Tracteurs
Une passion qui se conjugue en famille
Chez les Pheulpin, restaurer des tracteurs anciens est une histoire de famille. Jean-Luc, le père, et ses fils Damien et Aurélien, en possèdent aujourd’hui une bonne douzaine, datant des années cinquante aux années quatre-vingt, tous en parfait état de fonctionnement.

Le début d’une collection tient parfois à peu de chose. Un souvenir d’enfance, un film, un objet dans une vitrine… autant de facteurs qui peuvent faire naître une passion, parfois débordante. Chez les Pheulpin, agriculteurs à Arc-sur-Tille depuis plusieurs générations, c’est tout naturellement que la collectionnite a jeté son dévolu sur les tracteurs anciens. Jean-Luc, le père, Damien et Aurélien, les fils, en possèdent aujourd’hui plus d’une douzaine, tous bichonnés et en parfait état de fonctionnement.
L’aventure a débuté en 1998 par l’acquisition d’un Farmall 235 de 1959 qui appartenait à un voisin. « Je passais devant tous les jours en rentrant de l’école » se souvient Damien Pheulpin. Stationné dehors, à la merci des éléments, Damien a fini par le racheter pour le remettre sur roues. Une opération qui nécessite de collecter un maximum d’infos. À force de recherches sur internet, d’échanges sur les forums, de visites sur les foires, les Pheulpin, père et fils, ont pu redonner au petit tracteur son aspect et ses performances d’époque. La remise en état mécanique, une nouvelle peinture, réfection des lettrages ont ainsi permis au Farmall 235 de reprendre du service et de trôner fièrement sur les expositions de matériels agricoles anciens. En parcourant les expos, Damien a rapidement été séduit par d’autres modèles et en particulier le Farmall Cub de la Compagnie International Harvester (IH). « C’est ce qui nous a décidés à en acheter un de 1956 » souligne Damien. La collection familiale en compte aujourd’hui deux.
Plus tard, Damien et Aurélien s’intéressent de près à un autre engin : une david Brown 990. Un modèle déjà présent sur la ferme puisqu’il avait été acheté neuf par leur grand-père en 1972, année de la fusion de la marque anglaise avec le géant américain Case. Mais celui-ci, en panne, a failli être vendu par Jean-Luc, une fois chargé sur le camion, la famille n’a finalement pas pu se résoudre à le laisser quitter la ferme. Les deux frères ont donc entrepris de le restaurer lui aussi. Une opération qui aura finalement pris du temps. « Nous n’arrivions pas à le faire redémarrer. C’est seulement au bout de dix ans, grâce aux échnages sur internet, que nous avons trouvé la cause du problème : un mauvais calage de la pompe à injection ! ». Après quelques coups de clés, le tracteur blanc a retrouvé toutes ses forces, au point de servir toute l’année pour les travaux maraîchers de l’exploitation.
Plus ancien, le David Brown 850 de 1963 était lui aussi destiné à la ferraille. Récupéré chez un ami, il n’a finalement fait l’objet que d’un remplacement de rivet de disque d’embrayage pour reprendre du service. La bonne affaire ! La gamme des tracteurs blanc et rouge sera ensuite complétée par un 1 200.
Les Pheulpin sont assez fidèles à ces marques et à leurs différentes évolutions. Trois modèles de la gamme International (844, 845 et 1 046) sont en effet présents sur l’exploitation, ainsi que trois Case IH et un Mac Cormick.
Passage au bleu
Le dernier arrivé dans la collection change tant par sa couleur que par son origine. Cette fois c’est sur un tracteur bleu de fabrication française que les Pheulpin ont jeté leur dévolu : un Sift TD4. Un modèle rare, qui a lui aussi une histoire familiale. « Notre grand-père en avait un sur la ferme » précise Aurélien Pheulpin qui s’est mis en tête de retrouver ce tracteur. « Cela fait près de 10 ans que nous parcourons les sites de petites annonces et les forums internet… ». Une recherche active qui a porté ses fruits en septembre dernier. À peine arrivé à Arc-sur-Tille, ce TD4 de 1953 dégotté à Chaource est déjà en cours de restauration. Presque entièrement démonté dans un coin de hangar, ce monstre bleu va passer durant quelques mois entre les mains expertes de Jean-Luc, Damien et Aurélien, qui sauront, à n’en pas douter, lui redonner sa brillance d’autrefois.
