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Cœur de Puisaye

Une redevance qui génère la colère

Frappés par une redevance «ordures ménagères» qu’ils jugent injustifiée, les agriculteurs en ont réclamé l’exonération auprès du président de la Communauté de communes «Cœur de Puisaye», Jean-Philippe Saulnier-Arrighi, lors d’une réunion organisée sous l’égide de la FDSEA de l’Yonne
Par Dominique Bernerd
Une redevance qui génère la colère
Face aux paysans en colère : le président du syndicat mixte, Michel Carré et le président de «Cœur de Puisaye», Jean-Philippe Saulnier Arrighi (de gauche à droite)
Artisans bijoutiers, agriculteurs, maçons, plâtriers, serruriers, marbriers, pressings… Toutes ces professions ont pour point commun d’avoir été répertoriées dans la même catégorie et dans l’obligation de payer une redevance annuelle pour leurs déchets professionnels ou industriels. Une décision votée en conseil communautaire par les membres de la Communauté de Communes «Cœur de Puisaye», qui a mis le feu dans les campagnes. Les agriculteurs du secteur se refusant à payer ce qu’ils considèrent comme une taxe inappropriée, compte-tenu du fait qu’ils recyclent leurs déchets sur l’exploitation, sans passer par la case déchetterie. Une réunion s’est tenue à Mézilles le 19 février dernier, avec, face aux paysans en colère, le président de la Communauté de communes, Jean-Philippe Saulnier Arrighi et le président du syndicat mixte de Puisaye gérant la collecte et le traitement des déchets, Michel Carré. Avec parfois des interventions houleuses, parmi les paysans présents, chacun ayant à cœur de s’exprimer et de manifester sa colère.

Si la facture annuelle réclamée, de l’ordre de 95,22 € pour cette année, «peut paraître insignifiante», selon le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, c’est son principe même qui est remis en cause, particulièrement dans le contexte de crise actuelle vécue par la profession : «on ne produit pas dans les exploitations agricoles de poubelles dites «ordures ménagères». Gravats, déchets verts, bois, tout chez nous est recyclé sur la ferme. Il faut que vous le compreniez, c’est aussi simple que ça !» Arguant du fait que les déchets dits «dangereux», comme les déchets vétérinaires, les emballages de produits phytos, etc, sont déjà recyclés via un organisme professionnel comme Adivalor. Les agriculteurs présents dénonçant par ailleurs l’iniquité de cette redevance, certains d’entre eux ayant eu à la payer dès 2014, alors que d’autres ne l’ont encore jamais reçue.
Si les échanges ont été vifs, la réunion a néanmoins débouché sur la promesse du président Saulnier Arrighi de défendre le point de vue exprimé par les agriculteurs lors d’un prochain conseil communautaire : «envoyez moi pour cela copie de votre engagement auprès de l’organisme de ramassage et de recyclage de vos déchets professionnels, accompagnée d’une lettre précisant sur l’honneur que vous n’utilisez pas les services de la déchetterie pour tous ces déchets issus de l’exploitation». Pour l’heure, le message syndical exprimé en fin de réunion est clair : «ne payez pas… !»