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Méthanisation

Une pleine satisfaction

Le Gaec Asdrubal ouvrait ses portes vendredi dernier à Is-sur-Tille. L’unité de méthanisation opérationnelle depuis un an tient toutes ses promesses.
Par Aurélien Genest
Une pleine satisfaction
Vue aérienne de l’exploitation.
En mars 2017, Sébastien et Maxime Asdrubal mettaient en route une unité de méthanisation voie sèche discontinue d’une puissance de 170kWc. Quel est aujourd’hui le sentiment des deux jeunes Côte-d’oriens âgés de 35 et 30 ans ? « Le bilan est positif au vu de la production, 147 kWh ont été produits, alors que la prévision annuelle était de 140 kWh. Nous vendons environ 20 000 euros d’électricité chaque mois à EDF », révèlent les deux frères qui organisaient une porte ouverte vendredi 13 avril. Le coût de la construction s’élève à 1,8 million d’euros subventionnés à hauteur de 30 % par l’Ademe et le Conseil régional. Les membres du Gaec ont assuré une grande partie de la maçonnerie pour réduire sensiblement la facture.

Embauche d’un salarié
« Nous avons quatre garages. Chacun d’eux est vidé puis rempli tous les dix jours. Notre unité de méthanisation nécessite environ 30 heures de travail par mois », indique Sébastien Asdrubal. Si la production d’électricité dépasse aujourd’hui le prévisionnel, le temps passé à la préparation du substrat en fait tout autant. « D’après les estimations que l’on nous avait fournies, seulement deux ou trois heures devaient suffire pour préparer les mélanges, cette tâche représente en réalité l’équivalent d’une journée. Il en faut tout autant pour vider puis remplir un seul et même garage », poursuit l’agriculteur. Les associés du Gaec avaient anticipé : un second ouvrier a été embauché sur l’exploitation en début d’année 2017 pour assurer les besoins croissants de main-d’œuvre liés à la méthanisation.

Du fumier pour fonctionner
Le cheptel bovin du Gaec Asdrubal compte plus de 500 têtes (90 mères Salers, leurs descendances, des génisses et taurillons multiraces à l’engraissement) : le fumier issu du troupeau satisfait 50 % des besoins de fonctionnement de l’unité de méthanisation, pour des apports annuels de plus 3 500 tonnes. Les oignons représentent pour leur part 1 800 tonnes, comme l’expliquent les exploitants : « des usines du secteur de Dijon nous en fournissent. Il y a un peu de tout : des pelures, des oignons pourris… Nous échangeons ce volume contre du digestat, utilisé par un agriculteur fournit qui ces usines ». De l’ensilage de Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) est abondé à hauteur de 530 tonnes chaque année. « Il s’agit principalement de seigle forestier. Nous avons aussi de la paille issue de céréales et d’autres produits en plus faibles quantités, selon les opportunités. À titre d’exemple, aujourd’hui, nous avons récupéré de vieilles pommes de terre », ajoute Sébastien Asdrubal.

Des alertes par téléphone
La mise en route de l’unité a nécessité un certain nombre de réglages et de modifications. « Nous avons été épaulés par des techniciens, tout est compris dans un contrat », commente les deux éleveurs, « nous étions au courant de ce genre de pépins. Avec la méthanisation, il faut être prêt à se lever la nuit pour s’en occuper. Les alarmes reçues sur nos téléphones étaient quasiment quotidiennes les jours et les semaines après le lancement. Les problèmes sont divers et variés, mais jamais trop importants : le moteur peut s’arrêter à cause d’un taux trop élevé de particules, un filtre peut se boucher, le compresseur peut s’arrêter. La fréquence des problèmes diminue aujourd’hui, nous avons généralement une alerte par semaine. La méthanisation représente un travail à part entière et représente beaucoup de surveillance ».