus performants profitent mieux des opportunités. Les écarts d’EBE peuvent monter jusqu’à 500€/ha. Sur une exploitation de 150ha, le montant peut donc atteindre 75 000€, c’est considérable». Le chargé d’études s’est lancé dans une analyse multifactorielle pour expliquer ces disparités non liées aux potentiels : «je pense que la maîtrise technique est à remettre au cœur du système. Le quart supérieur des agriculteurs arrive à s’adapter et fait face aux difficultés. Il faut sans doute prendre exemple sur eux. Ne nous arrêtons pas aux moyennes publiées aujourd’hui, sinon c’est clairement inquiétant». François Massuard met l’accent sur la notion de prix d’équilibre, indicateur qui, selon lui, n’est encore que très peu connu des agriculteurs: «il s’agit du prix de vente à partir duquel la trésorerie trouve son équilibre. A mon humble avis, tout le monde devrait le connaître pour sa production, dans sa propre exploitation».
Conseils pour 2015
Pour la future campagne, François Massuard prône l’utilité de l’assurance récolte : «on lui reproche pas mal de choses mais elle permet de s’assurer un minimum de produit. Elle est presque devenue obligatoire devant la série d’aléas climatiques que l’on connaît ces temps-ci». L’intervenant fait aussi la part belle aux marchés à terme : «le Matif est un outil de sécurisation des prix. Il y a d’ailleurs une fenêtre de tir disponible aujourd’hui : les cours du blé sont remontés depuis décembre et ont dépassé 200 €/tonne sur le Matif en janvier. Il y a eu une possibilité d’engager une partie de la récolte 2015 avec des prix couvrant le prix d’équilibre... Des fenêtres de tir, il y en a toujours eu ces quatre dernières années. Le Matif est certes un outil complexe, mais il y a des organismes stockeurs, entre autres, qui accompagnent les agriculteurs à se former». Pour le système polyculture lait, les travaux entrepris sur les coûts de production «doivent se poursuivre» en 2015, de même que l’identification des économies de charge encore réalisables. Pour les bovins viande, un travail de filière est préconisé, afin d’adapter l’offre à la demande : «le marché du broutard en Italie est en crise, mais il semble y avoir pas mal de demandes du côté des Pays Tiers» relève François Massuard.