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FDSEA Service emploi (6/6)

Une nouvelle vie dans les vignes

En reconversion professionnelle, Agnès Caseaux suit la formation taille de la vigne au CFPPA d’Auxerre La Brosse. Actuellement en stage, elle poursuit l’apprentissage du métier et de la technique de la taille chez Jean-Luc Houblin, viticulteur à Migé.
Par Christopher Levé
Une nouvelle vie dans les vignes
Agnès Caseaux, aux côtés de Jean-Luc Houblin, apprend les rudiments de la taille de la vigne.
Dans les vignes sur les hauteurs de Migé, au froid mais bien couvert, Agnès Caseaux est là, armée de son sécateur électrique, allant de cep en cep et de treilles en treilles pour tailler la vigne. Bonnet vissé sur la tête, gants et lunettes de protection, sans oublier de bonnes chaussures, elle a tout d’une ouvrière viticole chevronnée. Pourtant, Agnès Caseaux est en stage, au domaine Jean-Luc Houblin, à Migé. Une reconversion professionnelle après 7 ans de gériatrie, 15 ans de médico-éducatif et 5 ans d’arboriculture à la Maison des fruits de Vincelles. C’est suite à une cessation d’activité de la structure et une rencontre déterminante qu’elle décide de changer de voie. «J’ai rencontré France Lahutte (animatrice emploi à la FDSEA 89 et à l’Anefa, ndlr), qui m’a orientée vers le domaine viticole et la formation taille de la vigne», indique Agnès Caseaux.
Une formation faite par le CFPPA d’Auxerre La Brosse qu’elle suit depuis le 18 novembre et qui se termine le 7 février prochain.

En conditions réelles
À 46 ans, Agnès Caseaux découvre un tout nouveau métier. «J’apprends les rudiments de la taille et du travail de la vigne grâce à cette formation. Il y a de la théorie en cours et de la pratique avec le stage chez le viticulteur», explique-t-elle. «Le stage, c’est important car on est en conditions réelles, dans une entreprise. Ça nous permet d’apprendre un métier, d’appliquer ce que l’on a appris à l’école et avec le maître de stage. C’est l’apprentissage d’un savoir-faire et surtout apprendre à appliquer ce savoir-faire sur la durée».
Alors, pourquoi le choix de la vigne et de cette formation ? «Je ne connaissais pas du tout le milieu viticole. Je me suis rendue compte que c’était un domaine ressource, dans les deux sens», répond-t-elle. «C’est un milieu ressource pour moi car je sais qu’il y a des débouchés derrière. Et en même temps je suis moi-même une personne ressource pour le viticulteur qui peut compter sur moi en cas de besoin. C’est aussi un travail évolutif car on ne fait pas la même chose d’un bout à l’autre de l’année».
Reconnaissante du travail mis en place par le CFPPA et Julien Libsig, coordinateur de la formation, l’objectif pour Agnès Caseaux est maintenant de découvrir le reste des tâches qui se font dans la vigne tout au long de l’année. «J’aimerais faire une année complète. Là je commence par la taille mais je ne connais encore pas tout le travail qu’il y a derrière. À chaque saison, les tâches sont différentes. Le but est de faire un cycle complet pour tout voir».

«La taille, c’est préparer la récolte et celles des années à venir»

C’est chez Jean-Luc Houblin, viticulteur à Migé, qu’Agnès Caseaux effectue son stage. L’apprentissage de la taille, la période la plus technique du métier d’ouvrier viticole. «La taille c’est préparer la récolte et en même temps préparer le cep pour les années à venir», commente Jean-Luc Houblin. «Il ne suffit pas de tailler pour faire une récolte, il faut aussi préparer le cep du mieux possible pour l’avenir. C’est-à-dire le traumatiser le moins possible et faire en sorte que l’année suivante il y ait de beaux bois de taille pour avoir toujours un cep qui se porte bien. Tailler c’est simple, tailler bien c’est plus dur», rit-il. Quant à l’objectif pour lui et son domaine d’avoir des stagiaires ? «C’est de faire découvrir le métier de la viticulture qui est un métier mal connu et mal perçu. C’est un métier perçu comme difficile mais qui selon moi n’est pas plus dur qu’un emploi dans l’industrie ou autres. Après il faut aimer le contact avec la nature, aimer être en extérieur, seul ou en équipe. C’est aussi de donner des perspectives à de nouvelles personnes, transmettre nos connaissances. Et les stages peuvent également déboucher sur un emploi».