L’aventure a débuté en 1998 par l’acquisition d’un Farmall 235 de 1959 qui appartenait à un voisin. « Je passais devant tous les jours en rentrant de l’école » se souvient Damien Pheulpin. Stationné dehors, à la merci des éléments, Damien a fini par le racheter pour le remettre sur roues. Une opération qui nécessite de collecter un maximum d’infos. À force de recherches sur internet, d’échanges sur les forums, de visites sur les foires, les Pheulpin, père et fils, ont pu redonner au petit tracteur son aspect et ses performances d’époque. La remise en état mécanique, une nouvelle peinture, réfection des lettrages ont ainsi permis au Farmall 235 de reprendre du service et de trôner fièrement sur les expositions de matériels agricoles anciens. En parcourant les expos, Damien a rapidement été séduit par d’autres modèles et en particulier le Farmall Cub de la Compagnie International Harvester (IH). « C’est ce qui nous a décidés à en acheter un de 1956 » souligne Damien. La collection familiale en compte aujourd’hui deux.
Plus tard, Damien et Aurélien s’intéressent de près à un autre engin : une david Brown 990. Un modèle déjà présent sur la ferme puisqu’il avait été acheté neuf par leur grand-père en 1972, année de la fusion de la marque anglaise avec le géant américain Case. Mais celui-ci, en panne, a failli être vendu par Jean-Luc, une fois chargé sur le camion, la famille n’a finalement pas pu se résoudre à le laisser quitter la ferme. Les deux frères ont donc entrepris de le restaurer lui aussi. Une opération qui aura finalement pris du temps. « Nous n’arrivions pas à le faire redémarrer. C’est seulement au bout de dix ans, grâce aux échnages sur internet, que nous avons trouvé la cause du problème : un mauvais calage de la pompe à injection ! ». Après quelques coups de clés, le tracteur blanc a retrouvé toutes ses forces, au point de servir toute l’année pour les travaux maraîchers de l’exploitation.
Plus ancien, le David Brown 850 de 1963 était lui aussi destiné à la ferraille. Récupéré chez un ami, il n’a finalement fait l’objet que d’un remplacement de rivet de disque d’embrayage pour reprendre du service. La bonne affaire ! La gamme des tracteurs blanc et rouge sera ensuite complétée par un 1 200.
Les Pheulpin sont assez fidèles à ces marques et à leurs différentes évolutions. Trois modèles de la gamme International (844, 845 et 1 046) sont en effet présents sur l’exploitation, ainsi que trois Case IH et un Mac Cormick.
Passage au bleu
Le dernier arrivé dans la collection change tant par sa couleur que par son origine. Cette fois c’est sur un tracteur bleu de fabrication française que les Pheulpin ont jeté leur dévolu : un Sift TD4. Un modèle rare, qui a lui aussi une histoire familiale. « Notre grand-père en avait un sur la ferme » précise Aurélien Pheulpin qui s’est mis en tête de retrouver ce tracteur. « Cela fait près de 10 ans que nous parcourons les sites de petites annonces et les forums internet… ». Une recherche active qui a porté ses fruits en septembre dernier. À peine arrivé à Arc-sur-Tille, ce TD4 de 1953 dégotté à Chaource est déjà en cours de restauration. Presque entièrement démonté dans un coin de hangar, ce monstre bleu va passer durant quelques mois entre les mains expertes de Jean-Luc, Damien et Aurélien, qui sauront, à n’en pas douter, lui redonner sa brillance d’autrefois.
Un peu d’histoire
La Sift (Société d’installation de force et de traction) est une entreprise française fondée en 1916. La Sift se consacre à l’origine dans la fabrication de moteurs et de matériel militaire. En 1938, l’entreprise s’oriente vers la construction de tracteurs agricoles et lance son premier modèle : le TD4. Il s’agit d’un tracteur diesel 4 temps à 4 cylindres en ligne, de 6 litres de cylindrée pour 43 CV à 1 100 tr/min. Côté gabarit, le TD4 mesure 3,23 mètres de longueur hors tout et une largeur de 1,78 m et affiche un poids à vide de 2 500 kg sans ballast (3 270 kg avec ballast).
Tous les éléments de ce tracteur sont fabriqués en France. L’entreprise Sift est installée à Boulogne-Billancourt puis déménage après guerre à Argenteuil. Après avoir produit des milliers de tracteurs, dont 5 000 issus des usines Snecma, les ventes finissent par s’effondrer en 1958 (seulement 284 tracteurs produits cette année-là). La marque disparaît définitivement en 1965, absorbée par la Compagnie des ateliers et forges de la Loire.
Tous les éléments de ce tracteur sont fabriqués en France. L’entreprise Sift est installée à Boulogne-Billancourt puis déménage après guerre à Argenteuil. Après avoir produit des milliers de tracteurs, dont 5 000 issus des usines Snecma, les ventes finissent par s’effondrer en 1958 (seulement 284 tracteurs produits cette année-là). La marque disparaît définitivement en 1965, absorbée par la Compagnie des ateliers et forges de la Loire.