Portrait
Une reconversion atypique
Cadre dans la grande distribution, Julien Magret a un jour tout quitté pour entreprendre une nouvelle vie professionnelle en lien avec sa passion des vaches. Une reconversion réussie puisqu’il est aujourd’hui éleveur laitier associé au Gaec de Chichery.
Julien Magret en sourit encore : «compte tenu de mon nom de famille, on m’avait conseillé de faire dans le canard, mais ma passion, c’était les vaches !» Une passion née un jour, d’une visite pendant ses vacances, chez un éleveur pyrénéen spécialisé dans la race limousine. Pas facile à concilier avec une carrière professionnelle dans la grande distribution où, après avoir gravi tous les échelons, l’homme a multiplié les postes de directeur de magasin pour les plus grandes enseignes de sport et bricolage, en métropole et à l’outremer : «les jours étaient longs et les nuits courtes ! C’est en 2011 que j’ai franchi le pas, demandant à ma hiérarchie d’alors, de faire partie du plan de licenciement qui se préparait, pour entamer une formation de reconversion sur 2 ans».
Contact pris auprès de la Chambre d’agriculture du Loiret, son lieu de résidence, on lui conseilla d’aller passer quelques temps dans une ferme, pour se forger une idée : «je devais y passer une semaine, j’y suis resté un mois !» Avant de s’inscrire pour un Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole au CFPPA d’Auxerre La Brosse. Le plus difficile après, n’étant pas de décrocher le diplôme, mais de commencer à travailler : «ou les gens vous disent «on sait pas ce qu’on pourrait te donner à faire car tu ne sais rien faire, ou alors la banque vous répond que «vous n’avez pas d’expérience et on ne peut vous prêter» Toutes les portes se ferment !» Avec pour handicap supplémentaire, son parcours professionnel antérieur : «tout ce qu’on me proposait, c’était de développer une activité commerciale naissante, en me précisant bien «ne t’inquiètes pas, tu toucheras pas une vache !» Difficile d’être crédible quand on n’est pas du cru…!
«J’avais le niveau d’un gamin de 14 ans»
Il aura suffi d’une petite annonce parue plusieurs semaines de suite dans Terres de Bourgogne pour que les choses s’accélèrent : «les premières stipulaient que l’on recherchait quelqu’un «avec expérience», mais dans celles qui suivirent, cette mention avait disparu, alors j’ai postulé» Avec succès, puisqu’en avril 2013, Julien Magret a intégré le Gaec de Chichery en tant qu’associé. Une structure habituée à privilégier la passion à l’expérience, la personne à qui il a succédé sur l’exploitation et qui y a travaillé pendant 30 ans, étant un ancien militaire ! Le plus difficile au début ? «De passer d’un métier où j’étais maitrisant, à un autre où j’avais le niveau d’un gamin de 14 ans et où on passe pour un idiot la moitié de la journée en faisant ânerie sur ânerie». Mais l’inexpérience a aussi ses atouts : «comme d’arriver sur la pointe des pieds, sans idées toutes faites et sans vouloir imposer ses choix». Pas d’ancêtre paysan dans l’arbre généalogique familial, alors forcément, au début, «dans la famille, je suis passé pour un extra terrestre, même si avec le temps, il y a plus de fierté aujourd’hui que d’interrogation». Car à force de persévérance, enchaînant les heures de traite et les soins aux animaux, Julien a aujourd’hui dépassé son rêve et l’agriculteur a pris le pas sur le cadre commercial, sans aucun regret de sa vie d’antan. Ici, tout le troupeau est en commun et chacun des six associés a des parts dans le capital social. Une mutualisation des moyens qui va de pair avec une prise de décisions commune : «pas toujours facile d’être à six pour prendre une décision, mais ainsi, on fait surement six fois moins de bêtises aussi ! Etre seul sur son exploitation, c’est une liberté, mais qui peut vite vous coûter cher en cas d’erreur». Et comme la passion des vaches est toujours présente, l’ancien directeur de magasin a fait l’acquisition de deux Bretonnes Pie Noir, dont il va s’occuper en famille le week-end avec ses enfants de 6 et 8 ans. Qui sait..? Peut-être la naissance d’une future vocation et le début d’une longue dynastie d’agriculteurs au sein de la famille Magret !
Contact pris auprès de la Chambre d’agriculture du Loiret, son lieu de résidence, on lui conseilla d’aller passer quelques temps dans une ferme, pour se forger une idée : «je devais y passer une semaine, j’y suis resté un mois !» Avant de s’inscrire pour un Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole au CFPPA d’Auxerre La Brosse. Le plus difficile après, n’étant pas de décrocher le diplôme, mais de commencer à travailler : «ou les gens vous disent «on sait pas ce qu’on pourrait te donner à faire car tu ne sais rien faire, ou alors la banque vous répond que «vous n’avez pas d’expérience et on ne peut vous prêter» Toutes les portes se ferment !» Avec pour handicap supplémentaire, son parcours professionnel antérieur : «tout ce qu’on me proposait, c’était de développer une activité commerciale naissante, en me précisant bien «ne t’inquiètes pas, tu toucheras pas une vache !» Difficile d’être crédible quand on n’est pas du cru…!
«J’avais le niveau d’un gamin de 14 ans»
Il aura suffi d’une petite annonce parue plusieurs semaines de suite dans Terres de Bourgogne pour que les choses s’accélèrent : «les premières stipulaient que l’on recherchait quelqu’un «avec expérience», mais dans celles qui suivirent, cette mention avait disparu, alors j’ai postulé» Avec succès, puisqu’en avril 2013, Julien Magret a intégré le Gaec de Chichery en tant qu’associé. Une structure habituée à privilégier la passion à l’expérience, la personne à qui il a succédé sur l’exploitation et qui y a travaillé pendant 30 ans, étant un ancien militaire ! Le plus difficile au début ? «De passer d’un métier où j’étais maitrisant, à un autre où j’avais le niveau d’un gamin de 14 ans et où on passe pour un idiot la moitié de la journée en faisant ânerie sur ânerie». Mais l’inexpérience a aussi ses atouts : «comme d’arriver sur la pointe des pieds, sans idées toutes faites et sans vouloir imposer ses choix». Pas d’ancêtre paysan dans l’arbre généalogique familial, alors forcément, au début, «dans la famille, je suis passé pour un extra terrestre, même si avec le temps, il y a plus de fierté aujourd’hui que d’interrogation». Car à force de persévérance, enchaînant les heures de traite et les soins aux animaux, Julien a aujourd’hui dépassé son rêve et l’agriculteur a pris le pas sur le cadre commercial, sans aucun regret de sa vie d’antan. Ici, tout le troupeau est en commun et chacun des six associés a des parts dans le capital social. Une mutualisation des moyens qui va de pair avec une prise de décisions commune : «pas toujours facile d’être à six pour prendre une décision, mais ainsi, on fait surement six fois moins de bêtises aussi ! Etre seul sur son exploitation, c’est une liberté, mais qui peut vite vous coûter cher en cas d’erreur». Et comme la passion des vaches est toujours présente, l’ancien directeur de magasin a fait l’acquisition de deux Bretonnes Pie Noir, dont il va s’occuper en famille le week-end avec ses enfants de 6 et 8 ans. Qui sait..? Peut-être la naissance d’une future vocation et le début d’une longue dynastie d’agriculteurs au sein de la famille Magret !