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Fièvre catarrhale ovine

Une partie de l’Yonne en périmètre interdit

Suite à la découverte d’un cas avéré de FCO dans un cheptel bovin de la Nièvre, 28 communes du sud de département ont rejoint vendredi dernier le périmètre interdit, restreignant un peu plus les mouvements d’animaux
Par Dominique Bernerd
Une partie de l’Yonne en périmètre interdit
Une vingtaine de broutards est bloquée sur l’exploitation de Pascal Baron, suite à l’arrêt des exportations vers l’Italie
Premier foyer détecté en région Bourgogne, un cas avéré de FCO a été découvert en fin de semaine dernière dans un troupeau bovin, à Anthien, dans la Nièvre. Avec comme conséquence directe pour le département de l’Yonne, de voir son territoire entièrement concerné par le nouveau zonage défini comme suit : 28 communes (voir encadré), ont ainsi été placées en périmètre interdit, une large partie du département passant en zone de protection et le nord sénonais en zone de surveillance.  

Concernant les mouvements d’animaux, n’est autorisée qu’une circulation au sein du périmètre interdit (les foires peuvent être autorisées mais uniquement avec des bêtes issues de cette zone. Si les entrées dans le périmètre interdit sont autorisées, seules les sorties à destination directe d’un abattoir, avec abatage immédiat sous 24 h, sont autorisées. Avec l’obligation de désinsectiser les moyens de transport et les bouveries. En revanche, il n’est pas demandé de désinsectisation des camions d’équarrissage circulant à l’intérieur de ce périmètre. Concernant les zones de protection et surveillance, les mouvements d’une zone non règlementée à réglementée sont autorisés, mais uniquement du moins contaminé au plus contaminé. De zone de protection à zone de surveillance, une sortie est possible, mais uniquement après désinsectisation pendant 14 jours et dépistage par PCR (recherche du virus dans le sang), avec un résultat négatif. La vaccination a débuté en milieu de semaine dernière dans le département, mais ne concerne à ce jour que les animaux de 6 à 16 mois destinés à l’export ou aux échanges intracommunautaires. Il est rappelé qu’une seule intervention sera prise en charge par l’État (vaccination + rappel + deux déplacements), toute lot vacciné plus tard sera à la charge exclusive de l’éleveur. Des négociations sont en cours, concernant le délai minimum après vaccination. Actuellement de 60 jours, il pourrait être ramené à 10 jours si le pays destinataire en est d’accord. La FDSEA 89 a pour sa part demandé au Conseil départemental un soutien financier d‘urgence à destination des éleveurs, faisant remarquer dans le même temps aux services publics, «la lenteur du processus alors que le plan d’action est le même que celui de 2007. Dans la situation que traverse l’élevage, de tels délais de mise en route ne sont pas acceptables…»  

«Vous vous rendez compte du casse-tête que c’est… !»
Au téléphone, Pascal Baron planifie ce vendredi avec son vétérinaire, les vaccinations devant débuter en début de semaine. Éleveur de charolais à Sainte-Magnance et touché de plein fouet par l’arrêt des exportations de broutards à destination de l’Italie : «l’exploitation compte 60 vaches dont la moitié de mâles et les deux tiers sont bloqués, j’en ai dix sous le bâtiment et autant au pré. Pour l’instant j’ai assez de paille, mais pour combien de temps… ? Et pour ce qui est des maïs, avec le mauvais ensilage qu’on a eu cette année, les stocks sont au plus bas !» S’interrogeant même sur le bien fondé des vaccinations : «quand on fait le cumul, le délai de carence après la première vaccination va atteindre les trois mois. Mes broutards aujourd’hui font dans les 480 kg, d’ici là, à 2 kg/jour ils seront bons à tuer… !» Se pose aussi la question de la place dans les bâtiments pour les y loger : «pour l’instant ça va, mais qu’est ce que je vais faire de mes vaches maigres ? Si je les vends, faut-il que je les vaccine ou pas ? Vous vous rendez compte du casse-tête que c’est ! On avait vraiment pas besoin de ça… C’est sûr, on nous parle du FAC (ndlr : Fonds d’Allégement des Charges), j’ai même fait un dossier, mais ça me parait bien loin des préoccupations du moment.»

Pascal a fait ses comptes : à 2 €/jour la ration par animal, la facture supplémentaire devrait avoisiner au bout du compte les 1 800 €. Lui aussi ne comprend pas le temps perdu : «ils auraient tiré la sonnette d’alarme tout de suite, on vaccinait dans la foulée et le problème des broutards était résolu, même si cela aurait été un peu difficile en pleine fenaison…» Le souvenir de la crise FCO de 2007/2008 est encore en mémoire : «les vaches avaient toutes été vaccinées et on avait poursuivi les vaccinations plusieurs années après. Ça avait un coût bien sur, mais pourquoi n’a-t-on pas continué ? Mon véto m’a dit qu’au bout de cinq ans, les bêtes étaient immunisées. Si ça se trouve, ils sont peut-être porteurs sains ces animaux la… !»

Liste des 28 communes de l’Yonne en périmètre interdit (au 3 octobre 2015)

Asnières-sous-Bois ; Asquins ; Avallon ; Blannay ; Brosses ; Chamoux ; Chastellux-sur-Cure ; Chatel-Censoir ; Domecy-sur-le-Vault ; Foissy-les-Vézelay ; Fontenay-près-Vézelay ; Givry ; Island ; Lichères-sur-Yonne ; Magny ; Menades ; Montillot ; Pierre-Perthuis ; Pontaubert ; Quarré-les-Tombes ; Saint-Brancher ; Saint-Germain-des-Champs ; Saint-Léger-Vauban ; Saint-Père ; Tharoiseau ; Vault-de-Lugny - Vézelay