Rencontres Techniques ovines de Bourgogne
Une production «agroécolo» dans le vent et rentable...
Les 11ème Rencontres Techniques Ovines de Bourgogne sur le thème «Des innovations en élevage ovin», se sont tenues le 29 septembre au Pôle ovin de Charolles, qui fête là ses dix ans d’existence. L’occasion de montrer que la production ovine est parfaitement en phase avec les enjeux économiques et environnementaux auxquels l’élevage est confronté.
Parmi les nombreux apports et contributions de cette journée, les différents témoignages d’éleveurs ovins auront certainement marqué les esprits des quelques 150 personnes qui ont participé à cette 11ème édition des Rencontres techniques ovines régionales. Les parcours sont différents, les choix techniques et les stratégies d’exploitation aussi, mais chaque éleveur a su trouver un modèle d’organisation et un schéma de développement qui correspond à ses attentes et surtout, qui lui assure un revenu décent.
La souplesse et la diversité des systèmes, la rapidité du retour sur investissement, apparaissent comme autant d’atouts à valoriser. Quand Alexandre Saunier, jeune éleveur, évalue positivement «le modernisme, la technicité et le revenu, en rapport aux investissements nécessaires», il explique aussi qu’avec de la rigueur et de l’organisation, on peut être performant «sans sacrifier sa vie de famille». Pas forcément attiré par l’élevage ovin au début, ce sont les efforts de la filière pour renforcer son attractivité (Reconquête ovine, Inn’Ovin) qui l’ont convaincu de développer la troupe jusqu’à 500 brebis. Être éleveur aujourd’hui selon lui, «c’est travailler bien et travailler à moindre coût», c’est aussi savoir s’organiser et s’équiper pour concilier passion du métier et qualité de vie : «dégager du temps, ce n’est pas incompatible avec la passion du métier. Je m’éclate au boulot, je préserve ma qualité de vie, je prends trois semaines de congés et j’ai un revenu digne de ce nom».
Une production bien raisonnée et raisonnable quand on s’installe
Même aboutissement chez les éleveurs participants à la table ronde sur le thème de l’agoécologie en élevage ovin. Rien de commun entre l’exploitation de Fabrice Trottier dans l’Yonne (céréales ovins) et celle de Patrice Guyard dans la Nièvre (bovins viande et ovins), mais pour chacun, la production ovine contribue à l’équilibre du système dans son ensemble et permet d’en optimiser l’efficacité et la rentabilité. Témoignage complémentaire riche d’enseignement aussi, celui de Jean-Baptiste Gougeon, directeur de l’exploitation du Pôle régionale ovin, qui n’a pas cessé depuis dix ans de faire évoluer les pratiques d’élevage, et pour lequel l’agro-écologie consiste à optimiser la production ovine à partir des ressources de son territoire (production de biomasse, pâturage hivernal chez les voisins, limitation des intrants, vente directe d’agneaux de qualité...). L’accroissement du cheptel a été ainsi mené à bien en dix ans, tout en réduisant les surfaces et augmentant l’autonomie fourragère.
Guillaume Dupuis, de l’EPL Fontaines, a donné quelques clés de lecture de l’agroécologie : «Observer, prendre en compte, échanger, s’adapter, mobiliser les processus vivants, pour imaginer des solutions nouvelles». Ce qui ressort ainsi, c’est que les pratiques agroécologiques sont «naturellement» présentes dans les élevages ovins : maintien des prairies, entretien des espaces naturels, autonomie alimentaire, limitation des intrants, utilisation raisonnée des antibiotiques et anti-parisitaires, optimisation des parcours en herbe (pâturage tournant), etc. Traditionnellement considéré comme un élevage de peu de rentabilité, les contraintes économiques ont conduit les éleveurs à faire preuve d’imagination pour optimiser leur production. Ils s’inscrivent ainsi depuis longtemps dans l’agroécologie sans le savoir. Emmanuelle Zanchi, qui anime le Réseau Élevage des fermes de Lycées agricoles, a confirmé que ces changements s’engagent dans tous les lycées, selon des trajectoires et des rythmes différents, entre l’amélioration de l’efficience et des ruptures plus fondamentales, chacun va a son rythme, mais la dynamique est lancée.
L’après-midi, sept ateliers thématiques ont permis de découvrir les bâtiments –équipements du pôle, les performances économiques et techniques des élevages, qui utilisent des mélanges fermiers, finissent leurs agneaux à l’herbe ou pâturent en automne, voire en hiver, avec un intérêt tout particulier pour la prestation de Laurence Sagot sur l’importance d’offrir un colostrum de qualité aux agneaux, dans les six heures qui suivent leur naissance.
