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Vendanges 2020

Une récolte des plus précoces

Dans le département, les vendanges ont déjà débuté depuis une semaine pour certains domaines, avec les crémants. Une précocité rare pour être soulignée, alors que les récoltes ont traditionnellement lieu davantage autour du 10 septembre. S’il est trop tôt pour parler de prévision au niveau des rendements, la qualité semble être présente, notamment pour les blancs dont les vendanges ne débuteront qu’à partir
de la semaine prochaine.
Par Christopher Levé
Une récolte des plus précoces
Le domaine Verret prévoit de vendanger jusqu’au 8 septembre.
À Saint-Bris-le-Vineux, le début des vendanges a sonné lundi après-midi. « Faire un départ un 17 août, c’est au-delà de l’exceptionnel, c’est presque de la science-fiction », lance Bruno Verret, viticulteur de la commune. « Pour mes parents, la moyenne était autour du 20 septembre. Pour moi, c’est plutôt vers le 10 septembre ».
Des vendanges précoces qui s’expliquent avec les conditions climatiques de cette année. S’il y a eu de gros coups chauds notamment début août, faisant de la casse sur la vigne avec du raisin brûlé et flétri, qui va compliquer le travail lors du tri, « on imagine une récolte assez belle en quantité », indique Bruno Verret. « On a eu la chance d’avoir de l’eau, ce que l’on n’avait pas les dernières années. Il y a eu près de 50 mm la semaine dernière, cela va aider à finaliser la maturité du raisin ».
Alors, à quoi s’attendre au cas par cas ? « Pour les rouges, le millésime sera compliqué car ce sont les pinots noirs qui ont le plus souffert du chaud, car la maturité était avancée. Mais cela ne veut pas dire qu’il sera mauvais. Il peut même être très bon », assure Bruno Verret. « Quant aux blancs, on devrait avoir des vins avec de belles acidités et des volumes assez jolis. Cela peut faire un très beau millésime de blancs ».

S’adapter aux règles sanitaires
Dans un contexte particulier de crise sanitaire, beaucoup s’interrogeaient sur l’organisation pour les vendanges, notamment pour trouver de la main-d’œuvre. Finalement, « c’est une année plutôt facile pour trouver du personnel », affirme Bruno Verret. « Avec la récolte précoce, beaucoup d’étudiants, qui sont arrêtés depuis un bon moment, avaient envie de travailler et de gagner de l’argent. Jusqu’à début septembre (et le retour sur les bancs de l’école), le personnel sera là. Cela peut être un peu plus compliqué ensuite ».
Le plus gros du travail organisationnel consiste à s’adapter aux règles sanitaires pour limiter la propagation du virus. « Les vendanges manuelles, cela veut dire du personnel, des contacts, des risques. Donc, on a commencé par proposer aux salariés permanents et aux saisonniers, d’aller faire un test Covid. Pour se rassurer et rassurer les gens avec qui ils vont travailler », explique le vigneron du domaine Verret. « Et en termes de logistique, on va être un peu plus draconien que d’habitude. On est vigilant pour que les équipes restent formées : toujours les mêmes personnes dans les voitures par exemple. Pour éviter qu’il y ait un trop gros brassage ».
Quant aux repas du midi ? « On continue de les assurer mais sous une autre forme. On sert sur plateau au lieu de se faire passer les plats comme à l’accoutumée. Puis, on a la chance d’avoir la place nécessaire pour faire manger les salariés qu’à quatre sur des grandes tables. Avec les consignes, tant pour les déplacements en véhicule que dans le réfectoire, de garder le masque. Et dès que l’on touche quelque chose de collectif, c’est se désinfecter les mains avant ».
Dans les vignes, la consigne pour chaque vendangeur est de garder sa vendangette tout le long de la récolte. Les sceaux sont également lavés tous les soirs. « Le but est de limiter au maximum les risques ».

Vendanger à la machine ? Une « fausse excuse »
Si certains ont prévu de faire davantage de vendanges à la machine cette année, en raison de la crise sanitaire, cela n’est pas le cas du domaine Verret, qui reste sur ses habitudes. Pour Bruno Verret, vendanger à la machine « est une fausse excuse ». « Aujourd’hui, tout le monde dit qu’avec la réglementation Covid-19, c’est compliqué de vendanger à la main. Moi, je pense que l’on peut continuer de le faire. La Bourgogne est une région réputée. Vendanger à la machine avec pour seule excuse la crise sanitaire, alors que des adaptations sont possibles, c’est rogner les privilèges que nous offre la région. Certes on a des contraintes, certes c’est plus compliqué. Mais ce n’est pas insurmontable », confie Bruno Verret.
Pour le domaine Verret, les vendanges devraient durer près de quatre semaines, jusqu’au 8 septembre. En espérant une belle récolte au bout, tant sur la qualité que la quantité.

La grêle est tombée dans le Chablisien

Le mercredi 12 août, un épisode de grêle a eu lieu en fin d’après-midi, dans le Chablisien. La Chambre d’agriculture de l’Yonne rapporte que plusieurs secteurs ont été impactés. Sur le vignoble de Serrigny, des vignes ont été touchées jusqu’à 100 % (feuilles et grappes détruites). Des vignes ont également été touchées de façon importante sur grappes avec des baies fendues ou éclatées, dans le nord de Béru. Plusieurs secteurs de Beines (Cornasse, Côte de Savant, Beauroy, Vauligneau…) : des vignes ont été touchées sur grappes de façon variable (de quelques baies éclatées à des parts plus importantes).
La Chambre d’agriculture de l’Yonne indique aussi que « dans les parcelles dans lesquelles une part notable des grappes a été touchée (avec au moins une baie fendue ou éclatée), si les conditions météo humides se confirment dans les prochains jours, des précautions peuvent être prises afin de prévenir un développement de pourriture grise ». Ainsi, il est nécessaire d’aérer la végétation par un rognage si celui-ci avait été retardé du fait des températures caniculaires. Et éventuellement de faire un traitement préventif avec certains produits de biocontrôle dans les parcelles sensibles à la pourriture grise (abritées du vent, avec des rosées plus fréquentes).