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Groupement de défense sanitaire

Une présence sur tous les fronts

Le GDS21, réuni le 14 mars en assemblée générale, a fait le point sur ses dossiers d’actualité.
Par Aurélien Genest
Une présence sur tous les fronts
Les échanges avec la salle ont été particulièrement nombreux, en présence de plusieurs représentants de l’État, dont Benoît Haas, nouveau directeur de la DDPP.
La lutte contre la tuberculose bovine porte ses fruits en Côte-d’Or, mais celle-ci n’est pas encore terminée. La prophylaxie en cours, réalisée à hauteur de 70%, fait état de deux foyers dans le département. L’un d’eux préoccupe le GDS par sa localisation en dehors de la zone habituellement infectée. «Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre. Le très bon travail des quinze dernières années ne doit pas s’arrêter là», s’est exprimé Jean-Luc Chevalier, président du GDS21, lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée la semaine dernière à Sombernon. La lutte collective doit se poursuivre avec l’implication de tous : chasseurs, piégeurs, louvetiers, DDPP, DDT, vétérinaires, laboratoires, Chambre d’agriculture, Conseil départemental, Conseil régional et bien entendu éleveurs. Jean-Luc Chevalier invite notamment à ne pas relâcher le piégeage sur la zone de surveillance. «Il est aussi nécessaire de lancer des programmes de recherche sur les nombreux résultats faussement positifs que nous obtenons, que ce soit sur les interactions qui font réagir les IDC ou encore les interférons», ajoute le président.

BVD, c’est pour bientôt
Le GDS de Côte-d’Or a décidé «d’emboîter le pas» en vue d’éradiquer la BVD, avant même la publication de la sortie de l’arrêté ministériel qui clarifiera les démarches à suivre. «Nos voisins ont déjà commencé, à l’image des éleveurs francs-comtois», fait remarquer Jean-Luc Chevalier, «c’est pourquoi nous allons commencer par la zone nord-est du département, frontière de la Franche-Comté et de la Champagne-Ardenne, là où l’élevage est le moins dense. Les élevages volontaires des autres zones du département pourront bien entendu débuter, ceci de façon à ne pas les pénaliser pour la vente de reproducteurs, les concours et surtout, ne pas bloquer le commerce». Ces «pionniers » devront être «vigilants» : un risque non négligeable de recontamination existera tant que les mesures ne seront pas rendues obligatoires. La vaccination limitera la formation d’IPI avant la mise en place du bouclage auriculaire qui, selon toute vraisemblance, interviendra à l’automne 2020.

L’IBR n’en finit pas, la FCO non plus
La qualification du département en zone épidémiologique favorable (ZEF) parait encore très loin dans le dossier de l’IBR. Le GDS met pourtant tout en œuvre pour l’obtenir. «La ZEF est une prophylaxie IBR trois fois moins coûteuse, soit une économie annuelle de 200 000 euros pour notre département», commente Jean-Luc Chevalier. L’assainissement des 62 élevages possédant encore moins de 8 bovins positifs doit être accéléré. «Nous devons suivre au plus près les 22 élevages positifs restants, dont l’assainissement sera mécaniquement très long dans certains cas», ajoute le président, souhaitant des actions coordonnées au niveau régional dans un souci d’efficacité. La FCO, quant à elle, est toujours présente, avec un impact sanitaire plus ou moins important. «Le GDS avait conseillé de vacciner les troupeaux, alors même que le vaccin était encore financé par l’État», rappelle le responsable du GDS. L’utilisation de vaccin en pleine circulation virale avait entraîné une confusion entre les effets du virus et du vaccin, expliquant la frilosité des éleveurs à vacciner. Des études rétrospectives ont pourtant confirmé l’innocuité
globale de la vaccination. «La FCO est une maladie réglementée au niveau international et européen», poursuit le Côte-d’orien, «pour la sortie d’une zone réglementée, la vaccination est la principale mesure. Cela représente un coût supplémentaire pour les éleveurs, que les prix du marché ne prennent pas en compte. Lors de leur dernière assemblée générale, les JA nous ont demandé de relayer une demande d’aide financière.
Je souhaite qu’une telle demande soit portée auprès du Conseil régional».

Cap sur la biosécurité

Le GDS et les services de l’État invitent les éleveurs à développer les mesures de biosécurité, celles-ci s’avèrent très utiles pour lutter contre les maladies infectieuses. «Il faut continuer à développer la réflexion dans toutes les exploitations», souligne Jean-Luc Chevalier, «je pense en premier lieu aux aménagement fonciers, mais aussi à une meilleure maîtrise des introductions d’animaux. Il nous faut peut-être ré-inventer la quarantaine. Pour certains d’entre nous, les mesures de bon sens sont déjà de mise. Mais pour d’autres, les efforts à fournir sont conséquents. Ils doivent déjà commencer par effectuer leurs clôtures pour éviter les divagations et faire leur prophylaxie de façon à respecter leurs voisins. Ce dossier biosécurité n’est pas un catalogue de mesures, mais des mesures différentes, adaptées d’une situation à l’autre».