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Productions végétales

Une nouvelle culture dans le département

Un agriculteur du Val de Saône nous reçoit dans son champ de maïs semence.
Par Aurélien Genest
Une nouvelle culture dans le département
Sébastien Noize a semé 5 hectares de maïs semence il y a trois mois. Un rendement de 2 à 4t/ha est généralement espéré dans ce type de culture. Les prix, attractifs, varient avec des rapports de 1 à 4 selon le type de variétés.
Fin 2012, Sébastien Noize apprend la fermeture de l’usine d’Aucy à Ciel, en Saône-et-Loire. [I]«Je cultivais 25 hectares de légumes, principalement des carottes, petits pois et haricots verts. C’était la fin d’une aventure»[i] se rappelle l’agriculteur résidant à Seurre. Quelques semaines plus tard, le Côte d’Orien reçoit un courrier signé de Bourgogne du Sud, Interval et Val Union : [I]«on me faisait part d’un nouveau projet dans le secteur. L’implantation d’une culture que je ne connaissais pas plus que ça à l’époque : le maïs semence»[i].

Sébastien Noize se renseigne, étudie les aspects techniques et économiques de cette perspective qui s’offrait à lui: [I]«je cherchais à valoriser mes terres sableuses tout en optimisant mon matériel d’irrigation. Je me suis finalement lancé dans la démarche. Cette culture semblait pouvoir remplacer les légumes avec, en plus, des cours stables par rapport aux céréales»[i].

[INTER]Échec l’an passé[inter]
La première tentative du Seurrois, sur une parcelle de 6,5 hectares semée en avril 2013, n’ira malheureusement [I]«pas au bout»[i]: [I]«un coup de gel en mai avait fait trop de dégâts. Les obtenteurs venus contrôler la végétation ont décidé de ne pas récolter»[i]. Que cela ne tienne, l’homme de 44 ans [I]«remet ça»[i] au printemps dernier sur une parcelle de 5 hectares : [I]«je ne voulais pas rester sur un échec. J’ai continué, sachant que les semenciers demandaient plus de surfaces que l’an passé»[i]. Semée le 19 avril, la culture de maïs semence présente aujourd’hui un bel aspect. Elle sera récoltée en septembre si tout se passe bien.

[INTER]Croisement de deux espèces[inter]
Comme son nom l’indique, un champ de maïs semence consiste à produire des graines qui serviront à préparer des champs de maïs grain. Le croisement de deux espèces est recherché. Des rangées dites [I]«mâles»[i] vont polliniser les rangées dites [I]«femelles»[i], qui donneront une graine avec les meilleures caractéristiques de chacune des deux espèces. [I]«En premier lieu, l’implantation de la parcelle doit se faire en quatre passages»[i] informe Sébastien Noize, [I]«une première intervention consiste à implanter quatre rangs de rangées femelles. Il y a ensuite trois passages durant lesquels on implante un rang mâle à chaque fois. Le but est d’avoir des hauteurs mâles différentes, qui privilégieront la fécondation sur les femelles»[i].

[INTER]Des étapes clés[inter]
La multiplication de semences demande beaucoup de rigueur. Les plantes font l’objet de nombreuses observations, du semis à la récolte. [I]«Concernant les opérations, il y en a deux particulièrement importantes : l’épuration et la castration»[i] explique Sébastien Noize, [I]«la première consiste à enlever tout ce qui n’est pas «standard» dans les rangées femelles. Les rangées doivent être régulières. Les talles, les pieds qui ont trop peu ou trop poussé sont systématiquement arrachés. Pour ce qui est de la castration, le but est d’éviter l’autofécondation des femelles, nous enlevons donc les fleurs»[i].

[INTER]Bientôt la castration[inter]
L’épuration s’est déroulée manuellement il y a environ deux semaines et a nécessité 9 heures de travail par hectare pour chacune des cinq personnes embauchées. [I]«J’ai fait appel à Agri-Ressoucres 21 pour la main d’œuvre. C’est plus facile pour moi, ce groupement s’occupe de toute la partie administrative»[i] note Sébastien Noize. La castration sera prochainement sur l’agenda du Côte d’Orien. Un enjambeur de Val Union sera alors utilisé.

Priorité à l’eau

Sébastien Noize émet le souhait de pouvoir irriguer ses cultures sans discontinuité : «C’est une obligation pour ce type de culture, au même titre que les légumes à l’époque. Les restictions sur l’irrigation tendent à m’inquiéter. Nous avons une nouvelle filière dans notre secteur qui ne demande qu’à se développer. Son essor sera conditionné par l’eau, c’est indéniable».