La souplesse et la diversité des systèmes, la rapidité du retour sur investissement, apparaissent comme autant d’atouts à valoriser. Quand Alexandre Saunier, jeune éleveur, évalue positivement «le modernisme, la technicité et le revenu, en rapport aux investissements nécessaires», il explique aussi qu’avec de la rigueur et de l’organisation, on peut être performant «sans sacrifier sa vie de famille». Pas forcément attiré par l’élevage ovin au début, ce sont les efforts de la filière pour renforcer son attractivité (Reconquête ovine, Inn’Ovin) qui l’ont convaincu de développer la troupe jusqu’à 500 brebis. Être éleveur aujourd’hui selon lui, «c’est travailler bien et travailler à moindre coût», c’est aussi savoir s’organiser et s’équiper pour concilier passion du métier et qualité de vie : «dégager du temps, ce n’est pas incompatible avec la passion du métier. Je m’éclate au boulot, je préserve ma qualité de vie, je prends trois semaines de congés et j’ai un revenu digne de ce nom».
Une production bien raisonnée et raisonnable quand on s’installe
Même aboutissement chez les éleveurs participants à la table ronde sur le thème de l’agoécologie en élevage ovin. Rien de commun entre l’exploitation de Fabrice Trottier dans l’Yonne (céréales ovins) et celle de Patrice Guyard dans la Nièvre (bovins viande et ovins), mais pour chacun, la production ovine contribue à l’équilibre du système dans son ensemble et permet d’en optimiser l’efficacité et la rentabilité. Témoignage complémentaire riche d’enseignement aussi, celui de Jean-Baptiste Gougeon, directeur de l’exploitation du Pôle régionale ovin, qui n’a pas cessé depuis dix ans de faire évoluer les pratiques d’élevage, et pour lequel l’agro-écologie consiste à optimiser la production ovine à partir des ressources de son territoire (production de biomasse, pâturage hivernal chez les voisins, limitation des intrants, vente directe d’agneaux de qualité...). L’accroissement du cheptel a été ainsi mené à bien en dix ans, tout en réduisant les surfaces et augmentant l’autonomie fourragère.
Guillaume Dupuis, de l’EPL Fontaines, a donné quelques clés de lecture de l’agroécologie : «Observer, prendre en compte, échanger, s’adapter, mobiliser les processus vivants, pour imaginer des solutions nouvelles». Ce qui ressort ainsi, c’est que les pratiques agroécologiques sont «naturellement» présentes dans les élevages ovins : maintien des prairies, entretien des espaces naturels, autonomie alimentaire, limitation des intrants, utilisation raisonnée des antibiotiques et anti-parisitaires, optimisation des parcours en herbe (pâturage tournant), etc. Traditionnellement considéré comme un élevage de peu de rentabilité, les contraintes économiques ont conduit les éleveurs à faire preuve d’imagination pour optimiser leur production. Ils s’inscrivent ainsi depuis longtemps dans l’agroécologie sans le savoir. Emmanuelle Zanchi, qui anime le Réseau Élevage des fermes de Lycées agricoles, a confirmé que ces changements s’engagent dans tous les lycées, selon des trajectoires et des rythmes différents, entre l’amélioration de l’efficience et des ruptures plus fondamentales, chacun va a son rythme, mais la dynamique est lancée.
L’après-midi, sept ateliers thématiques ont permis de découvrir les bâtiments –équipements du pôle, les performances économiques et techniques des élevages, qui utilisent des mélanges fermiers, finissent leurs agneaux à l’herbe ou pâturent en automne, voire en hiver, avec un intérêt tout particulier pour la prestation de Laurence Sagot sur l’importance d’offrir un colostrum de qualité aux agneaux, dans les six heures qui suivent leur naissance.
Où va l’agneau français ?
Marie Carlier, GEB-Idele a présenté les principaux résultats de l’étude «Où va l’agneau ?». La viande ovine disponible en France provient à plus de 50% des importations et se trouve commercialisé à 55% en GMS. L’offre nationale apparaît peu adaptée en termes de prix et de découpes à l’approvisionnement de la RHD, contrairement aux imports qui de plus répondent mieux aux demandes d’entrée de gamme des GMS et donc concurrencent l’agneau «standard» français. La production d’agneau qui se démarque d’une manière ou d’une autre ou qui est produite sous signe de qualité, trouve en revanche pleinement sa place dans les boucheries, les rayons traditionnels à la coupe des GMS et le «cœur de gamme» en libre-service. Maurice Huet, président d’Interbev ovin explique que pour les entreprises d’abattage et de découpe, il est difficile de trouver des schémas économiques rentables en travaillant les carcasses françaises, déjà plus chères.