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Récoltes d’herbe

Une marchandise assez bonne

Enrubannage et ensilage se terminent dans le département. Premier bilan alors que le foin a déjà débuté.
Par Aurélien Genest
Une marchandise assez bonne
Chez Jean-Luc Gaudry, deux tracteurs tassaient le fourrage aussitôt arrivé.
«De bons rendements dans les prairies temporaires, mais vraisemblablement pas à la hauteur des espérances dans les prairies permanentes»: telle est la synthèse dressée la semaine dernière par Édouard Bénayas, conseiller fourrages à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, en contact permanent avec les éleveurs. «Les fortes chaleurs de début avril ont avancé le stade épiaison. L’alternance de sec et de froid qui a suivi semble avoir stoppé la pousse. Cela pourrait être la raison de ces résultats décevants par endroits» poursuit le conseiller. A Viévy dans le canton d’Arnay-le-Duc, l’heure était à l’ensilage de ray-grass chez Jean-Luc Gaudry. «L’année semble correcte mais loin d’être exceptionnelle malgré tout» relevait l’éleveur, en compagnie de plusieurs collègues venus l’aider comme chaque année.

Ensilage, enrubannage, foin : quelles proportions ?
«Cela dépend des besoins que l’on a en face» répond Édouard Bénayas, qui relève une tendance à la hausse pour la pratique de l’enrubannage : «c’est une sorte de facilité : un taux de 60% de matière sèche peut suffire pour récolter, alors qu’il est nécessaire d’attendre 85% pour les foins. Cela peut être très utile quand les récoltes sont difficiles, comme ce fut le cas ces dernières années. C’est peut-être cette expérience qui pousse les éleveurs à en faire davantage. Mais enrubanner a un coût supérieur de 4 à 5€ par botte, en comptant le film plastique et l’utilisation de la machine : il ne faut donc pas faire de l’enrubanné n’importe où. Quant à l’ensilage, son utilisation semble constante dans le temps. Cette technique dépend surtout des capacités de stockage dont disposent les agriculteurs».

A chacun son truc
Jean-Luc Gaudry remplit constamment ses deux silos en ensilage d’herbe, avant d’adapter le reste de sa production en enrubannage puis en foin : «je fais généralement peu d’enrubannage, et je ne compte pas changer cette année puisque nous avons un temps plutôt séchant». Thierry Maréchal, l’un des voisins venus l’aider la semaine dernière, indique que le choix des éleveurs se fait surtout en fonction de leurs surfaces en prairies temporaires, plus faciles à ensiler: «ensuite, tout est une question de maturité. Nous sommes ici dans un secteur tardif, il est trop tôt pour faire du foin. Pour ma part, j’ai préféré stopper l’ensilage pour des raisons pratiques et pour plus de facilité lors des soins d’hiver aux animaux».

La luzerne aussi concernée

La coopérative de déshydratation de Baigneux-les-Juifs était la semaine dernière à mi-parcours de sa première coupe de luzerne, débutée le 10 mai. De bons rendements oscillant de 4 à 5 tonnes à l’hectare étaient jusqu’alors recensés. Cette satisfaction semble tempérée par une certaine timidité de la future seconde coupe : les parcelles déjà ensilées ont visiblement du mal à repartir avec un temps beaucoup moins propice au développement des plantes, avec une alternance de sec, de froid et peu de précipitations