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Vols dans les exploitations

Une recrudescence observée durant les moissons

Dans le département, comme sur la scène nationale, les exploitants agricoles sont régulièrement victimes de vols en tout genre. Durant les moissons, une recrudescence a été observée dans le département avec plusieurs vols de carburant et de matériels agricoles (antenne GPS et console). La gendarmerie intervient régulièrement auprès des exploitants pour les informer des dangers et leur donner les clés pour limiter les larcins.
Par Christopher Levé
Une recrudescence observée durant les moissons
Une recrudescence des vols agricoles a été observée durant les moissons par la gendarmerie de l’Yonne.
Régulièrement, les agriculteurs sont confrontés à des vols sur leurs exploitations. Et l’Yonne n’est pas épargné par les larcins en tout genre. « Dans le département, nous avons plus ou moins les mêmes menaces et les mêmes types de délinquants qui agissent aux préjudices des exploitants agricoles : cela va du vol de carburant, voire vol de véhicules, vol de bétail, vol de métaux, de matériels agricoles (notamment les GPS) », indique le Major Stéphane Verse, référent sûreté de la cellule prévention technique de la malveillance, à la gendarmerie de l’Yonne. « Les GPS, c’est ce qui nous embête le plus à l’heure actuelle car c’est vraiment épisodique. On a eu une recrudescence ces derniers temps avec les moissons. Les tracteurs restent dans les champs donc il est facile pour les voleurs d’agir. C’est une tendance nationale », affirme-t-il.
Dans le département, ce sont les vols de carburant et de matériels agricoles dont sont le plus souvent victimes les agriculteurs. Pourquoi ? « Car maintenant, les exploitations agricoles sont isolées. L’exploitant n’habite plus sur son exploitation, la plupart du temps. Donc les bâtiments sont seuls et les délinquants sont à peu près tranquilles. Et comme nous sommes sur des grandes surfaces, s’équiper en clôture ou en matériel de surveillance n’est pas aisé, même si certains en ont », poursuit le Major Stéphane Verse. Les exploitations sont cambriolées au même titre qu’une résidence.

Le carburant et le matériel agricole sont les plus volés
Alors, note-t-on une hausse des vols agricoles cette année ? « Globalement, on est à peu près sur les mêmes bases que l’an dernier. Depuis le début d’année, on n’avait quasiment rien au niveau des préjudices agricoles. Mais là, pendant les moissons, l’Yonne, ainsi que l’Aube et le Haut Doubs ont été fortement impactés. On peut se retrouver sur les mêmes équipes qui ont agi », répond le Major Stéphane Verse. « Cette année, on a eu une recrudescence de vols d’antennes GPS et de consoles pendant les moissons, ce qui n’était pas le cas les autres années où les vols étaient plus réguliers sur l’ensemble de l’année ».
Peut-on expliquer cela avec l’effet confinement ? « C’est une possibilité », confirme le Major Verse. « Pendant cette période, très peu de véhicules tournaient, c’était beaucoup plus facile pour nous de les contrôler. Nous avons vu l’impact, même au niveau des cambriolages des résidences et autres larcins, on était plus tranquille. Là, les voleurs ont malheureusement rattrapé le retard qu’ils avaient pris pendant le confinement ».

Faire remonter les faits à la gendarmerie
Pour lutter contre cette délinquance, le Major Stéphane Verse intervient régulièrement lors de réunions de prévention pour informer les exploitants des risques et expliquer comment les limiter. Ce dernier insiste sur l’importance de porter plainte lorsque l’on est victime d’un vol, même « minime ». « Ou au moins nous faire remonter les faits », complète-t-il. « Ce qui est intéressant pour nous, c’est de quantifier le nombre de faits au préjudice des exploitants. Cela nous permet de résoudre des affaires, de faire des regroupements judiciaires et de connaître les faits sur un même secteur », explique le Major Verse.
Le gendarme peut également intervenir à la demande des exploitants, sur leurs sites. « On fait le tour ensemble des exploitations et on regarde comment améliorer la sécurité du site. Aussi bien sur les plans techniques, humain et organisationnel. Moi j’insiste beaucoup sur l’humain et l’organisationnel car cela ne coûte rien à l’exploitant », confie-t-il. « Le plan humain, c’est l’échange de renseignements entre les différentes parties. Et l’organisationnel, c’est penser à démonter le GPS, même si cela prend quelques minutes de plus, en finissant le travail. C’est stationner les véhicules en faisant en sorte de bloquer au maximum l’accès aux réservoirs. Ce sont deux aspects primordiaux ».
Et si un exploitant est témoin d’un vol en direct ? « Il faut appeler le 17 immédiatement, ne surtout pas intervenir seul. On ne sait jamais à qui on a affaire en face », conclut le Major Stéphane Verse.

Un nouveau dispositif d’alerte par SMS ?

Actuellement, la gendarmerie et la Chambre d’agriculture de l’Yonne travaillent conjointement pour mettre en place un système d’alerte par SMS. Celui-ci consisterait à envoyer un message aux exploitants des secteurs où il y a eu un vol, voire à l’ensemble des agriculteurs du département suivant les faits. « Un échange d’information à l’instant T », comme le dit le Major Stéphane Verse, qui pourrait permettre aux exploitants agricoles de davantage faire attention et d’éviter d’avoir des visites malveillantes de jour, comme de nuit.